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    Histoire de vie et sentiment de l’Histoire

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    Ce qui frappe, dans tous ces récits de vie de Stendhal, c’est la place essentielle occupée par les événements historiques, les bouleversements politiques du siècle. Une attention qui s’explique en partie par une existence mêlée à l’histoire de son temps. Les circonstances ont favorisé chez l’écrivain une inédite prise de conscience du poids des déterminations sociales, géopolitiques, dans la formation même de l’individu. La Vie de Henry Brulard diffère des autres « vies » parce qu’elle met à mal l’idée d’un « moi » profond, autonome, clos, imperméable aux influences extérieures. Dans Brulard, Stendhal montre, comme nul penseur avant lui, que le moi le plus intime est un produit collectif, que l’homme est de part en part un animal historique

    L’histoire, ça sert à faire la guerre

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    Entre Stendhal et l'histoire, c'est à fois une longue histoire d'amour (l'histoire est une passion) et un mariage de raison : l'histoire est un répertoire d'événements, de faits, d'actions, etc., qui peuvent être mobilisés, utilisés pour servir les causes les plus diverses. Fondamentalement, l’appel à l'histoire obéit à deux objectifs majeurs :1) Mobiliser les époques, les événements passés pour critiquer le siècle, rapetisser les temps modernes, disqualifier les sociétés trop « perfectionnées » ; 2) Prendre acte que l'homme est un « animal historique », et tirer toutes les conséquences (sociales, politiques, psychologiques, philosophiques, artistiques, éthiques, etc.) de cette idée neuve.Between Stendhal and History, there is both a long-standing love story (History is a passion) and a marriage of convenience: History is a pool of events, facts, actions, etc., which can be mobilized, used to serve the most various causes. As Bayle or Voltaire did before him, Stendhal exploits History, using it as a formidable, efficient weapon. Fundamentally, referring to History serves two significant aims:1) first, to mobilize periods and former events in order to criticize the 19th century, disparage modern times and disqualify "oversophisticated" societies;2) it also implies that a person is a "historical animal", while drawing all the social, political, psychological, philosophic, artistic, ethical conclusions from this new idea

    III. Lire Lamiel

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    C’est fort peu de temps après la parution de La Chartreuse de Parme (29 mars 1839) que Stendhal voit Amiel, et songe à un nouveau roman : « 13 avril, commencé Amiel. » Dans l’ordre de succession des différents romans de Stendhal, La Chartreuse de Parme et Lamiel sont donc des écrits chronologiquement très proches, mais rarement mis en relation par les commentateurs parce que tout oppose manifestement ces deux récits, d’un côté et de l’autre de la mythique frontière italienne. Ni le ton ni les..

    VII. Lamiel, roman dévoyé ?

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    Des premières critiques journalistiques (à la première publication du roman par Casimir Stryienski en 1889) aux plus récents commentaires universitaires, le jugement porté sur le dernier roman de Stendhal a, somme toute, peu varié. En dépit de l’admiration que l’on peut porter à certaines pages, à certains passages, force est de constater que Lamiel n’est pas une réussite, « n’est pas au niveau des grandes œuvres ». De très nombreuses raisons ont été alléguées pour expliquer les défauts, visi..

    CĂ©saire, Camus et le colonialisme : mĂŞme combat

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    Yves Ansel revient d\u27abord sur les différentes similitudes existant entre Césaire et Camus. Il s\u27intéresse ensuite aux divergences de pensées entre les deux écrivains. Des divergences qu\u27il attribue aux différences de positions qui prennent essence selon lui dans le bagage historique de chacun des deux écrivain

    Les provinciales de Stendhal

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    La province dans l'œuvre de Stendhal ? Que dire de plus qui ajoute à la synthèse de V. Del Litto sur ce sujet ? En résumé, la province souffre de la comparaison avec les villes, avec la ville des villes, la capitale : là est l'opéra, donc là est la civilisation. Stendhal n'aime ni n'estime la province, ce que n'ont pas manqué de noter les premiers lecteurs des Mémoires d'un touriste : “Jamais commis voyageur pour les indigos et les gruyères n'a franchi des provinces avec plus d'indifférence, ..

    To print or not to print

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    La langue n’existe pas : il y a des usages et des langues. Des usages : les phrases, les tournures, les mots employés dépendent de la situation de communication, des enjeux, des stratégies poursuivies, etc. Des langues : étant donné que « la » langue (standard, nationale) est une pure abstraction, qu’il y a des tons, des registres de langue(s), des grammaires adaptées (« la » langue écrite n’obéit pas strictement aux mêmes règles que « la » langue orale), des lexiques spécifiques, des idiolec..

    Stendhal littéral : Lamiel

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    Lamiel est le dernier grand roman de Stendhal, laissé en plan(s) par la mort de l'auteur en 1842. Depuis une première publication par Casimir Stryienski en 1889, ce récit, dont l'intrigue couvre les dernières années de la Restauration et le début de la monarchie de Juillet, a depuis toujours mauvaise presse ; à l'évidence, il reste aujourd'hui le plus méconnu des romans de l'auteur de La chartreuse de Parme, pour des raisons qui ne tiennent pas seulement à son inachèvement. C'est à une réévaluation de cette œuvre déconcertante que s'attache la présente étude. Beaucoup moins « âpre » que Le Rouge et le Noir, bien moins critique que Lucien Leuwen, Lamiel, rétrospective « chronique » des temps assez peu historique, conte la destinée d'une héroïne qui monte de Normandie à Paris, sans jamais daigner écouter les innombrables sermonneurs qui lui veulent du bien. Tôt affranchie par le lucide docteur Sansfin, amorale, avant tout respectueuse de sa sacro-sainte liberté - « Ne suis-je pas maîtresse de moi ? » est la phrase qui résume son credo existentiel et éthique -, Lamiel emprunte des chemins non balisés, fait scandale parce qu'elle trace crânement sa propre route. De là à faire de cette rebelle, sœur de cœur de Vanina, Mina ou Mathilde, une féministe avant l'heure, il n'y avait qu'un pas, souvent allègrement franchi. À tort ou à raison ? Les réponses sont dans le(s) texte(s), à condition toutefois de le(s) lire

    La Peste, des Carnets au roman

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    "The Plague", from "Notebooks" to Novel Camus' difficult choice of Rieux as narrator in "The Plague" has attracted little critical attention; yet Rieux, in the use he makes of his friend Tarrou's notebooks for his chronicle, reveals himself to be an old-fashioned, controlling type of historiographer, one who seeks order at all costs and disapproves of telling banal stories — a type of chronicler before the fall?Ansel Yves. La Peste, des Carnets au roman. In: Littérature, n°128, 2002. Biographiques. pp. 46-64

    IV. Lamiel, chronique anachronique ?

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    Dans La Chartreuse de Parme comme dans Lamiel, la représentation de la société est partiale et partielle, stylisée, à la limite du stéréotype. Le roman italien privilégie les privilégiés, focalise sur la cour du prince, une cour où les bourgeois, méprisés, sont rares (Rassi est la grande exception à la règle) ; quant au peuple, il est relégué dans l’ombre, seulement entraperçu à travers l’armada de domestiques au service des puissants. Mais c’est aussi que l’Italie de La Chartreuse est une It..
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