Les petits Chevaux de Troie : Wittig entre modernisme, matérialisme et politique

Tout écrivain minoritaire (qui a conscience de l’être) entre dans la littérature a l’oblique si je puis dire. Les grands problèmes qui préoccupent les littérateurs ses contemporains lui apparaissent de biais et déformes par sa perspective. Les problèmes formels le passionnent mais il est travaillé à cœur et a corps par sa matière, « ce qui appelle le nom cache », « ce qui n’ose pas dire son nom », ce qu’il retrouve partout bien que ce ne soit jamais écrit. (PS, p. 91) Le modernisme est une in..

Le nouveau conflit des facultés : biopouvoir, sociologie et queer studies dans l’université néo-libérale française

À la différence des études genres et de la sociologie de l’homosexualité, les études queer n’ont pas trouvé leur place dans l’espace académique français. Cet article essaye d’analyser les raisons de cette mise à l’écart tant sur le plan épistémologique que disciplinaire. Mon hypothèse est qu’une certaine sociologie hégémonique joue un rôle négatif dans le développement de ces minority studies que sont des gender studies et des queer studies dédiées à la transformation et à la justice sociale ainsi qu’à la redistribution économique. Par ailleurs, la néolibéralisation en cours de l’université et des savoirs ajoute des niveaux de résistance à l’introduction en France des études culturelles. La sociologisation de l’homosexualité affecte doublement les minorités qu’elle décrit ou prétend soutenir : premièrement en invisibilisant tout ce qui n’est pas « homosexuel » et notamment les sujets de savoir queer, transféministes, de couleur, leurs subcultures et leur potentiel critique et épistémopolitique spécifique ; deuxièmement en participant au biopouvoir à travers ces deux technologies de pouvoir identifiées par Foucault que sont « la discipline » et « le management de la population ». À terme, ce sont les missions de l’université, ses politiques de l’identité, son « management de la diversité » et le travail universitaire post-fordiste qui sont en cause.While queer studies barely exist in the French academic space, gender studies seem to have found their way and the sociology of homosexuality has taken an hegemonic position within the epistemological landscape. This article attempts to analyze the disciplinary role played out by a canonical sociology that still hindes the development of gender studies and queer studies as minority studies. The privatization of French university makes it all the more difficult for such studies and their political and epistemological’s requirements. The way the sociology of homosexuality is implemented affects the minorities it claims to describe in two ways. First, it invisibilizes all that is not “homosexual”, that is to say queers and queers and transfeminists of colour, their subcutures, their critical potential as well as thier epistemological creativity and needs; secondly, it takes part in biopower through two major technologies of power identified by Foucault which are “discipline” and “the management of the population”. In the short term, what is at stake are the university’s mission, “diversity management” in academia and academic work in a post-fordist aera.El nuevo conflicto de las facultades: el biopoder, la sociologia y los queer studies sobre la homosexualidad en la universidad neoliberal francesaContrariamente a los estudios de género y de la sociología de la homosexualidad los estudios queer no han encontrado un lugar en el espacio académico francés. Este artículo intenta analizar las razones de esta marginalización tanto epistemológica que académica. Mi hipótesis es que un cierto tipo de sociología hegemónica juega un papel negativo en el desarrollo de los minority studies que son los gender studies y los queer studies en el marco de la justicia social y de la redistribución económica. Por otra parte la neoliberalización actual de la universidad y del saber añade niveles de resistencia a la introducción en Francia de estudios culturales. La sociologización de la homosexualidad afecta doblemente las minorías que analiza y que pretende defender. Primeramente haciendo invisible todo lo que no es « homosexual » en particular todo lo que concierne a los queer, transfeministas, de color, sus subculturas y el potencial crítico y epistemológico específico. En segundo lugar participado en el biopoder a través de esas dos tecnologías de poder identificadas por Foucault que son la « materia intelectual » y la « gestión de la población ». A plazo son las misiones de la Universidad, sus políticas sobre la identidad, su « gestión de la diversidad » y el trabajo universitario que están puestos en duda

Le nouveau conflit des facultés : biopouvoir, sociologie et queer studies dans l’université néo-libérale française

While queer studies barely exist in the French academic space, gender studies seem to have found their way and the sociology of homosexuality has taken an hegemonic position within the epistemological landscape. This article attempts to analyze the disciplinary role played out by a canonical sociology that still hindes the development of gender studies and queer studies as minority studies. The privatization of French university makes it all the more difficult for such studies and their political and epistemological’s requirements. The way the sociology of homosexuality is implemented affects the minorities it claims to describe in two ways. First, it invisibilizes all that is not “homosexual”, that is to say queers and queers and transfeminists of colour, their subcutures, their critical potential as well as thier epistemological creativity and needs; secondly, it takes part in biopower through two major technologies of power identified by Foucault which are “discipline” and “the management of the population”. In the short term, what is at stake are the university’s mission, “diversity management” in academia and academic work in a post-fordist aera

Transfeminism: Something Else, Somewhere Else

International audienc

Blessures oculaires graves liées à l'utilisation d'artifices de divertissement en Alsace.

STRASBOURG-Medecine (674822101) / SudocPARIS-BIUM (751062103) / SudocSudocFranceF

Genres, sexualités et médias : enjeux politiques, identitaires et disciplinaires dans l’université francophone

Marie-Hélène/Sam Bourcier made a considerable contribution to queer studies in France and elsewhere in the francophonie. Nevertheless, this field of study remains strongly associated with Anglo-Saxon traditions of research, as well as to cultural studies and other critical approaches linked to minority issues (postcolonial, trans, black, etc.). This interview, conducted at the 7e Congrès international des recherches féministes dans la francophonie, first expands on the work, and its reception, of Marie-Hélène/Sam Bourcier as a researcher and activist. Also, it discusses the political contributions of critical studies directed on gender and sexuality within the francophone university

Atlas de l'estuaire de la Seine

L'atlas de l'estuaire de la Seine est le fruit d'une collaboration entre les chercheurs des universités du Havre et de Rouen et l'Observatoire Population et Habitat de la Ville du Havre. II porte sur un territoire aux contours encore indéterminés mais qui pourrait se concrétiser grâce au franchissement de l'estuaire par le pont de Normandie. L'aménagement, l'environnement, les habitants, les activités, les services urbains, l'attractivité des villes sont abordés sous l'angle des problématiques et des enjeux qui s'expriment actuellement sur cet espace. Ouvrage exploratoire, sa publication inaugure une série de travaux et de recherches qui ne manqueront pas de voir le jour au sein des universités normandes et des institutions locales. Ouvrage de recherche et de prospective, l'atlas de l'estuaire a également l'ambition d'être un outil d'information et de documentation pour tous les décideurs qui s'intéressent de près ou de loin à ce nouveau territoire

Lire Monique Wittig aujourd’hui

Monique Wittig fut à la fois l'auteur d'une œuvre romanesque importante, une militante engagée dès l'origine dans le mouvement de libération des femmes, et une théoricienne prônant un féminisme matérialiste qui remet en cause, à partir du point de vue lesbien, « la pensée straight ». Reconnu et étudié depuis longtemps déjà à l'étranger, et notamment aux États-Unis où elle a vécu, son travail d'écriture, inextricablement lié à une activité militante et à une exigence théorique, restait à approfondir en France. Lire Monique Wittig, c'est interroger les rapports entre façons d'écrire, façons de parler et façons d'agir, tels qu'ils se manifestent dans ses textes mêmes : c'est ce que propose ce livre, qui réunit des contributions d'universitaires issues de différents champs disciplinaires, de militant.e.s, d'écrivain.e.s. Pour qui en effet se refuse à penser que la littérature appartienne aux arts décoratifs, pour qui pense qu'au contraire peuvent s'élaborer dans l'écriture des pratiques susceptibles d'être réappropriées et que le travail sur le langage est le lieu même où peuvent se former une pensée et une politique, alors Lire Monique Wittig aujourd'hui s'impose