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    De l’Île des enfants perdus à la Fleur de l’âge : le projet chaotique et mythique de Marcel Carné et Jacques Prévert

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    L’Île des enfants perdus, devenu en 1946 la Fleur de l’âge est un projet avorté de Marcel Carné, d’après un scénario et des dialogues de Jacques Prévert. Après de vaines tentatives de réalisation entre 1936 à 1946, le tournage débute enfin le 28 avril 1947. Mais après trois mois, il s’arrête brutalement. À ce jour, les rushes tournés demeurent introuvables, engendrant les rumeurs les plus abracadabrantes et contribuant à conférer à ce film très prometteur un statut mythique. Carole Aurouet revient sur ce projet complexe et mystérieux, présentant des documents d’archives de nature diverse et tous inédits (lettres, télégrammes, traitement, découpage technique, photographies de plateau, etc.) qui lui permettent notamment de cerner avec rigueur les différentes étapes de l’élaboration du projet et du tournage de ce film et d’en reconstituer leur chronologie.L’Île des enfants perdus, which became la Fleur de l’âge in 1946, was a failed project of Marcel Carné, based on a script and dialogue by Jacques Prévert. After fruitless production efforts between 1936 and 1946, the shooting finally began on April 28, 1947. But, after three months, it came to an abrupt halt. To this day, the rushes remain lost, contributing to the most bewildering rumors and mythic status of this very promising film. Carole Aurouet revisits this complex and mysterious project and presents original and diverse archival documents (letters, telegrams, shooting scripts, stills, etc.) which allow her to closely determine the different steps in the elaboration and production of this project, as well as to reconstitute its chronology

    Prévert et Carné – La Fleur de l’âge

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    International audienceJacques Prévert a toujours considéré le cinéma comme un art populaire et anticonformiste. Il l'a pratiqué avec toute la liberté possible. Mais en chemin, ce hors-la-loi du sens commun a rencontré les censures si bien que sa filmographie repose sur un cimetière de projets inaboutis, de travaux modifiés et de films disparus 1. Sa collaboration avec Marcel Carné a connu moins de déboires. De 1936 à 1946, ils ont réalisé Jenny, Drôle de drame, Le Quai des brumes, Le jour se lève, Les Visiteurs du soir, Les Enfants du paradis et Les Portes de la nuit. Mais à cette liste aurait dû s'ajouter un film qui traverse la totalité de leur collaboration pour en sonner le glas 2 et qui cristallise tous les intérêts : L'Île des enfants perdus (1936), devenu La Fleur de l'âge (1947). Pourquoi ? Car la qualité de la distribution et du scénario-emprunt de réalisme poétique-et les témoignages de ceux qui ont visionné les plans tournés laissent à penser qu'il aurait été inoubliable. Le 27 août 1934, au pénitencier de Belle-Île, des enfants se révoltent et s'enfuient. Îliens et vacanciers participent à leur capture. Une prime de 20 francs est offerte par tête. Tous les bagnards sont repris. Ils auraient alors été terriblement battus. Le directeur de l'établissement déclara : « la chasse à l'homme a été menée avec une discipline remarquable ». Cette révolte 3 suscite la chanson La Chasse à l'enfant que Prévert écrit fin 1934, début 1935. Celle-ci fait scandale et provoque les hostilités des gardiens de pénitenciers. Prévert évoque à nouveau ce thème dans un dialogue de Jenny puis le situe au coeur du scénario L'Île des enfants perdus écrit fin 1935, début 1936. La jeune Danielle Vicaire passe ses vacances en famille à Belle-Île où elle s'éprend de Jean-Louis, détenu rebelle. Paulette Gravier, belliloise de 17 ans, est quant à elle amoureuse d'un frêle bagnard, puni sur une fausse dénonciation : Pierre Olivet. Cette double histoire d'amour se déroule sur fond d'événements tragiques au pénitencier : conditions de détention exécrables, suicide, évasion et traque. Les maltraitances sont montrées crûment : les gardiens « trempent Jean-Louis, c'est-à-dire qu'ils le saisissent, l'enfoncent dans l'eau… le ressaisissent et le replongent jusqu'à ce qu'il soit au ¾ asphyxié. Puis ils le sortent en déclarant, en souriant, que maintenant : 'On va lui faire les tractions, histoire de le ranimer un peu…' » 4. Le producteur Jean Salviche s'engage à produire ce film mais vu les polémiques suscitées, il pose ses conditions à Carné et Prévert le 6 août 1936 : « Toutefois, désirant faire de ce film une production artistique incontestable, il ne nous est pas possible de nous engager financièrement sans être assurés auparavant de pouvoir exploiter le film librement, c'est-à-dire sans avoir à redouter le veto tardif de la censure ». Carné et Prévert se méfient et joignent une lettre au résumé du scénario envoyé le 21 août au Ministère de la Santé Publique : « Nous attirons tout particulièrement votre attention sur le fait que ce film ne sera pas un documentaire, mais un film 'anecdotique' dont une faible partie seulement se déroulera à l'intérieur de la Maison d'éducation surveillée. De plus, ce film se terminerait par la publication des améliorations apportées par le gouvernement de Fron

    Desnos et le cinéma

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    International audienceNé cinq ans après les débuts du cinématographe, Robert Desnos a été d’emblée enthousiasmé par ce nouveau moyen d’expression. Son engouement est tel qu’il participe au 7e art de deux façons. D’une part, il écrit sur le cinéma : des comptes-rendus de film, des analyses d’œuvres de cinéastes, mais aussi des articles sur des problématiques extrinsèques aux films eux-mêmes ; entre 1923 et 1930, il livre plus de quatre-vingts papiers. D’autre part, il écrit pour le cinéma ; Desnos est en effet l’auteur d’une vingtaine de ciné-textes – dont quatre seulement ont été publiés de son vivant, entre 1925 et 1933 – qui correspondent à ce qu’il rêve de visionner sur les écrans des salles obscures. Cet opus éclaire la relation passionnelle et fructueuse que Robert Desnos a entretenue avec le cinéma

    Du visuel au verbal : la méthode d’écriture scénaristique de Jacques Prévert

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    Eclairage d'un ciné-texte inédit de Robert Desnos : Paul, trente ans, attend sa maîtresse (1925)

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    Les Scénarios détournés de Jacques Prévert

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    International audienceÉcartés de leur destinée, orientés vers une autre direction, 7 de ses textes cinématographiques abandonnés ou mutilés sont analysés : Une partie de campagne (1936) et Le Métro fantôme (1937) qui n'ont pas été tournés, Vous n'avez rien à déclarer ? (1936), Une femme dans la nuit (1941) et Sylvie et le fantôme (1942) qui ont été modifiés, et qui sont sortis en France, Mon associé M. Davis (1936) et Un chien qui raccroche (1935) également remaniés mais sortis à l'étranger. Après la reconstitution historique de ces spécimens et l'étude individuelle des textes inédits trouvés (sous la forme de synopsis, de traitements, de continuités dialoguées ou de découpages techniques), la part est faite, autant que possible, de ce qui reste de Prévert dans les matériaux ultimes. Ces 7 cas sont ensuite envisagés dans une perspective commune. Par le biais de l'analyse de leurs racines scénaristiques et de leurs caractéristiques internes, une échelle de niveau des détournements est dressée et les causes de leurs déboires - officiels comme officieux - sont conjecturées. Il s'agit ici d'une entreprise de réhabilitation de tout un pan du travail de l'auteur. En apportant de nombreuses , pièces au puzzle prévertien, elle propose un nouvel éclairage sur son œuvre

    Le Cinéma de Robert Desnos

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    International audience« Le rêveur assis est emporté dans un nouveau monde auprès duquel la réalité n'est que fiction peu attachante. Opium parfait, le cinéma nous entraîne alors loin des soucis matériels, nous donne la parfaite indifférence génératrice des grandes actions, des découvertes sensationnelles, des pensées élevées. » Robert Desnos 1 Né cinq ans après le cinéma, Robert Desnos est d'emblée enthousiasmé par ce nouveau moyen d'expression. Son engouement est tel qu'il participe au 7 e art de deux façons. D'une part, il écrit sur le cinéma : des comptes-rendus de film, des analyses d'oeuvres de cinéastes, mais aussi des articles sur des problématiques extrinsèques aux films eux-mêmes ; entre 1923 et 1930, il livre plus de quatre-vingt papiers. D'autre part, il écrit pour le cinéma ; Desnos est en effet l'auteur d'une vingtaine de ciné-textes, dont quatre seulement ont été publiés de son vivant, entre 1925 et 1933 2. Pour Desnos, le cinéma apparaît de fait comme dénué d'intellectualisme, ce qui n'est pas pour lui déplaire. Outre ce caractère populaire, ce qui le séduit, c'est aussi que le cinéma est une source de renouveau de l'imaginaire et de la surprise. Il est bâti sur la force du rêve. Ainsi, le poète pense que les films doivent chasser les raisonnements empesés et utiliser des formes décousues. L'image animée apparaît comme le véhicule privilégié du rêve et permet l'aventure excitante vers le merveilleux. Les goûts cinématographiques de Desnos sont sans tiédeur et très partisans. Il considère les burlesques américains comme supérieurs, car poétiques et corrosifs (Charlie Chaplin, Mack Sennett, Marx Brothers), mais il apprécie aussi Erich von Stroheim. A contrario, le cinéma français est perçu comme fort médiocre. Face aux anémiques, moralisateurs et prétentieux films à l'odieux réalisme (Jean Epstein, Abel Gance, Marcel L'Herbier), quelques créations suscitent tout de même des réactions positives (Louis Feuillade, René Clair). À côté, d'autres cinémas sont convoqués ponctuellement : le cinéma allemand des débuts provoque quelques frissons (Friedrich Wilhelm Murnau) ; le cinéma espagnol s'incarne dans Luis Buñuel, porté aux nues ; le cinéma russe attire par ses potentialités révolutionnaires (Sergueï Eisenstein). Desnos se passionne et s'exprime aussi sur des sujets comme les conditions de travail déplorables des figurants. Les thèmes au centre de ses préoccupations sont ceux qui entraînent le cinéma dans une direction menaçant son essence même : le manque d'innovation et d'indépendance par rapport au théâtre et à la littérature, le puritanisme et la morale qui sévissent à l'écran, l'odieuse réalité qui met à mal le rêve et le merveilleux, et l'avènement du parlant à partir 1 « La Nuit parfaite du cinéma […] » (article sans titre), Journal Littéraire, 25 avril 1925. 2 La plupart des textes critiques et scénaristiques de Robert Desnos ont été publiés dans Les Rayons et les ombres, Édition établie et présentée par Marie-Claire Dumas, avec la collaboration de Nicole Cervelle-Zonca, Paris, Gallimard, NRF, 1992, 418 p

    Le Cinéma dessiné de Jacques Prévert

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    International audienceQui sait que le scénariste de Quai des brumes et des Enfants du paradis a conçu plus de cent scénarios de films ? Dans ce livre, Carole Aurouet retrace de manière exhaustive les rapports de Jacques Prévert au cinéma : sa petite bande d’acteurs composée d’Arletty, Brasseur, Bussières, Gabin, Morgan, Reggiani et les autres, son tandem avec son frère Pierre, ses nombreuses collaborations avec Carné… Mais cet ouvrage ne se contente pas de rapporter la carrière et les relations de Jacques Prévert avec le monde du cinéma. Il montre sa création à l’œuvre.Sont ainsi présentées, pour la première fois, les planches scénaristiques dessinées de l’auteur. Formidables brouillons préalables à l’écriture du scénario et des dialogues, ces planches font l’objet de zooms et de commentaires qui permettent de décrypter le geste de Jacques Prévert. Cet ensemble iconographique exceptionnel est complété par des fragments de scénarios autographes mis en lumière par Carole Aurouet, proposant ainsi un aperçu complet des traces et supports de la création scénaristique de Jacques Prévert.Dans un texte richement documenté, Carole Aurouet raconte le parcours cinématographique de Jacques Prévert depuis ses premières émotions de spectateur en culotte courte, dans les années 1910, à ses derniers films, dans les années 1970. Cette présentation est illustrée de nombreuses photographies incomparables, certaines étant l’œuvre d’Émile Savitry, toutes prises durant les tournages ou au moment de la création elle-même

    Emile Savitry. Un récit photographique: «La fleur de l'âge», le film maudit de Marcel Carné et Jacques Prévert

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    International audienceLes malédictions au cinéma sont heureusement rares… et célèbres (L’Enfer de Clouzot, Don Quichotte d’Orson Welles). On sait peut-être moins que Marcel Carné et Jacques Prévert rencontrèrent également leur film maudit : La Fleur de l’âge. Malgré la présence de Reggiani, d’Arletty, de Paul Meurisse et d’Anouk Aimée, le climat, l’étalement du projet de 1936 à 1947 – une guerre mondiale entre ces deux dates – des accidents – dont la mort d’un chien –, trop de phénomènes décidément allaient se conjuguer contre ce film, avec comme point d’orgue la perte des bobines, ne laissant ainsi, semble-t-il plus aucune trace de ce tournage! Jusqu’à ce que l’on retrouve le travail d’une personnalité étonnante : Émile Savitry, peintre, encouragé par Aragon, puis photographe, proche de Brassaï, il officia sur La Fleur de l'âge comme photographe de tournage. Cet ouvrage vous projette au cœur de l’histoire d’un film hélas inachevé, et dans l’œuvre d’un photographe humaniste empreinte de réalisme poétique.128 pages, ill., sous couverture illustrée, 185 x 23
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