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    La société organisée devant ses élus : portrait de l'évolution et mesures de la participation des groupes d'intérêt à l'Assemblée nationale du Québec

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    L'idéologie de la participation démocratique gagne de plus en plus nos institutions publiques. Parallèlement, on assiste dans la société à une multiplication des groupes d'intérêt, notamment des groupes citoyens. En septembre 2009, l'Assemblée nationale mettait en application une ambitieuse réforme parlementaire visant à encourager la participation des citoyens. Ce présent texte propose une évaluation de la participation dans les consultations publiques que tiennent les commissions parlementaires de l'Assemblée nationale du Québec. À l'instar des travaux de J. M. Berry (1999) et de D. Halpin, I. MacLeod et P. McLaverty (2010), nous avons entrepris la formation d'une base de données référençant chaque audition d'organisation ou d'individu dans ces consultations entre 1972 et 2008. Nous faisons la démonstration de l'augmentation de la participation et de l'importance grandissante des groupes citoyens. L'analyse nous a également révélé de nombreux aspects de la relation entre les élus et la société sur la question de la participation

    Entre idéologie et pragmatisme : l'utilisation du marketing politique par les groupes d'intérêt au Québec

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    Depuis un peu plus d'une décennie, le marketing politique est devenu un champ d'étude fructueux en science politique et en marketing (Henneberg, 2008: 155). Toutefois, les concepts et techniques du marketing politique ont surtout été appliqués au domaine électoral et aux partis politiques. Par conséquent, les recherches portant sur l'utilisation du marketing politique par d'autres acteurs du monde politique ont été négligées (McGrath, 2006: 106). Pourtant, la spectaculaire multiplication des groupes d'intérêt en Amérique (Associations Canada, 2008; Baumgartner 8i Leech, 1998; Berry & Wilcox 2007; Berry 1999), incluant la province de Québec (Associations Québec, 2008), amène à considérer les groupes au coeur des mutations qui affectent les pratiques démocratiques actuelles (Hudon, 2009: 255). Ce mémoire porte sur l'utilisation du marketing politique par les groupes d'intérêt au Québec. En examinant les activités stratégiques des groupes sous cet angle particulier, tout en tenant compte de leur nature politique, nous comptons contribuer à une meilleure compréhension de l'apport de ce type d'acteur au processus démocratique. L'approche théorique préconisée est adaptée d'un modèle développé par Lees-Marshment, originalement conçu pour analyser les différentes orientations marketing que peuvent prendre les partis politiques (2001; 2003; 2004). Notre analyse est basée sur dix entrevues semi-dirigées réalisées avec des professionnels de la communication de différents groupes d'intérêt. Nous posons l'hypothèse que l'utilisation du marketing politique par les groupes d'intérêt diffère selon le type d'intérêt défendu par l'organisation. Nos résultats démontrent que les groupes occupationnels, traditionnellement associés à la défense des besoins matériels de leurs membres, semblent intégrer une démarche marketing légèrement plus marquée que les groupes citoyens, généralement associés aux valeurs dites postmatérialistes, qui promeuvent des intérêts plus inclusifs. Toutefois, au final, les deux types de groupes sont orientés vers la persuasion: ils utilisent tout l'éventail des moyens possibles pour accroître leur notoriété et influencer les politiques publiques en leur faveur

    Lobbying et démocratie : le développement de l'action politique organisée au XXe et XXIe siècles

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    Plusieurs pays démocratiques ont reconnu la légitimité du lobbying. Comme moyen de participation politique, cette pratique a la particularité d'être privée et informelle : elle a lieu à l'insu du public et échappe aux règles et procédures qui encadrent les différents espaces de délibération démocratique qui sont mis sur pied par l'État. La reconnaissance légale du lobbying est survenue après un siècle de développement des organisations économiques et sociales. C'est ce qui fait de ce moment un élément d'analyse pertinent pour les études de la dynamique démocratique contemporaine. De nombreuses avenues peuvent être empruntées pour clarifier les dilemmes qui doivent maintenant être tranchés. Ce mémoire s'intéresse plus spécifiquement aux enjeux qu'impliquent les réformes politiques mises en oeuvre au nom de la bonne gouvernance. À l'aide de regards historique et comparatif, il propose l'hypothèse selon laquelle l'attribution de droits de participation politique aux organisations met en place un statut de citoyen corporatif. Enfin, il se veut d'abord et avant tout une contribution à la réflexion sur les transformations des régimes démocratiques au XXe et XXIe siècles

    Processus d’empowerment communautaire dans le cadre d’un projet de développement local en santé de proximité : le cas de la MRC Robert-Cliche et de sa coopérative de santé

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    Les services de santé de première ligne (SPL) font partie de cette grande catégorie de services de proximité nécessaires au bon développement des individus et des communautés. Or, dans la périphérie du Québec, ces services sont souvent jugés comme problématiques par la population, particulièrement au niveau de l’accès à un médecin de famille dans des délais acceptables. Pour les communautés, ces difficultés entraînent toute sorte de conséquences sociales, économiques et démographiques qui font en sorte que les milieux ne maîtrisent plus leurs leviers de développement. Peu à peu, ces communautés deviennent alors incapables de favoriser le bien-être et la qualité de vie de leurs membres. Pour faire face à cette situation, plus de 50 municipalités du Québec ont, depuis 1996, mis sur pied leur propre coopérative de santé afin d’assurer l’accès à un médecin dans leur milieu et, on l’espère, stimuler le développement de la communauté. Dans la mesure où ces organisations collectives répondent à un besoin identifié par la communauté et qu’elles permettent à la population d’exercer un contrôle sur les décisions, certains observateurs n’hésitent pas à parler d’empowerment communautaire. Ces assertions ont été le point de départ de notre démarche doctorale. C’est ainsi qu’en mettant à profit le cadre théorique de l’empowerment de Ninacs, nous avons opté pour l’étude de cas exploratoire de la municipalité régionale de comté (MRC) Robert-Cliche (Québec, Canada) qui a mis sur pied une coopérative de santé en 2008. Plus particulièrement, nous avons voulu comprendre 1) les enjeux sociaux, économiques qui sous-tendent l’investissement de la communauté dans le projet de coopérative de santé ; 2) les mécanismes qui ont été mis en oeuvre afin favoriser la participation citoyenne ; 3) les autres facteurs structurants (communications, compétences collectives, capital communautaire) qui ont participé à la réalisation du projet coopératif. Nos résultats permettent de constater que la MRC Robert-Cliche est une communauté qui entretient une double position périphérique, ce qui la rend plus vulnérable sur le plan socioéconomique et sur la desserte en services de santé de première ligne, notamment au niveau de l’accès à un médecin de famille. Les différentes organisations locales en santé de l’époque (cabinets de médecin, CSSS, Agence de santé) n’ont pas été en mesure de communiquer efficacement, de se mobiliser, d’établir des partenariats efficaces et de susciter un sentiment d’appartenance au milieu qui aurait pu enclencher une démarche de recherche de solution collective. C’est plutôt sous l’impulsion du milieu économique (CLD Robert-Cliche, Caisses populaires Desjardins) que les ressources et l’expertise locale ont été mises à contribution afin de mobiliser la population autour du projet de coopérative de santé. En ce sens, la coopérative est devenue un dispositif de participation formel, beaucoup plus efficace et rassembleur que ce qui existait alors dans les établissements publics. Elle a décloisonné les réseaux de communication entre les différents acteurs du milieu (santé, municipalité, monde des affaires) et, en développant sa propre expertise en santé (recrutement médical, promotion/prévention en santé), la coopérative est devenue une nouvelle compétence collective permettant au milieu d’être acteur de son développement plutôt que simple spectateur. Enfin, la coopérative permet de stimuler le sentiment d’appartenance local et d’activer la conscience citoyenne. En quelque sorte, la MRC Robert-Cliche, qui était auparavant une localité désavantagée, ressemble beaucoup plus à l’idée que l’on se fait d’une véritable communauté. Notre étude permet de mieux comprendre l’empowerment communautaire, en explicitant le rôle crucial des organisations dans le processus. Elle réitère la position centrale des organisations entre les individus et la communauté en plus de mettre en lumière l’importance capitale de leur propre empowerment dans le développement des communautés. Primary care services are part of this large category of services needed for the healthy development of individuals and communities. However, in many peripheral regions of Quebec (Canada), these services are often see as problematic, particularly for the access to a family physician. For communities, these difficulties leads to all sorts of social, economic and demographic consequences. Gradually, these communities become incapable of promoting the well-being and quality of life of their members. To face this situation, more than 50 municipalities in Quebec have founded, since 1996, a health co-operative to facilitate local access to a physician and stimulate the development of the community. Since these collective organizations respond to a need identified by the community and allow the population to exercise control over decisions, some observers began to speak of community empowerment. These assertions were the starting point of our research. With the Ninacs’ (2008) conceptual framework of empowerment, we conduct an exploratory case study of the regional county municipality (RCM) Robert-Cliche (Quebec, Canada). This RCM founded a health co-op in 2008. More precisely, we sought to understand 1) the economic and social issues underling the community's investment in the health co-op project; 2) the mechanisms implemented to stimulate citizenship participation; 3) other structural factors (communications, community competence, community capital) that participated in the implementation of the cooperative project. Our findings show that the RCM Robert-Cliche is a community that suffers from a double peripheral position, which makes it more vulnerable at the socioeconomic level. The various local health organizations of the time (doctor's offices, Health Agency, etc.) were not able to communicate efficently, mobilize, establish effective partnerships and foster a sense of belonging which could had led to a collective solution. Instead, it is the local economic agency (CLD Robert-Cliche) and the Desjardins credit union who mobilized the population around the health cooperative project. In this way, the cooperative become a formal participation mechanism, much more effective and unifying than what existed in public institutions (ex: BOD or user comitee). The health co-op decompartmentalised local communication networks in several sectors (health, municipal, business). Also, by developing its own expertise in health (health promotion/prevention, Hans kaï), the cooperative became a new collective competence. Finally, the cooperative helped to stimulate the sense of local belonging and activate citizenship consciousness. In a way, the RCM Robert-Cliche, which was previously a disadvantaged locality, is now a community inhabited and alive. It became an actor of its own development rather than just a spectator. Our study provides a better understanding of community empowerment by explaining the crucial role of organizations in the process. It reiterates the central position of organizations between individuals and communities and highlights the critical importance of their own empowerment in global community development
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