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    "Quan donar nom Ă©s desitjar": l'exemple dels elogis d'infant en els Zarma de NĂ­ger

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    Cet article porte sur un genre discursif particulier, chez les Zarma du Niger, le ize zamu, ou “éloge d’enfant”; un genre qui s’inscrit dans la tradition orale féminine. Les mères adressent à leurs enfants des éloges sous la forme de poèmes, dans lesquels elles expriment leur attachement à leur enfant par l’établissement de liens avec un ou plusieurs homonymes célèbres. Ces poèmes évoquent alors des modèles et reflètent ce que les mères souhaitent à leurs enfants. Pour schématiser, je vais donc m’intéresser, d’une part, à ce qui est au centre de ce genre, le nom, d’autre part, à ce que les jeux de langage permettent: l’expression de l’attachement de la mère envers son enfant, une attitude qui est l’objet de nombreux interdits, et que ce genre est le seul moyen de contourner; expression de l’attachement qui se transforme alors en souhait de ce qu’elles aimeraient que leur enfant deviennent. Nomination, jeux de langage et performativité sont alors les trois aspects de l’éloge de l’enfant qui permettent aux mères d’arriver à leur fin. C’est ce que je montrerai en concentrant mon propos sur un éloge d’enfant spécifique, destiné à un dénommé Boubakar. Paraules clau: tradició oral femenina, elogis d’infants, zarma Abstract This article focuses on a specific discursive genre among the Zarma of Niger called ize zamu (children’s praise), a genre belonging to the women’s oral tradition. Mothers praise their children in poems in which they express their attachment to their children by linking them to one or several famous persons of the same name. These poems thus evoke role models and reflect what mothers wish for their children. This article explores both what is at the centre of this genre – the name – and what these language games enable: the expression of the mother’s attachment to her child, an attitude subject to numerous prohibitions that this genre is the sole means of circumventing; an expression of attachment that is transformed into the mother’s wish for her child’s future. Naming, language games and performativity are thus the three aspects of children’s praises that allow mothers to attain their objective. This is demonstrated through analysis of a specific instance of praise, addressed to a child named Boubakar. Key words: women’s oral tradition, children’s praise, Zarm

    Voix de femmes songhay-zarma du Niger: Entre normes et transgressions

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    Revue en ligne: http://mondesanciens.revues.org/index675.htmlInternational audienceThere is, when a man remarries among the Songhay-Zarma of Niger, a specific ritual for polygamous marriages, called the marcanda, in which women, divided into " big " and " little " wives, engage in a verbal joust and then sing together. During this ritual, singers of captive descent sometimes perform saucy songs. They evoke what is never spoken about in everyday life: sexuality. In this paper I will analyze, from an enunciative and pragmatic perspective, the last song from a performance of thirty-two. This song is interesting for it leads to a quarrel that shows how norms are followed in these captive songs, even though they are transgressive, and how this transgressive space, while bound, is constantly renegociated.Au moment du remariage d'un homme, on observe - chez les Songhay-Zarma du Niger - un rituel spécifique aux mariages polygames, le marcanda, où les femmes, divisées entre " grandes " et " petites " épouses, se lancent dans une joute verbale d'insultes, puis chantent ensemble. Au sein de ce rituel, des chanteuses d'origine captives peuvent parfois venir chanter des chants grivois. Elles y évoquent ce dont on ne parle pas dans la vie quotidienne : la sexualité. Dans cet article, j'analyserai - sur la base d'une approche énonciative et pragmatique - le dernier chant d'une performance qui en totalise trente-deux. Celui-ci est particulièrement intéressant, car il débouche sur une altercation qui nous permettra de montrer comment ces chants de captives obéissent à des normes, bien qu'ils s'inscrivent dans la transgression, et comment cet espace transgressif, s'il est délimité, est sans cesse renégocié

    Histoires de contextes

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    Cet article propose une analyse, alliant réflexion théorique et expériences personnelles, sur les situations de communication de littérature orale songhay-zarma (Niger) et sur l’influence qu’a le chercheur sur ces dernières. En effet, enquêter sur la littérature orale, c’est avant tout contribuer à la construction d’interactions que l’on classe dans la catégorie « littérature orale » et qu’il s’agit de penser en tant que co-constructions qui se développent dans un contexte particulier. La situation de communication est ainsi envisagée comme une interlocution et où l’on s’interroge sur l’énonciateur et l’énonciataire à la fois dans leur statut individuel et dans leur(s) rôle(s) social(aux). Ce modèle communicationnel, où l’énoncé est vu comme coproduit par ceux-ci, implique de s’interroger sur les représentations que les énonciateurs ont des énonciataires, d’eux-mêmes ainsi que de l’énoncé produit.Allying theoretical reflection and personal experiences, this article analyzes oral literary speech acts among the Songhay-Zarma (Niger) and the influence that the research scholar exercises over them. In point of fact, conducting research on oral literature means, above all, contributing to the construction of interactions that we classify in the category “oral literature” and that we should perceive as co-constructions which emerge in a particular context. The situation of communication is thus considered as a form of interlocution in which one interrogates oneself on the sender and the receiver in their individual status and their social role(s). This communications model, where the «message» is seen as co-produced by the two, implies that one examines the representations that senders have of the receivers, of themselves, and of the message

    Éditorial

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    À l’image de cette photographie, où la bulle de savon, soufflée par un jeune homme, éclate, se divise en de multiples petites bulles, les paroles se modifient, s’éparpillent, se gaspillent, ou se transforment parfois en petites torpilles amusantes ou plus blessantes... C’est ainsi que ce numéro part à la découverte de paroles de jeux et de paroles de crise, qu’elles soient indonésiennes ou nigériennes, grecques, éthiopiennes ou calédoniennes. Ces discours visent à agir sur l’énonciataire bien..

    La secrète revendication d’une sexualité féminine : les chants du marcanda chantés par des femmes songhay-zarma d’origine captive (Niger)

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    Chez les Songhay-Zarma du Niger se déroule, durant les mariages polygames, une cérémonie particulière, le marcanda, au cours de laquelle des femmes d’origine captive évoquent, en chansons et en l’absence des hommes, la sexualité, ses plaisirs et ses déviances. Ces énonciatrices particulières abordent, dans leurs chants, des sujets tabous et semblent prendre systématiquement à contre-pied les valeurs prônées par la société.Maniant à la fois parole directe (emploi de termes vulgaires) et indirecte (métaphores, jeux sur les voix énonciatives, etc.), les chanteuses créent une complicité avec les femmes de l’auditoire, qui entendent – à travers les voix de captives – une parole qu’elles ne pourraient prononcer. Car les seules chanteuses autorisées à chanter ces chants se situent doublement au bas de l’échelle sociale : en tant que femmes et en tant que descendantes de captives qui – dit-on et contrairement aux êtres d’origine libre – « ne connaissent pas la pudeur ».Among the Songhay-Zarma of Niger a particular ceremony known as the marcanda, takes place during polygamous marriages. During this ceremony, women who descended from war captives, evoke, in song and in the absence of a male presence, sexuality, its pleasures and its deviances. In their songs, these particular “speakers” confront taboo subjects and seem to systematically oppose the dominant social values. Versed in both direct (use of vulgar terms) and indirect discourse (metaphors, play on the voices, etc.), the singers establish a kind of complicity with the women in the audience who hear—through the voices of war captives—a set of words they would never be able to utter. Indeed, the only people allowed to sing these songs are doubly at the bottom of the social ladder: as women and as descendants of war captives who, in contrast to freemen,—it is said—“do not know sexual modesty”

    La construction d’une mémoire partagée

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    Dans cet article est abordée la notion de mémoire « collective », qui occupe une place centrale dans les sociétés humaines. Je m’interroge sur ce que celle-ci implique : construction d’une « mémoire partagée », « conflits » autour de la mémoire. Pour cela, je m’appuie sur les observations de terrain au sein de la société songhay-zarma et démontre comment s’y construisent des représentations partagées, ou du moins supposées partagées, du passé. Je me réfère donc, pour développer cette réflexion, à des observations personnelles, à des commentaires d’informateurs, et à leurs interprétations, qui tantôt convergent, tantôt se contredisent aussi…Les jasare (griots généalogistes et historiens), qui se présentent comme les maîtres de la parole et de la mémoire, sont au cœur du dispositif idéologique de la société songhay-zarma, caractérisée – encore aujourd’hui – par une dichotomie entre hommes libres et captifs.In this article, the author examines the notion of collective memory, which occupies a focal position in human societies. She is particularly interested in what such memory implies: building of a “shared memory”, “conflicts” around the question of memory. She bases her work on field observations amoung the Songhay-Zarma and shows why they build shared, or seemingly shared, representations of the past. Personal observations are important but so are comments made by informants and their interpretations, which sometimes converge and sometimes contradict one another.The jasare (griots specialized in genealogies and history) who represent themselves as masters of the word and of memory, are at the heart of the Songhay-Zarma ideological split between free men and captives

    Une narration Ă  deux voix

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    Cet article analyse une narration « extraordinaire »de Djado Sékou, griot généalogiste et historien songhay-zarma (Niger). Le fait que celle-ci est narrée à la Maison de la Radio de Niamey le 27 mai 1987 et qu’elle s’adresse donc à un auditoire virtuel, l’auditoire radiophonique, pose un problème inédit au griot qui construit habituellement ses narrations directement en interaction avec ceux qui l’écoutent. Il doit donc redéfinir sa stratégie narrative pour adapter son discours à ses auditeurs et la solution qu’il propose est tout à fait originale. En effet, si plusieurs griots ont réalisé des enregistrements à la radio, seul Djado Sékou met en place une narration à deux voix, à l’aide de son coénonciateur nommé Karimou Saga. Cet article analyse donc la coénonciation, sa fonction et les représentations qu’elle induit chez les auditeurs songhay-zarma.This article analyzes an “extraordinary” narration by Djado Sékou, a Songhay- Zarma griot genealogist and historian. It is narrated at the “Maison de la Radio” in Niamey on May 27 1987 and thus addresses a virtual audience, the radio audience. This poses an original problem for the griot who usually builds his narrations in direct interaction with his listeners. Djado Sékou must thus redefine his narrative strategy in order to adapt his discourse to his audience and his solution is totally original. Indeed, while numerous griots have narrated over the radio waves, only Djado Sékou narrates by using two voices, with the help of his co-performer, Karimou Saga. This article analyses this co-performance, its function and the representations it generates for Songhay-Zarma auditors

    Éditorial

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    À l’image de cette photographie, où la bulle de savon, soufflée par un jeune homme, éclate, se divise en de multiples petites bulles, les paroles se modifient, s’éparpillent, se gaspillent, ou se transforment parfois en petites torpilles amusantes ou plus blessantes... C’est ainsi que ce numéro part à la découverte de paroles de jeux et de paroles de crise, qu’elles soient indonésiennes ou nigériennes, grecques, éthiopiennes ou calédoniennes. Ces discours visent à agir sur l’énonciataire bien..

    Éditorial

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    Les années 1960 ont marqué un tournant pour les recherches en littérature orale, tant du point de vue théorique que de celui des pratiques d’enquête. Ce sont ces dernières qui retiendront notre attention dans ce numéro double des Cahiers de Littérature Orale. Il nous a en effet semblé important, après un demi-siècle de recherches fructueuses, de nous interroger sur l’évolution des pratiques que les avancées théoriques ont pu engendrer. Au fil du temps et des recherches, la conception de la li..

    Jhonel, une voix en lutte contre les inégalités

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    Ils ne sont que des pauvres (par Jhonel, slameur nigérien) Bienvenue M. DjambeydouDans notre palais !Comme il est écrit devant notre porte : Notre mission est d’enrichir les riches et d’appauvrir les pauvresParce que de toute façon ils ne sont que des pauvresOn ne peut en aucun cas permettre à un pauvrede connaître mieuxque son destin de pauvreParce que de toute façon ils ne sont que des pauvres À la différence de nous autres Leur vie n’est que misère, souffrance, et maladie Pour cela, M. Dja..
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