5 research outputs found

    « Danses macabres » : Une technologie culturelle du massacre des Tutsi au Rwanda

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    Au cƓur de l’important rĂ©pertoire chorĂ©graphique du Rwanda rĂ©publicain, les danses dites imihamirizo composent une technologie guerriĂšre qui marque les corps de « l’animation politique » du pays. La souillure et l’irrĂ©gularitĂ© constituent les principaux Ă©lĂ©ments adverses contre lesquels combat le groupe. Dans le cadre de la sĂ©dimentation d’une hexis guerriĂšre purificatrice, l’ennemi est rigoureusement identifiĂ© Ă  la chair tutsi, prĂ©tendument responsable de l’infection des organes hutu. Du combat des danseurs Ă  l’action de couper les inyenzi (serpents), danses guerriĂšres et techniques des pogroms fabriquent une technologie culturelle du massacre des Tutsi au Rwanda.At the center of the large choreographic repertoire of Republican Rwanda, the so-called imihamirizo dances constitute a technology of war that marks the bodies of the “political animation” of the country. The group of dancers mainly fights two major opposing components: filth and irregularity. Within the frame of the sedimentation of a purifying war hexis, the enemy is closely identified with the Tutsi flesh, which is allegedly responsible for the infection of Hutu organs. From the dancers’ fights to the slicing of inyenzi (snakes), war dances and pogrom techniques build a cultural technology of Tutsi slaughter in Rwanda

    « Danses macabres » : Une technologie culturelle du massacre des Tutsi au Rwanda

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    Au cƓur de l’important rĂ©pertoire chorĂ©graphique du Rwanda rĂ©publicain, les danses dites imihamirizo composent une technologie guerriĂšre qui marque les corps de « l’animation politique » du pays. La souillure et l’irrĂ©gularitĂ© constituent les principaux Ă©lĂ©ments adverses contre lesquels combat le groupe. Dans le cadre de la sĂ©dimentation d’une hexis guerriĂšre purificatrice, l’ennemi est rigoureusement identifiĂ© Ă  la chair tutsi, prĂ©tendument responsable de l’infection des organes hutu. Du combat des danseurs Ă  l’action de couper les inyenzi (serpents), danses guerriĂšres et techniques des pogroms fabriquent une technologie culturelle du massacre des Tutsi au Rwanda.At the center of the large choreographic repertoire of Republican Rwanda, the so-called imihamirizo dances constitute a technology of war that marks the bodies of the “political animation” of the country. The group of dancers mainly fights two major opposing components: filth and irregularity. Within the frame of the sedimentation of a purifying war hexis, the enemy is closely identified with the Tutsi flesh, which is allegedly responsible for the infection of Hutu organs. From the dancers’ fights to the slicing of inyenzi (snakes), war dances and pogrom techniques build a cultural technology of Tutsi slaughter in Rwanda

    Du combat

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    « Sport is war minus fighting », disait Georges Orwell. Il proposait en ces termes de situer l’activitĂ© ludo-sportive dans le registre pratique d’un simulacre guerrier. Si l’on demeure dans le champ du simulacre (ou de la reprĂ©sentation sociale et symbolique), il sera difficile d’apprĂ©hender le passage du jeu au combat que nous cherchons Ă  explorer. Ce transfert appartient Ă  l’univers de l’agĂŽn. Dans leur dimension agonistique, les jeux peuvent ĂȘtre apprĂ©hendĂ©s sous l’angle de leur hybridation avec les technologies du combat le plus concret. Dans plusieurs pays africains, l’analyse de ces pratiques rĂ©vĂšle que le processus peut s’envisager d’une part, sous les trajectoires ludo-motrices « ordinaires » des « professionnels de la guerre » et d’autre part, sous l’angle de la compĂ©tition entre combattants d’une mĂȘme armĂ©e

    Ethnographies politiques de la violence

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    La dĂ©finition de la violence politique a donnĂ© lieu Ă  des dĂ©bats dans les sciences politiques comme en anthropologie. Elle recouvre un vaste spectre de situations qui peuvent se superposer dans les faits, et dont la qualification – divergeant au grĂ© des acteurs et des mĂ©moires – est elle-mĂȘme un enjeu politique. En explorant terrains proches et lointains, systĂšmes politiques dictatoriaux ou dĂ©mocratiques, les ethnographies prĂ©sentĂ©es dans ce numĂ©ro analysent la complexitĂ© des rĂ©gimes de pouvoir au-delĂ  ou en-deçà des catĂ©gories instituĂ©es de la science politique. Ce numĂ©ro souhaite ainsi enrichir la question des usages, des effets et des rĂ©alitĂ©s vĂ©cues de la violence, dans une analyse empiriquement fondĂ©e des rapports entre pouvoir et rĂ©sistance, obĂ©issance et consentement, mais aussi transformation des subjectivitĂ©s politiques. The definition of political violence has been the subject of much debate, notably in the disciplines of political science and anthropology. It covers a vast spectrum of situations in which it may superimpose itself upon facts and for which the qualification, diverging at the mercy of actors and of memories, is itself political. In exploring lands near and far as well as both authoritarian and democratic political systems, the ethnographies presented in this issue analyze the complexity of power regimes beyond and parallel to categories established in political science. This issue aspires to enrich debates on the uses, effects and lived realities of violence by engaging an empirically based analysis of relations between power and resistance, obedience and consent, while equally taking into consideration the transformation of political subjectivities

    Le corps instrument

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    Qu'est-ce que peut un corps ? demande Spinoza, et il rĂ©pond : Personne n'en sait rien ! C’est-Ă -dire qu’on n’a pas fini de s’en Ă©tonner. Chaque jour nous voyons des corps accomplir des actions d’une infinie complexitĂ©, qu’il s’agisse d’adresse sportive ou de gestes crĂ©ateurs. Pour que cela soit possible le corps ne peut pas ĂȘtre le simple instrument de l’esprit, l’un et l’autre sont une seule et mĂȘme harmonique : quand l’anthropologue Marcel Mauss s’empare de cette conception moderne de l’ĂȘtre vivant, il la nomme « techniques du corps » et franchit un pas dĂ©cisif. Non seulement marcher ou faire l’amour sont des actions efficaces, mais il y a autant de façons de s’y prendre qu’il y a de cultures – et pas seulement humaines. Dans ces multiples maniĂšres d’ĂȘtre au monde l’équipement n’est pas en reste car l’outil, dĂ©fini comme prolongement de la main par le prĂ©historien AndrĂ© Leroi-Gourhan, est capable de transformer notre corps mĂȘme en outil second. N’avons-nous pas la sensation de « faire corps » avec notre voiture lorsque nous conduisons ? Ne devenons-nous pas sur la chaĂźne de montage l’instrument efficace des robots mĂ©caniques ? Les essais de ce livre explorent ces conquĂȘtes et limites du corps sur lui-mĂȘme et sur la matiĂšre en s’attachant aux dimensions cachĂ©es que sont la sensorialitĂ©, le rituel, l’apprentissage, les Ă©motions, l’entretien, et les mĂ©thodes pour parvenir Ă  comprendre l’intelligence physique
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