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RAPPORT NATIONAL SUR L'ETAT DE LA BIODIVERSITE
Informations de base sur la RĂ©publique du Cap Vert
L'archipel du Cap Vert est constitué par dix îles et huit îlots situés à environ 500
km de la côte occidentale africaine. Sa superficie est de 4033 km2. Les îles sont
d'origine volcanique et sont implantées sur la zone sud-ouest de la plate-forme
sénégalaise sur la croûte océanique d'âge comprise entre 140 et 120 millions
d'années. Le relief est très accidenté dans les îles les plus jeunes (Fogo, Santiago,
Santo Antão et S. Nicolau), mais relativement plat dans les îles plus anciennes
(Maio, Boavista e Sal). Les sols sont peu évolués, avec des horizons pédologiques
peu différenciés.
Par sa situation géographique, dans une zone d'aridité météorologique, le climat
du Cap Vert est sahélien du type tropical sec, soumis aux vents alizés du nordest,
avec des températures modérées (environ 24ºC) et une faible amplitude
thermique dû à l'environnement atlantique. Les précipitations sont généralement
faibles sur l'ensemble du pays, ne dépassant pas les 300 mm de moyenne
annuelle pour les 65% du territoire situé à moins de 400 m d'altitude. Les zones
sous l'influence des alizés étant encore plus sèches (150 mm de moyenne
annuelle). Sur les versants situés à plus de 500 m d'altitude faisant face aux
alizés, on peut atteindre ou dépasser les 700 mm. Les pluies sont irrégulières et
généralement mal distribuées dans le temps et dans l'espace.
Le peuplement et son influence sur la biodiversité
Après leur colonisation par les humains au cours du XVème siècle, les îles du Cap
Vert ont été soumises à une forte exploitation des ressources biologiques. Des
facteurs anthropiques avec conséquences directe et indirecte sur la végétation,
tels que l'agriculture pluviale, dans la plupart des cas pratiquée sur les fortes
pentes des versants, l'utilisation du bois de feu, le surpâturage et l'introduction
des espèces exotiques ont contribué à la dégradation graduelle de la végétation et
des habitats de l'archipel. Le rôle de ces facteurs a été encore accentué par
l'action passif des facteurs intrinsèques tels que l'insularité et la fraction
importante du territoire occupée par des zones arides et semi-arides.
La végétation des zones arides et semi-arides qui occupent, au Cap Vert, plus de
70% du sol arable du territoire, a un faible pouvoir de régénération. Sa flore
insulaire est sensible par le fait d'avoir évolué en l'absence de prédateurs et d'être
issues de petites populations avec une diversité génétique limitée et par une aire
de dissémination très limitée.
La diversité des espèces
Il existe au Cap Vert, 110 espèces de bryophytes dont 15 sont endémiques. Du
total, 36% sont extinctes ou menacées. Parmi les endémiques 40% sont
menacées. Les espèces d’angiospermes sont en nombre de 240 dont 45 sont
endémiques. A noter que 27% du total sont extinctes ou menacées. Parmi les
endémiques, 54% sont en danger de disparition.
La biodiversité animale cours des risques majeures de survie. Des 37 espèces de
gastéropodes existantes, 15 sont endémiques dont 67% sont menacées. Les
arachnides sont au nombre de 111 dont 46 sont endémiques. Parmi les
endémiques, 78% sont menacées. Il existe 470 espèces d'insectes (coléoptères)
dont 155 sont endémiques. 84% des taxa endémiques sont menacées. On
suppose que du total des 470 espèces, 64% sont disparues ou en danger.
L'état actuel de la faune et de la flore a été donné par la Première Liste Rouge du
Cap Vert, publiée en 1996 et qui indique un certain nombre de statistiques
effrayantes : sont menacées plus de 26% des angiospermes, plus de 40% des
bryophytes, plus de 65% des ptéridophytes et plus de 29% des lichens ; plus de
47% des oiseaux, 25% des reptiles terrestres, 64% des coléoptères, plus de 57% des
arachnides, plus de 59% des mollusques terrestres.
L'archipel du Cap Vert est situé dans la zone tropicale où, selon Nunan (1992), si
on exclue les espèces migratoires on peu compter environ 273 espèces de
poissons, dont 70% sont endémiques. La liste des espèces de poissons des îles du
Cap Vert est assez diversifiée et compte environ une centaine d'espèces
appartenant à différentes familles.
En matière de diversité biologique marine l'exploitation des ressources dans la
ZEE (Zone Economique Exclusive) sont encore loin d'atteindre le potentiel estimé.
Néanmoins, il existe quelques espèces qui sont en danger, notamment les tortues
et les langoustes.
Dans les eaux capverdiennes il existe 5 espèces de tortues : Dermocelys coriacea,
Chelonia mydas, Eretmochelys imbricata, Caretta caretta et Lepidochelys olivacea.
Les tortues sont d'une façon générale soumises à une exploitation irrationnelle
depuis des décades. La viande et les oeufs, surtout de la tortue mâle sont très
appréciés. La carapace est utilisée dans la bijouterie (boucles, bagues, colliers,
etc.).
Parmi les quatre familles de langoustes connues, l'archipel du Cap Vert recèle
deux : la Palinuridae (langouste rose, verte et marron) et la Scyllaride (langouste
de pierre). A signaler également une espèce endémique, le Palinuris charlestoni.
Toutes les espèces existantes au Cap Vert sont exploitées, souvent à la limite de
la durabilité.
La République du Cap Vert et la Convention sur la Biodiversité
Le Cap Vert a signé la Convention sur la biodiversité en juin 1992 et l'a ratifié en
mars 1995. Pour remplir les obligations découlant de l'adoption de la Convention,
le pays a complété sa Stratégie Nationale et Plan d'Action sur la Biodiversité en
février 1999. Une institution responsable pour la mise en oeuvre de la politique
nationale en matière de l'environnement a été créée, le Secrétariat Exécutif pour
l'Environnement (SEPA).
Le Plan d'Action National a identifié 21 objectifs divisés en huit groupes
thèmatiques et contient des activités jusqu'à l'an 2010.
Parallèlement à ces actions, la Loi de Base pour l'Environnement, le Code de
l'Environnement, le Code de l'Eau et le Code Forestier ont été adoptés. Ce
nouveau Code Forestier a été élaboré afin d'actualiser les normes pour une
gestion durable des ressources et le transfert des compétences aux régions et
communautés.
Au niveau stratégique le Cap Vert a élaboré son Programme d'Action National
pour l'Environnement (PANA) et a développé le Programme d'Action National de
Lutte Contre la DĂ©sertification (PAN-LCD) en utilisant l'approche participative
faisant appel à tous les acteurs de la société civile y inclus les associations et
ONG.
Au niveau international le Cap Vert a adhéré aux conventions telles que la
biodiversité, les changements climatiques et le contrôle de la désertification. Le
pays a également signé les conventions suivantes : Convention des Nations Unies
sur le Droit de la Mer, Convention relative Ă la Protection du Patrimoine Mondial
Culturel et Naturel, Convention de Bâle sur les mouvements trans-frontaliers,
Convention internationale pour la Prévention de la pollution par des bateaux,
Convention de Vienne sur la protection de la couche de l'ozone, Protocole de
Montréal sur les substances qui appauvrissent la couche de l'ozone.
La mise en oeuvre de la stratégie nationale sur la Diversité Biologique permettra
une meilleure gestion de l'eau, des ressources naturelles et des espaces,
l'introduction de nouvelles espèces et de nouvelles technologies alternatives pour
l'agriculture et l'Ă©levage ainsi que la crĂ©ation de nouveaux emplois alternatifs, Ă
partir des activités génératrices de revenus, et de diminuer ainsi, la pression sur
les ressources naturelles.GEF/PNU