« L’homme pressé : impacts et paradoxes socio-spatiaux » : compte-rendu du douzième colloque de l’association Doc’Géo

Ce compte-rendu présente une synthèse des communications réalisées lors du douzième colloque de l’association DOC’GEO, dont le thème portait sur « L’homme pressé : impacts et paradoxes socio-spatiaux ». Le colloque a eu lieu les 9 et 10 octobre 2014 à la Maison des Suds située sur le site de l’Université Bordeaux Montaigne. Pour rappel, l’association bordelaise des doctorants et masters en sciences de l’espace et du territoire (association DOC’GEO) organise chaque année depuis 2003 un colloqu..

Pachacamac

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Identity of the road vs. identity of the territories : forms and scales of the patrimonialisation and appropriation of a national functional axis : analysis applied to the national highway 7

Cette thèse souhaite contribuer au renouvellement des approches consacrées à la route en sciences sociales. Considérant la relation réseaux-territoires au prisme de la géographie culturelle, elle ambitionne de montrer que la route ne constitue pas seulement un support de déplacement, mais est dotée de significations pour ses usagers et les territoires traversés. L’hypothèse est que la route constitue une dimension de la territorialité, et conduit à la construction d’une « territorialité mobile », qui appréhende la mobilité comme un facteur de constitution des territoires et des territorialités. La thèse considère le cas des routes nationales françaises, qui ont longtemps compté parmi les principaux axes de communication du pays, et qui depuis les années 1990, font l’objet d’un intérêt patrimonial. Ces routes ne sont alors plus appréhendées uniquement dans leurs dimensions fonctionnelles, mais aussi dans leurs dimensions symboliques. La recherche a porté sur la route nationale 7 (RN7), qui sur 996 kilomètres, relie Paris à Menton (Alpes-Maritimes). Ces rapports territorialités/mobilités sont étudiés dans l’action collective d’acteurs territoriaux pour une part, et dans les pratiques individuelles d’usagers de la route d’autre part. L’entrée par la patrimonialisation permet d’opérer une démarche multiscalaire, en réfléchissant successivement à la construction de la RN7 comme un objet patrimonial, aux formes de mobilisation collective de l’objet route, dans ses acteurs (associations, musées et collectivités locales), ses valeurs et ses objectifs territoriaux, puis à l’appropriation opérée par les usagers. L’emploi de méthodes d’enquête qualitatives conduit d’abord à observer que la construction patrimoniale de la RN7 s’appuie sur des critères de différente nature, à la fois sociétaux, historiques et géographiques. Ces critères sont ensuite réinterprétés et réappropriés par les territoires à travers les actions patrimoniales mises en place. L’appréhension de la RN7 comme un objet patrimonial et sa mobilisation comme un outil de promotion des territoires conduisent à des formes de relation consubstantielles entre la RN7 et les territoires. Enfin, l’analyse du vécu de la RN7 chez des riverains, chauffeurs-routiers et touristes montre que la route constitue une dimension de leur territorialité, qu’elle soit appropriée dans ses dimensions patrimoniales ou fonctionnelles, et que sa pratique relève généralement d’un choix et de stratégies personnelles. Cette thèse permet ainsi de caractériser la place de la route dans la construction d’une « territorialité mobile », en soulignant, d’une part, la signification qu’elle peut donner aux territoires, et, d’autre part, le lien indissociable qu’elle entretient avec les territoires pour acquérir elle-même une signification.This thesis aims to contribute to the renewal of approaches to the road in the social sciences. Considering the relationship between networks and territories through the prism of cultural geography, it aims to show that the road is not only a means of travel, but is also endowed with meanings for its users and the territories it crosses. The hypothesis is that the road constitutes a dimension of territoriality, and leads to the construction of a "mobile territoriality", which apprehends mobility as a factor in the constitution of territories and territorialities. The thesis considers the case of the French national roads, which have long been among the country's main communication axes, and which since the 1990s have been the subject of heritage interest. These roads are no longer considered only in their functional dimensions, but also in their symbolic dimensions. The research focused on the national road 7 (RN7), which over 996 kilometres links Paris to Menton (Alpes-Maritimes). These territoriality/mobility relationships are studied in the collective action of territorial actors on the one hand, and in the individual practices of road users on the other. Entering through heritage enables a multiscalar approach to be taken, by considering successively the construction of the RN7 as a heritage object, the forms of collective mobilisation of the road object, its actors (associations, museums and local authorities), its values and its territorial objectives, and then the appropriation made by users. The use of qualitative survey methods leads first of all to the observation that the construction of heritage on the NR7 is based on criteria of different natures, at once societal, historical and geographical. These criteria are then reinterpreted and reappropriated by the territories through the heritage actions put in place. The understanding of NR7 as a heritage object and its mobilisation as a tool for promoting territories leads to consubstantial forms of relationship between NR7 and territories. Finally, an analysis of the experience of the NR7 among local residents, road drivers and tourists shows that the road is a dimension of their territoriality, whether it is appropriate in its heritage or functional dimensions, and that its practice is generally a matter of personal choice and strategies. This thesis thus makes it possible to characterize the place of the road in the construction of a "mobile territoriality", by underlining, on the one hand, the meaning it can give to territories, and, on the other hand, the inseparable link it maintains with territories in order to acquire meaning itself

Volcan Paricutin

International audienc

Lyon : porte des Alpes

Site internet Les Cafés Géographiques, rubrique "Des Cartes postales

Alain Robbe-Grillet : un écrivain géographe ?

Site internet Les Cafés Géographiques, rubrique "Littérature"

J.-M. G. Le Clézio et l'affaire Richard Millet

International audienceLe 6 Septembre 2012, l'écrivain Jean-Marie Gustave Le Clézio publiait une tribune dans Le Nouvel Observateur , en réaction à la parution deux semaines plus tôt aux éditions Pierre-Guillaume De Roux de l'essai intitulé Langue fantôme, suivi de Éloge littéraire d'Anders Breivik, écrit par l'éditeur et écrivain français Richard Millet.Dans cet essai, l'auteur revient sur la tuerie du 22 Juillet 2011 qui a eu lieu sur l'île d'Utøya, en Norvège, où le jeune Norvégien Anders Breivik a fusillé soixante-neuf jeunes gens réunis pour le camp d'été de la Ligue des jeunes travaillistes (AUF), après avoir causé la mort de huit autres personnes dans le quartier du Gouvernement travailliste. Par ce crime idéologique, qui a choqué et bouleversé l'opinion publique mondiale, Anders Breivik a voulu faire de la « publicité » pour le manifeste dans lequel il prône le soutien au « conservatisme culturel », à l'ultranationalisme, au populisme de droite, à l'islamophobie, au sionisme, à l'antiféminisme et au nationalisme blanc.Dans la deuxième partie de son essai, perçu comme un pamphlet au titre provocateur, Richard Millet s'appuie sur les actes d'Anders Breivik pour dénoncer le multiculturalisme et alerter l'opinion sur la perte de repères identitaires, de la pureté de l'origine et de la langue. Il déclare être frappé par la « perfection formelle » des crimes du Norvégien qui a préparé ses actes sans que la police ne s'en rende compte à aucun moment : actes qui justifient à ses yeux un « éloge littéraire ». Mais l'argument esthétique cède le pas à l'idéologie quand il va même jusqu'à déclarer que l'opération meurtrière perpétrée par Anders Breivik est « sans doute ce que méritait la Norvège et ce qui attend nos sociétés qui ne cessent de s'aveugler ». Ce qui, pour lui, fait d'Anders Breivik à la fois un « bourreau » et une « victime ».La vive réaction de J.M.G Le Clézio, d'autant plus remarquée qu'il est peu fréquent de voir l'écrivain intervenir publiquement dans les polémiques médiatiques, se comprend parfaitement dans le sens où Richard Millet dénonce des sujets justement chers à l'auteur et récurrents dans toute sa production littéraire, tels le métissage, l'interculturalité ou encore les questions d'identité et d'altérité. Dans son texte, intitulé « Lugubre élucubration », J.M.G Le Clézio s'interroge d'abord sur la démarche de Richard Millet, et sur les finalités de sa publication : « Au nom de quelle liberté d'expression, à quelles fins ou en vue de quel profit un esprit en pleine possession de ses moyens (du moins on le suppose) peut-il choisir d'écrire un texte aussi répugnant ? ». La violence du terme « répugnant » souligne la tonalité polémique du texte de J.M.G. Le Clézio, révolté et choqué par la lecture de cet essai et par les idées qui y sont véhiculées. Nous pouvons ici noter que l'auteur, qui se fait d'habitude le défenseur des oubliés, des opprimés, qui est la parole des sans-voix, des invisibles, devient accusateur devant la prise de position affichée par Richard Millet, qui tend à salir la mémoire des victimes et à honorer, d'une certaine manière, le geste de leur bourreau

Pachacamac

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Et au bout, il y a Paris

Retour sur un travail de terrain réalisé sur la route nationale 7 (département de la Nièvre) en 2018

Place et enjeu de la pensée écologique dans la littérature pour l'enfance

National audienc