29 research outputs found

    Jean-Luc Evard, Georg Simmel. Face à la guerre. Écrits 1914-1916

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    Georg Simmel (1858 – 1918), philosophe et sociologue allemand éminemment inspiré des concepts philosophiques portés par Nietzsche et Kant, s’inscrit comme l’un des intellectuels les plus marquants de son époque, à l’instar de son contemporain Max Weber. Et ce jusqu’en 1916, moment où la Première Guerre mondiale, portée à son paroxysme, rend le poids des pertes humaines insupportable et achève ses espoirs d’une victoire allemande. Évincé durant sa carrière des hautes responsabilités universita..

    « À feu ! À poils ! Et à sang ! » : cultural perspectives on the iconography of German atrocities during the Great War

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    À partir du 4 août 1914, l’armée allemande envahit la Belgique et le nord de la France. Si la violation de la neutralité belge est un choc pour l’opinion internationale, l’horreur suscitée par les atrocités allemandes font retomber l’opprobre sur l’Allemagne, accusée de porter à elle seule la responsabilité du conflit : rapidement, les récits d’exactions – incendies, viols, pillages, exécutions collectives – s’étalent dans les journaux et donnent lieu à une iconographie prolixe mettant en lumière la souffrance des civils. L’empathie envers ces victimes érigées en martyrs de la Patrie va pourtant s’amenuiser et se retourner contre elles : trop affaiblies pour subvenir à l’effort de guerre, accusées de voler le travail des populations locales ou de mettre au monde des enfants nés de viols commis par l’ennemi, elles finissent par susciter le rejet. Ainsi, les représentations d’atrocités allemandes connaissent le même destin que les populations qu’elles évoquent : si la thématique apparaît peu dans la presse en 1914, elle s’avère pléthorique durant l’année 1915. Son déclin s’amorce dès 1916, préfigurant le rejet et l’oubli qui touchera les victimes. Cette thèse a donc pour vocation d’analyser l’iconographie des atrocités allemandes au sein de la culture visuelle et discursive de la Grande Guerre à l’aune de ses motifs et des médiums œuvrant à leur diffusion, et ce tant auprès d’un public adulte qu’enfantin – l’acculturation guerrière étant une composante essentielle de la culture de guerre en 1914-1918. Il s’agira également de mesurer et, plus encore, de relativiser l’influence effective de la propagande sur l’imaginaire collectif français à l’égard de notre objet d’étude.From 4 August 1914, the German army invaded Belgium and northern France. While the violation of Belgian neutrality came as a shock to international opinion, the horror caused by the German atrocities brought opprobrium on Germany, which was accused of bearing sole responsibility for the conflict: accounts of the atrocities - fires, rapes, looting, collective executions - quickly spread in the newspapers and gave rise to a prolix iconography highlighting the suffering of civilians. Empathy towards these victims, who were set up as martyrs of the Homeland, declined and turned against them: too weakened to support the war effort, accused of stealing the work of the local population or of giving birth to children born of rapes committed by the enemy, they ended up being rejected. Thus, representations of German atrocities met the same fate as the populations they evoked: although the theme appeared rarely in the press in 1914, it was abundant during 1915. Its decline began in 1916, foreshadowing the rejection and oblivion that would affect the victims. The aim of this study is to analyse the iconography of German atrocities within the visual and discursive culture of the Great War in terms of its motifs and the media used to disseminate them, both to an adult and a child audience - war acculturation being an essential component of war culture in 1914-1918. The aim is also to measure and, more importantly, to put into perspective the effective influence of propaganda on the French collective imagination with regard to our object of study

    « Haro sur le baudet ! » : la figure de l’Allemagne au prisme des Fables de La Fontaine en 1914-1918

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    Bihour Thaïs. « Haro sur le baudet ! » : la figure de l’Allemagne au prisme des Fables de La Fontaine en 1914-1918. In: Le Fablier. Revue des Amis de Jean de La Fontaine, n°30, 2019. La Fontaine et la culture européenne au carrefour des Fables (i) pp. 107-112

    Bruno Karsenti, L’Allemagne au-dessus de tout. Commentaire à vive voix

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    Émile Durkheim (1858-1917), sociologue français considéré comme l’un des pères fondateurs de la sociologie moderne, connaît une période de patriotisme actif durant la Grande Guerre. Engagé sur le plan de la culture et des idées, il place sa réflexion socio-politique au service d’une dénonciation farouche de l’Allemagne et de son idéologie pangermaniste : de là découle un « texte maudit » (p. 8) souvent évincé des anthologies du sociologue et intitulé L’Allemagne au-dessus de tout. Sur un ton ..

    Florence Binard, Guyonne Leduc, Genre(s) et transparence

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    Marchant dans les pas des études féministes des années 1970, cet ouvrage propose une réflexion placée sous le prisme du genre et entend mettre en avant la voix de « minorités invisibles », souvent rejetées pour raisons sexuelles ou ethniques. Répartis en deux axes distincts, les articles abordent les problématiques de la visibilité et de l’invisibilité – choisies ou subies ; de la transparence et de ce qu’elle révèle ; ou du rejet de certains individus, que ce rejet soit le fruit d’un discour..

    Valérie Souffron (dir.), « Chairs disparues », Communications, n° 97, 2015

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    La revue Communication se penche ici sur la thématique complexe du devenir du cadavre et de son acceptation par les vivants. Grâce à la confrontation de diverses disciplines, l’ouvrage permet une riche appréhension de points de vue sur un sujet tabou, tout en gardant distance : si certains articles traitent de thèmes sensibles, arguments ou témoignages sont constamment mis en parallèle avec les faits. Assurément, il s’agit de contributions accessibles aux spécialistes comme aux amateurs, et s..

    Françoise Lantheaume et Jocelyn Létourneau (dir.), Le récit du commun. L'histoire nationale racontée par les élèves

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    « Il existe dans chaque pays des conflits de mémoires qui rendent plus difficile la définition d’un récit historique commun susceptible de soutenir un héritage […]. Des commentateurs considèrent même la nation comme obsolète à l’heure de la mondialisation tandis que d’autres insistent sur la permanence de l’identité nationale » (p. 5). Au centre de ces débats, qu’en est-il de la jeunesse confrontée à une histoire nationale qui semble la dépasser ? Faut-il accorder du crédit à l’idée d’un défi..

    La chair ingénue : manipuler l’enfant et son image durant la Grande Guerre. L’exemple particulier des atrocités allemandes en France

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    Durant la Grande Guerre, le potentiel symbolique de l’enfant fut utilisé de manière abondante, imposant de fait à cette jeunesse française un rôle bien trop lourd à porter. Loin du champ de bataille, tous les moyens sont alors mis en œuvre pour faire intégrer à la nouvelle génération, une haine viscérale de l’ennemi ; c’est ainsi que les parutions illustrées pour la jeunesse apparaissent comme des instruments patriotiques redoutables. Pour autant, si les enfants sont avant tout perçus comme des motifs d’innocence et de pureté, la réalité des années 1914-1918 est toute autre : l’iconographie victimaire est certes bien présente, mais l’exaltation patriotique la surpasse véritablement. En effet, ces journaux enfantins n’hésitent pas à montrer des cadavres ou des exactions commises envers de jeunes bambins, tandis que certains jouets exhibent la barbarie ou la bêtise de l’ennemi. Plus encore, ces petites histoires imagées encouragent les enfants à piéger, empoisonner ou tuer des soldats allemands au péril de leur propre vie. Mais d’autres documents sont à mettre en lumière. Ainsi en est-il du conte du Petit Chaperon Rouge, dont les illustrations ont été adaptées au contexte guerrier par Guy Arnoux et Charles Moreau-Vauthier : le loup prend l’apparence d’un officier allemand ; le Petit Chaperon Rouge est vêtu d’une robe tricolore et la grand-mère se nomme à présent Grand’Mère La Paix. Autant de productions qui ne laissent aucun doute sur l’impact qu’une telle iconographie pouvait avoir sur les enfants, dans un contexte aussi troublé que fût celui de la Grande Guerre
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