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Mucocèle Frontale avec extension orbito -palpébrale - Cas historique -
Introduction : La mucocèle est une tumeur kystique bénigne et rare. Elle se développe aux dépens des muqueuses sinusiennes et envahit l’orbite par destruction osseuse. son traitement chirurgical consiste en une exérèse du kyste et un drainage du sinus causal.Matériels et méthodes :Nous rapportons l’observation d’un patient âgé de 62 ans, ayant comme antécédent un traumatisme oculaire contusif droit y’a 2 ans, qui présente depuis 18 mois une tuméfaction palpébrale supérieure droite cachant et refoulant le globe oculaire en bas et en dehors.Résultats :L’examen ophtalmologique objective une tuméfaction palpébrale droite cachant et refoulant le globe oculaire en bas et en dehors avec exophtalmie non axile indolore non pulsatile, une motilité oculaire réduite dans les 9 positions du regard, une acuité visuelle chiffrée à 1/10ème, l’examen du segment antérieur trouve une kératite ponctuée superficielle, l’examen du fond de l’oeil est impossible à réaliser. La TDM orbito cérébrale objective une masse tissulaire du toit de l’orbite avec lyse osseuse par endroits probablement en rapport avec une mucocèle du sinus frontal droit. Le patient a été opéré par voie externe (voie sourcilière de Jacques) par une exérèse de la membrane mucocélique sans drainage du sinus. Le diagnostic est confirmé par un examen histologique.Discussion : La mucocèle frontale est une tumeur bénigne lentement évolutive. Elle peut s’étendre en absence du traitement soit vers l’endocrâne soit vers la région oculo-orbitaire en arrière du septum responsable d’une extension intra-orbitaire, ou en avant du septum orbitaire donnant la forme palpébrale supérieure prépondérante comme pour ce patient. Le traitement consiste à une exérèse chirurgicale du kyste avec drainage du sinus causal, qui n’a pas été réalisé pour ce patient compte tenu de la destruction de la paroi antérieure et d’un amincissement très important de la paroi postérieure du sinus frontal avec dure-mère mise à nu, par crainte du risque infectieux.Conclusion : La mucocèle est une tumeur rare, qui touche surtout l’adulte. Le diagnostic tardif explique l’étendue des lésions vers l’endocrâne ou l’orbite. Le traitement est chirurgical, consiste à une exérèse du kyste avec drainage du sinus causal
LE TRAITEMENT DES GLAUCOMES REFRACTAIRES PAR LA VALVE D’AHMED (A propos de 6 cas)
IntroductionLa valve d’Ahmed est un dispositif de drainage de l’humeur aqueuse indiqué en cas de glaucome réfractaire dont l’hypertonie oculaire n’est pas contrôlable par les traitements médicaux et chirurgicaux classiques. Elle se constitue d’une plaque épisclérale de propylène, reliée à un tube en silicone. La plaque contient une membrane de silicone qui fonctionne comme une valve qui s’ouvre quand la PIO est > ou = à 8 mm Hg. Le principal avantage de la valve d’Ahmed est le contrôle continu du flux d’humeur aqueuse grâce à ce système valvulaire, limitant ainsi la survenue de l’hypotonie postopératoire, avec ses complications comme l’athalamie, le décollement de la choroïde, habituellement retrouvés dans les autres implants de drainage.Matériel et méthodesSix yeux de 6 patients porteurs de glaucome réfractaire - 3 glaucomes primitifs à angle ouvert (GPAO), 3 glaucomes du pseudophaque - ont été inclus dans cette étude retrospective . Tous recevaient le traitement hypotonisant oculaire maximal tolérable et tous avaient eu au préalable de 1 à 2 trabéculectomies. Tous ont bénéficié, entre 2007 et 2009, de la mise en place d’une valve d’Ahmed. L’acuité visuelle, la pression-intra-oculaire (PIO), le traitement médical et les complications éventuelles ont été relevés à chaque visite de suivi.RésultatsLes critères de succès ont été définis comme une PIO supérieure à 5 mmHg, inférieure à 21 mmHg avec ou sans traitement médical, sans perte de la perception lumineuse. Le suivi moyen était de 6mois. La PIO moyenne en pré-opératoire était de 34 mmHg (de 28 à 42 mmHg) et au terme du suivi de 20,5 mmHg (16 à 40 mmHg), la baisse pressionnelle moyenne étant de 40%. Le traitement médical d’appoint a pu être significativement abaissé (côté à 4 en pré-opératoire, 60% des patients prenant du Diamox ® et côté à 2 au terme du suivi sans Diamox ®). Le taux de succès a été évalué à 67%. Une complication précoce a été notée représentée par l’hypotonie post-opératoire. Les complications tardives sont représentées par une hypertonie rebelle, une extériorisation de la valve et une détérioration de l’acuité visuelle.ConclusionsLa mise en place d’une valve d’Ahmed est un traitement chirurgical efficace du glaucome réfractaire à court terme. Notre taux de succès évalué à 67% correspond aux séries de la littérature. L’abaissement du taux de survenue de l’hypotonie post opératoire, promis avec ce type d’implant, est bien plus théorique que réel. En témoignent les complications retrouvées dans notre série, et qui imposent un choix réfléchi de l’indication. Ceci mériterait d’être confirmé sur un nombre plus important de cas avec une période de suivi plus longue
Trous maculaires idiopathiques: aspects cliniques et thérapeutiques
Introduction : La prise en charge du trou maculaire idiopathique a considérablement évolué depuis l’avènement de l’OCT et des nouvelles instrumentations de vitrectomie.Matériel et méthodes : Etude rétrospective descriptive d’une série de 21 patients (24 yeux), présentant un trou maculaire idiopathique, colligés entre janvier 2011 et décembre 2013. Les auteurs ont analysé les aspects épidémiologiques, cliniques, les données de l’OCT maculaire et les résultats anatomiques et fonctionnels post-opératoires.Résultats : La moyenne d’âge était de 51 ans, le stade IV du trou maculaire idiopathique a été retrouvé dans 54,1% des cas. La vitrectomie 20 G associée à l’ablation de la hyaloïde postérieure a été réalisée dans tous les cas, tandis que le pelage de la membrane limitante interne (MLI) a été réalisé chez 2/3 des cas seulement. Le pourcentage de fermeture anatomique du trou maculaire confirmée à l’OCT de contrôle était de 85,7%.Discussion : Dans notre série, le résultat anatomique était satisfaisant tandis que la récupération visuelle reste modérée au terme du suivi, ceci est expliqué par l’ancienneté du TMI, sa grande taille (> 400μ dans 80,9% des cas) et les acuités visuelles initiales basses (79,1% des cas avaient une AV initiale <1/10).Conclusion : Le traitement chirurgical bien codifié a démontré une grande efficacité dans la fermeture des TMI. Le pronostic visuel est variable, et dépend en grande partie de la précocité du diagnostic et de la de prise en charge
LES HYPERTONIES OCULAIRES D’ORIGINE CRISTALLINIENNE : ASPECTS ÉPIDÉMIOLOGIQUES, CLINIQUES ET THÉRAPEUTIQUES
Introduction : L’hypertonie oculaire (HTO) d’origine cristallinienne est une urgence médico-chirurgicale qui résulte de plusieurs mécanismes physiopathologiques. Sa fréquence reste importante dans notre contexte et son pronostic visuel sombre lorsque la prise en charge est retardée. Le but de notre travail est de décrire le profil épidémiologique et étiologique des HTO d’origine cristallinienne ainsi que leurs particularités cliniques et thérapeutiques.Matériel et méthodes : Etude descriptive non comparative d’une série rétrospective de 105 patients colligés sur 6 ans entre janvier 2008 et décembre 2013.Les critères d’inclusion sont l’hypertonie d’origine cristallinienne retenue sur des arguments anamnestiques, cliniques, échographiques et un suivi post thérapeutique minimal de 6 mois. Ont été exclus de cette étude, les enfants et les patients connus glaucomateux.Résultats : La moyenne d’âge de nos patients est de 61,2 ans. Le délai de consultation est de 4,3 jours. La MAVc initiale est inférieure à 1/10 chez tous nos patients, réduite à perception lumineuse positive (PL+) chez 49% de nos patients et réduite à perception lumineuse négative chez 17% de nos patients. La pression intraoculaire (PIO) était supérieure à 40 mm Hg dans 59 % des cas.La cataracte intumescente représente la principale étiologie dans 75,2% des cas. Le traitement chirurgical est dominé par l’extraction extracapsulaire manuelle du cristallin dans 84,8% des cas précédée d’une iridectomie périphérique lorsque l’état local le permet.Discussion : L’hypertonie d’origine cristallinienne est une entité rare dans les pays développés où la prise en charge des cataractes est précoce, cependant elle reste assez fréquente dans notre contexte où elle représente 1 % de l’ensemble des cataractes opérées. L’extraction extracapsulaire manuelle du cristallin avec ou sans implantation intraoculaire reste la technique de référence dans la majorité des séries.Conclusion : Le pronostic visuel dépend de l’ancienneté de l’hypertonie et de la sévérité de l’atteinte cornéenne et du nerf optique. L’accès aux soins surtout en zones enclavées et la sensibilisation des malades s’avèrent nécessaires pour la prise en charge précoce de la cataracte avant le stade d’intumescence
COMPLICATIONS DES PRODUITS DE TAMPONNEMENT INTERNE DANS LA CHIRURGIE DU SEGMENT POSTÉRIEUR
Introduction : Actuellement, les produits de tamponnement interne sont largement utilisés dans la chirurgie vitréorétinienne.Le but de cette étude est de déterminer l’incidence des différentes complications oculaires relatives à l’utilisation de ces produits ainsi que leur prise en charge.Patients et méthodes : Etude rétrospective descriptive non comparative d’une série de cas consécutifs colligés sur une période de 24 mois entre janvier 2012 et décembre 2013. Nous avons inclus 208 patients (208 yeux) opérés de vitrectomie associée à un tamponnement interne. La perfluorodecaline a été utilisée uniquement en peropératoire et retirée en fin d’intervention par un échange perfluorodecaline/fluide (BSS) ou perfluorodecaline/air. Un tamponnement interne postopératoire par gaz (SF6, C2F6, C3F8) ou par huile de silicone (1300 cSt ou 5700 cSt) a été réalisé par la suite.Résultats : Les complications des tamponnements internes ont été retrouvées dans 62% des cas. La cataracte, complication la plus fréquente, était retrouvée dans 35,1% des cas, suivie de l’hypertonie oculaire dans 16,3% des cas et du passage de l’huile de silicone dans la chambre antérieure dans 12% des cas. Les décompensations endothéliales ont été notées dans 4,8% des cas malgré le lavage de la chambre antérieure. L’utilisation du gaz C3F8 à 14% et de l’huile de silicone 1300 cSt était associée à une hypertonie oculaire dans 35,5% et 10,9% des cas respectivement et à une cataracte dans 37,1% et 45,4% des cas respectivement.Discussion : La cataracte est la complication la plus fréquente de la vitrectomie et du tamponnement interne. Son incidence varie de 40% à 100% selon les séries. La phacoémulsification après vitrectomie associée ou non à un tamponnement interne s’avère plus délicate et comporte plusieurs difficultés techniques. L’hypertonie oculaire secondaire aux produits de tamponnement interne est jugulée le plus souvent par un traitement médical.Conclusion : Les produits de tamponnement interne ont amélioré les résultats anatomiques et fonctionnels de la chirurgie vitréorétinienne, toutefois les complications relatives à leur utilisation sont très fréquentes comme la cataracte qui nécessite une prise en charge particulière. Le suivi postopératoire doit être rigoureux et prolongé afin de minimiser les risques de séquelles graves comme les décompensations endothéliales
La neuromyélite optique de Devic récidivante : à propos d’un cas
Introduction :La neuromyélite optique de Devic (NMO) est une affection peu fréquente, de pronostic sombre chez l’adulte, pouvant être mortelle et laisser des séquelles surtout pour les formes récidivantes. Nous rapportons une neuropathie optique récidivante révélant une NMO.Observation :C’est un patient de 37ans, présentant une neuropathie optique récidivante sur 18mois associée à une para parésie. L’étude du liquide céphalo-rachidien montre une pression normale avec une lymphocytose sans modification de protéine et absence de bandes oligoclonales. L’IRM cérébrale est normale et médullaire présente des foyers d’hyper signaux intra médullaires étagés responsables d’élargissement de la moelle en regard avec prise de contraste. Les PEV sont perturbés. Le patient a bénéficié de bolus de corticothérapie lors des poussées. L’évolution est marquée par l’apparition d’une pâleur papillaire avec une acuité visuelle corrigée à 5/10.Discussion :La NMO associe une névrite optique souvent bilatérale et une myélite aiguë transverse associant des troubles moteurs, sensoriels et sphinctériens, secondaire à une démyélinisation auto-immune initiée par une maladie infectieuse. Le diagnostic de cette maladie est retenu selon les critères de Wingerchuk devant l’ensemble des critères absolus et, au minimum, un critère majeur ou deux critères mineurs. Dans le sérum de 70% des patients, il existe un anticorps anti- NMO spécifique qui est un facteur de risque de récurrence. Il n’y a pas de traitement spécifique actuellement et le pronostic est sombre chez l’adulte.Conclusion :La NMO est une affection rare, d’étiopathogénie inconnue avec un tropisme particulier pour la moelle épinière et le nerf optique
Neuropathie optique et maladie de Behçet : Profil épidémio-clinique et pronostique (A propos de 42 cas)
IntroductionLa maladie de Behçet est une vascularite inflammatoire multi systémique grave et céçitante. L’atteinte du nerf optique est fréquente et s’intègre parmi les manifestations neuro-ophtalmologiques de cette affection. Elle est observée dans les neurorétinites, les neuropathies optiques, les hypertensions crâniennes et certaines atteintes du système nerveux central. Nous rapportons une série de 42 cas de maladie de Behcet associée à une atteinte du nerf optique suivis dans notre unité. Le but de notre travail est de déterminer les caractéristiques épidémio-cliniques et pronostiques de la neuropathie optique au cours de la maladie de Behcet.Matériel et méthodesIl s’agit d’une étude rétrospective réalisée dans notre service sur une période de 5 ans (janvier 2007- Octobre 2011) incluant 420 patients suivis en consultation spécialisée de la maladie de Behcet. Le diagnostic de la maladie de Behcet a été retenu selon les critères du groupe international d’étude sur la maladie de Behçet. Le diagnostic d’atteinte du nerf optique repose sur l’examen clinique et/ou angiographique et/ou fonctionnel (champs visuel, potentiels évoqués visuels).RésultatsParmi les 420 patients 42 présentaient une atteinte du nerf optique. L’âge moyen de nos patients est de 40 ans avec un sexe ratio H/F de 3,2. L’atteinte était bilatérale dans 26 cas (62%). L’acuité visuelle initiale moyenne était inférieure à 1/10 dans 25 cas (60%). La neuropathie optique était antérieure chez 87 % des malades (54 yeux), postérieure chez deux patients (3 yeux), trois patients (7%) ont présenté un oedème papillaire de stase. L’atrophie optique a été retrouvée dans 12 cas (18 yeux). Quarante patients (95%) ont reçu une corticothérapie à forte dose, associée au cyclophosphamide intraveineux dans 14 cas (33%) et à un traitement anticoagulant chez 3 patients (7%). La neuropathie optique a été inaugurale de la maladie dans 2 cas (4,7%).DiscussionLes neuropathies optiques sont des atteintes oculaires fréquentes au cours de la maladie de Behcet à prédominance masculine. Elles peuvent être secondaires à divers mécanismes lésionnels : inflammatoires, ischémiques ou à un oedème de stase. Leur association fréquente aux autres atteintes oculaires peut retarder le diagnostic. L’atteinte du nerf optique survient généralement après un délai de 5 à 6 ans d’évolution. Elle est rarement inaugurale de la maladie. Le traitement consiste en une forte dose de corticoïdes associée, dans les formes résistantes, aux immunosuppresseurs. Le pronostic reste réservé. En effet, l’acuité visuelle est inférieure à 1/10 dans 50% des cas et la cécité survient dans le tiers des cas.ConclusionL’atteinte du nerf optique est une forme grave de la maladie de Behçet. Le pronostic visuel reste fortement menacé d’où l’intérêt d’un diagnostic et d’une prise en charge précoce avec une surveillance régulière de tout patient atteint de la maladie de Behcet
Procédure de Quickert dans le traitement de l’entropion sénile de la paupière inférieure
L’entropion est une malposition palpébrale correspondant au retournement du bord libre de la paupière vers le globeoculaire. L’entropion sénile représente une forme clinique dont le mécanisme est plurifactoriel. Le relâchement palpébralse fait à la fois dans le sens horizontal et vertical avec déviation des cils vers le globe oculaire responsable d’atteintescornéennes parfois graves. Le but de cette étude est d’évaluer les résultats fonctionnels et esthétiques de laprocédure de Quickert dans le traitement de l’entropion sénile de la paupière inférieure.Patients et méthodes : Il s’agit d’une étude transversale descriptive d’une série de 26 patients consécutifs colligésentre janvier 2015 et décembre 2016 dans notre structure tertiaire. Les patients inclus ont été opérés pour un entropionsénile de la paupière inférieure avec hyperlaxité horizontale et sans laxité canthale externe selon la technique deQuickert. Tous les patients ont été suivis durant une période allant de 6 à 12 mois après l’intervention. Les résultatsanatomiques, fonctionnels et esthétiques ont été évalués 6 mois en moyenne après la chirurgie. Ils étaient jugés bonss’il n’existe pas de récidive de l’entropion ni de cils trichiasiques au contact de la cornée ni de complication palpébraleassociée.Résultats : La moyenne d’âge des patients était de 68 ans avec une prédominance masculine (sexe ratio = 1,8). Lamoyenne de l’acuité visuelle corrigée initiale était de 0,65 LogMAR avec des extrêmes allant de CLD à 1 m à 8/10.L’atteinte était bilatérale dans 34,6% des cas. La correction de l’entropion a été obtenue chez 25 patients (96,1% descas).Le bord libre palpébral était régulier dans 92,3% des cas. Une amélioration significative du film lacrymal et de lasurface cornéenne a été notée chez 84,4% des patients. Durant la période de suivi, aucun cas de récidive de l’entropionn’a été rapporté.Discussion : Parmi les différentes techniques chirurgicales indiquées pour taiter l’hyperlaxité horizontale de la paupièreinférieure, la procédure de Quickert respecte l’anatomie de la paupière inférieure et permet de doser précisémentla correction de l’entropion en per-opératoire. Elle réduit ainsi le risque de récidive et améliore considérablementles résultats esthétiques des patients.Conclusion : La procédure de Quickert est une technique simple et efficace. Elle permet d’améliorer significativementle résultat esthétique des entropions séniles de la paupière inférieure
Traitement des cils distichiasiques et trichiasiques au laser argon : indications, techniques et résultats : à propos de 55 cas
Le trichiasis ou le distichiasis sont fréquents, c’est une anomalie d’orientation des cils responsable d’une kératite chronique au minimum gênante et surtout potentiellement grave. Au Maroc, le trachome reste la principale cause du trichiasis, qui peut aboutir à la cécité cornéenne . Parmi les modalités de traitement, on trouve la destruction des bulbes ciliaires au laser argon qui offre de nombreux avantages : facilité de réalisation, reproductibilité et limitation de récidives. Notre travail vise à étudier une nouvelle technique thérapeutique de prise en charge des cils trichiasiques, en précisant ses avantages, ses indications, ses résultats et son efficacité sans recours à la chirurgie. Il s’agit d’une étude prospective portant sur 55 patients (soit 75 paupières) ; colligés durant 4 ans (allant de Janvier 2011 à Octobre 2014) , dans notre service d’ophtalmologie et ayant consulté pour des pathologies ciliaires pour lesquelles un traitement au laser a été indiqué. Le traitement a consisté en une destruction au laser argon des bulbes ciliaires responsables des troubles visuels. Les résultats sont jugés bons lorsqu’il n’existe pas de repousse du cil traité après 6 mois et qu’il n’existe pas de complications palpébrales associées. Le traitement a permis de guérir 68 paupières en une seule séance (soit 90.5%). En cas d’échec, il est important de différencier la repousse d’un cil traité (échec technique), de la repousse progressive de cils supplémentaires amenant à une autre séance de laser, et des fois à une intervention chirurgicale secondairement (échec d’indication) .Les indications de ce traitement doivent être limitées à des cils peu nombreux. Les risques sont représentés par la récidive en cas de destruction insuffisante et les cicatrices colobomateuses en cas de traitement excessif. Il est également fondamental de faire un diagnostic précis de la pathologie en cause et de ne pas confondre ces pathologies purement ciliaires ou tarsales avec des malpositions de paupières telles les entropions dont les traitements sont totalement différents. Le traitement des pathologies ciliaires par l’utilisation du laser argon permet de soulager des patients très gênés sans recourir à la chirurgie. Les résultats sont excellents, mais l’indication doit respecter les critères permettant de proposer ce traitement
Tumeurs malignes du limbe : Aspects cliniques et thérapeutiques
Introduction : Les tumeurs malignes du limbe sont des tumeurs conjonctivales au pronostic grave quand une prise en charge adéquate n’est pas effectuée à temps. Le but de notre travail est de rapporter le profil épidémiologique, clinique et thérapeutique des tumeurs conjonctivales malignes à localisation limbique dans notre contexte en comparaison avec la littérature.Patients et méthodes : C’est une une étude rétrospective durant une période de 8 ans (Janvier 2008 - Janvier 2016), incluant tous les patients hospitalisés, suivis ou traités pour une tumeur maligne du limbe confirmée par l’étude anatomo-pathologique. Les aspects cliniques, le type histologique ainsi que la démarche thérapeutique ont été recueillis après exploitation des dossiers des malades.Résultats : Nous avons recensé 31 cas de tumeurs malignes à localisation limbique. La moyenne d’âge était de 44 ans avec des extrêmes allant de 37ans à 70 ans, et une prédominance masculine(70%). 60% de nos patients étaient d’origine rurale avec exposition solaire régulière. Le délai moyen de consultation était de 24 mois. La taille tumorale a varié entre 8 et 60 mm avec une moyenne de 14 mm. Les aspects anatomo-cliniques étaient dominés par la forme nodulaire bourgeonnante (48,3%) et la forme pigmentée (13%). L’examen anatomopathologique a objectivé un carcinome épidermoïde invasif dans 25 cas(80,6%), un mélanome dans 4 cas (12,9%) et 2 cas de carcinome in situ (6,45 %). Tous les patients ont bénéficié d’un traitement chirurgical, complété par un traitement adjuvant en fonction du bilan d’extension général et locorégional. La durée moyenne du suivi était de 2 ans. L’évolution était favorable chez 26 patients (83,8%). 2 patients (6.4%) ont présenté une récidive avec une extension oculo-orbitaire ayant nécessité une exentération dont un patient a présenté une récidive sur exentération avec métastase locorégionale et à distance. 2 autres patients ont été perdus de vue (6,4%).Discussion : Les tumeurs malignes du limbe sont relativement fréquentes. L’exposition solaire et le virus de l’HPV peuvent jouer le rôle d’inducteur. Ces tumeurs posent un problème de diagnostic des lésions pré-cancéreuses ou cancéreuses. Le pronostic vital peut être mis en jeu en cas de lésion maligne, en particulier dans le cadre des mélanomes. L’exérèse chirurgicale complète est impérative avec analyse histopathologique. Un traitement complémentaire peut être décidé en fonction de la nature et de l’extension de la tumeur. L’avènement de la protonthérapie et de la curiethérapie ainsi que la chimiothérapie topique en collyre semble avoir des résultats prometteurs.Conclusion : La prise en charge des tumeurs malignes du limbe passe d’abord par la prévention des facteurs de risque notamment l’exposition solaire, la consultation précoce par la sensibilisation de la population et par la prise en charge précoce des lésions précancéreuses