13 research outputs found
La corporation des peintres et la censure des images à Bologne au temps des Carrache
Dans l'Italie du xvie siècle, pour travailler et ouvrir boutique en ville, les artisans devaient être en possession d'une patente professionnelle et faire partie de la corporation correspondant à leur art. L'accès à cette corporation était strictement réglementé. Ceux qui ne remplissaient pas toutes les conditions requises et qui ne pouvaient faire la preuve, en particulier, que leur famille résidait dans la ville depuis trois générations, devaient se résigner à travailler comme subalternes, ..
Le Traité de peinture et de sculpture de G. Domenico Ottonelli et Pietro da Cortona. La fin des imprécateurs ?
En 1652 paraît en Italie un Traité de peinture et de sculpture fruit d'une collaboration entre un jésuite, G. D. Ottonelli, principal contributeur, et Pietro da Cortona, artiste majeur sur la scène baroque romaine. Il s'inscrit dans la lignée d'ouvrages prescriptifs en matière artistique. Très démarqué du Discours de Paleotti (1582), référence absolue, il s'en éloigne par le souci de ménager à la fois les créateurs et les mécènes. Une casuistique très élaborée, où s'actualise une certaine tolérance, maintient un équilibre entre le soin des âmes et les bienfaits de la création, en recourant notamment à la dissimulation.In Italy in 1652, the Trattato délia pittura e sculturawas published ; it was the result of the collaboration between a Jesuit, G. D. Ottonelli, its main contributor, and Pietro da Cortona, a leading artist on the Roman baroque scene. The work is one of a long line of prescriptive treatises on art. It contrasted sharply with Cardinal Paleotti's Discorsointorno le imagini sacre e profane(1582), which had been enshrined as the ultimate reference, owing to its concern with conciliating creators and patrons. A highly sophisticated casuistry, in which a certain form of tolerance took shape, was deployed to maintain a balance between the care of souls and the benefits of creation, particularly through the use of dissimulatio
La corporation des peintres et la censure des images à Bologne au temps des Carrache
Zapperi Roberto. La corporation des peintres et la censure des images à Bologne au temps des Carrache. In: Revue d’histoire moderne et contemporaine, tome 38 N°3, Juillet-septembre 1991. pp. 387-400
La Collection Cacault
Le musée des Beaux-Arts de Nantes a fêté en 2010 le bicentenaire de l’achat de la collection de François Cacault (1743-1805), fondatrice du musée. Une exposition-dossier (19 juin - 15 novembre 2010) et un colloque ont permis de revenir sur la collection de ce Nantais qui eut une carrière diplomatique à la longévité étonnante, traversant les régimes politiques de la monarchie à l’Empire. Ses nombreux voyages et missions (Naples, Rome, Florence, Gênes…) lui offrirent la possibilité d’amasser une imposante collection de chefs-d’œuvre (dont les trois La Tour entrés sous des noms différents), avec une prédilection marquée pour la peinture de la Péninsule, du XIIIe au XVIIe siècle. Il était donc particulièrement intéressant de comparer le collectionnisme de François Cacault – et son goût pour les Primitifs, par exemple – avec celui de ses contemporains, qui ont fait l’objet d’études importantes ces dernières années (Fesch, Fabre, Wicar). La constitution de la collection a également été replacée dans le contexte des marchés de l’art italien et français, alors en pleine mutation. François Cacault et son frère, Pierre, avaient fondé un musée-école à Clisson, à partir de ces peintures, mais également de 64 albums factices rassemblant plus de 7 000 gravures, offrant un panorama complet de l’histoire de la peinture européenne, classée par écoles (florentine, lombarde, allemande, flamande, hollandaise, française…). Là encore, il était intéressant de comparer la démarche des deux frères avec celle de leurs contemporains alors que se développaient les écoles d’art en province depuis le XVIIIe siècle et que commençaient à apparaître les musées en France
Nature et paysage dans la littérature artistique et dévotionnelle à l'époque de la Contre-Réforme
À l’aide des écrits d’humanistes chrétiens, ayant exercé un contrôle sur la pratique des arts après le Concile de Trente, nous tenterons d’expliquer le développement du genre paysager en peinture. Le cardinal Federico Borromeo, Louis Richeôme ainsi que Jean Calvin figurent parmi les théologiens qui ont contribué à cette littérature chrétienne influente. Nous nous servirons surtout de l’historiographie récente afin de prouver le rôle essentiel joué par la pensée chrétienne dans le développement de la représentation de la nature en art. Prenant appui sur certaines études importantes, nous analyserons des exemples tant picturaux qu’architecturaux qui reflètent cette influence chrétienne sur la perception de la nature. Au préalable, nous tenterons de dresser un portrait de l’environnement culturel et religieux dans lequel ces humanistes chrétiens ont vécu et développé leur pensée. Notre objectif sera de prouver que l’humanisme chrétien a joué un rôle important pour l’essor du paysage à l’époque de la Contre-Réforme. Les sources contemporaines ainsi que leur interprétation par les historiens et les historiens d’art modernes permettront de mieux comprendre le rôle joué par la pensée chrétienne au sein de ce développement artistique.Examining the writings of Christian humanists, who exercised control over the practice of the arts after the Council of Trent, this paper seeks to understand the development of landscape painting in the Early Modern period. Cardinal Federico Borromeo, the Jesuit Louis Richeome and Jean Calvin, are among those theologians who contributed to this influential Christian literature. We will mainly use the recent historiography to demonstrate the essential role played by Christian thought in the rise of the representation of nature into art. Building on some important studies, we will analyze both pictorial and architectural examples that reflect this Christian influence on the perception of nature. First, we will try to paint a picture of the religious and cultural environment in which the Christian humanists lived and developed their thinking. Our goal is to prove that Christian humanism played an important role in the development of landscape representations during the Counter-Reformation. Contemporary sources as well as their interpretation by modern historians and art historians will help us to better understand the role of Christian thought in this artistic development
Le pilocentrisme de la France d’Ancien Régime : évolution des représentations de la pilosité de François 1er à Louis XVI
Thèse réalisée en cotutelle avec la direction de Jean-Jacques Courtine à l'Université de Paris III Sorbonne Nouvelle sous la discipline anthropologie et avec la direction de Dominique Deslandres à l'Université de Montréal sous la discipline histoireÀ cheval entre nature et culture, le poil et la chevelure humaine condensent un grand ensemble d’enjeux symboliques relevant de questions identitaires, religieuses, scientifiques, et autres. L’étude des discours et des pratiques concernant le poil représente, pour l’historien, une fenêtre sur l’évolution des mentalités d’une société donnée en ce qui concerne les perceptions de soi et de l’autre. S’inscrivant dans le courant intellectuel de l’histoire du corps, cette thèse s’intéresse plus précisément aux « systèmes trichologiques » dans la France de l’époque moderne (soit du XVIe au XVIIIe siècle). Elle se fonde sur l’analyse d’une grande variété de sources permettant de recouper différents types de discours touchant au poil : point de vue scientifique des médecins, physiognomonistes et historiens, point de vue prescriptif des traités d’éducation et de civilité, contrepoint exotique des récits de voyage et autres témoignages de « curiosités » ainsi qu’un suivi de l’évolution étymologique des mots pertinents au sein de dictionnaires et encyclopédies. La question centrale de cette thèse est celle du rôle du poil dans le façonnement de représentations servant à identifier, démarquer et hiérarchiser les groupes sociaux; et comment celles-ci évoluent de concert avec d’autres transformations historiques.
Le premier chapitre s’intéresse au poil comme marqueur de différences individuelles. On y retrace une sorte de « langage » du poil, recensant les significations et connotations rattachées aux diverses manifestations pileuses : couleur, longueur, abondance, forme. Il y apparaît clairement que le poil joue un rôle important tant dans la mise en scène de soi que dans la lecture de l’apparence physique de l’autre. Le deuxième chapitre s’intéresse au poil en tant que marqueur de « genre ». On y examine la contribution des représentations de la pilosité dans la construction des identités masculines et féminines. Le poil s’interprète comme une manifestation extérieure de la nature des différents sexes et de leurs rôles dans la société, ce qui en fait un enjeu dans les relations de pouvoir entre les sexes et entre les gens du même sexe. Le troisième chapitre aborde le poil en ce qu’il permet de délimiter et hiérarchiser les classes sociales. On le voit participer aux modes et au processus de discipline des corps qui permettent aux élites, avec les perruques et le raffinement des conduites et des pratiques d’embellissement, de se distinguer autrement que par les vêtements. On retrace également une politique du poil qui s’étend au-delà du regard, l’état s’accordant le droit d’agir directement sur les corps – les chevelures, les poils – de ses sujets. Le dernier chapitre explore l’instrumentalisation du poil dans la construction d’un « autre » lointain et anormal : le sauvage d’outre-mer, l’enfant-loup, l’aberration de la nature. En caractérisant les poils de cas qu’ils situent aux frontières de l’humanité, les Français de l’Ancien régime exposent leurs propres présupposés sur la normalité et la civilisation. Cette thèse aboutit à un principe qui réunit et organise les signes de reconnaissance du poil à partir du regard construit et normé de ses propres poils que j’ai nommé « pilocentrisme ». Permettant de mettre en lumière le rôle du système pileux dans les modèles d’identification et de hiérarchisation, le concept de pilocentrisme peut ainsi servir de nouvelle catégorie d’analyse pour étudier les rapports de pouvoir dans l’histoire.Both a natural and cultural phenomenon, human hair condenses a wide array of symbolic issues relating to notions of identity, religion, science, etc. The analysis of discourses and practices concerning hair affords the historian a window on the evolution of a given society’s attitudes towards the self and others. Following the historiographical current of the history of the body, this thesis examines the “trichological systems” of modern France (16th to 18th centuries). It is based on a wide variety of sources, allowing the comparison of different types of hair-related discourses: the scientific point of view of physicians, physiognomonists and historians; the prescriptive point of view of education and civility treatises; the exotic counterpoint of travel narratives and other writings on “curiosities”, as well as a review of the etymological evolution of relevant words in dictionaries and encyclopedias. The central question in this dissertation concerns the role of hair in the construction of representations used in identifying, distinguishing and ranking social groups; and how these representations evolve along with other historical transformations.
The first chapter highlights hair’s role as marker of individual differences. A “language of hair” is exposed, inventorying meanings and connotations attached to the various factors of hairy manifestations: color, length, affluence, shape. The importance of hair in the staging of the self and the reading of others is highlighted. The second chapter explores the contribution of hair to the construction of gendered identities. Hair is interpreted as an outward sign of the sexes’ different natures and the confirmation of their respective social roles. As such, it is a tool in the negotiation of power between and within genders. The third chapter examines hair as it is used in the demarcation of social classes. It is seen as participating in the process of body discipline of the French elite. The use of wigs alongside refined hair care emphasized their distinction from lower classes beyond the traditional means of clothing. Direct state regulations on the hair of its subjects also show that trichological politics did not limit themselves to the gaze. The finale chapter highlights the instrumentalization of hair in the construction of faraway and abnormal “others”: the overseas savage, the wolf child, the natural aberration. By characterizing the hair of beings at the frontier of humanity, Ancien Régime French exposed their own presuppositions on normality and civilization. This dissertation develops the notion of “pilocentrism”, uniting and organizing the various modes of interpretation of hairs on the basis of the constructed and normed perception of one’s own. Shedding a new light on the role of hair representation systems on models of identification and hierarchisation, the notion of pilocentrism can serve as a new analytical category to study historical power dynamics
Sens et sujets de l'éventail européen de Louis XIV à Louis-Philippe
Nowadays fans are often kitsch and for tourists. Associated with fashion, these fragile feminine objects have been misjudged and remain unknown. Built for this thesis from public and private collections and public sales, an eclectic database is capable, thanks to a statistical approach, to query and study 2350 items. This study deals mainly with the topics on fan leaves during a very long Eighteenth Century. Twenty monographs are focusing on objects of the various determined categories. Statistics and monographs, informed by the observation of contemporary art and society, enter into dialogue. The Fan appears as a reflection of art through myths, sacred and ancient history, and morality painting. But it is also a witness or an actor in the social, political, and theatrical life, and even used for promoting economic projects or for caricature. Almost all fans carry a meaning, even those "without history", adorned with pastoral scenes, seemingly only mirrors of fashion or occasions of entertainment. This meaning has long been obscured because of the social transformations of the Nineteenth Century, perhaps for the reason that fans were originally an area of freedom and power of women - even going to libertinism? - For this objet d’art, both public and private, speaks, through the subjects that adorn it, a real speech (largely related to marriage but to love as well). Woman was both recipient and speaker. Studying these objects and learning to decipher their messages would improve their understanding and benefit various disciplines.De nos jours souvent kitsch et touristique, l’éventail européen -fragile objet féminin associé à la mode- a été mal apprécié et reste méconnu. Construite pour cette thèse à partir de collections publiques ou privées et de ventes publiques, une base de données éclectique permet, par une approche statistique, d’interroger 2350 objets et d’en étudier principalement les sujets au cours d’un très long XVIIIe siècle. Une vingtaine de monographies focalise le regard sur des éventails des diverses catégories déterminées. À travers le dialogue entre statistiques et monographies, éclairé par l’observation de l’art et de la société contemporains, l’éventail apparaît reflet de l’art via les mythes, l’histoire sainte ou ancienne, la peinture morale… ; mais il est aussi témoin voire acteur de la vie sociale, politique, théâtrale, jusqu’à être mis au service de projets économiques ou de la caricature. Éventails « sans histoire », ornés de « bergerades », reflets de la mode ou supports des amusements de société : tous sont porteurs de sens. Ce sens a longtemps été occulté à cause des transformations sociales du XIXe siècle, peut-être aussi car les éventails pouvaient à l’origine être un espace de liberté et de pouvoir des femmes - voire de libertinage ?-. En effet cet objet d’art à la fois public et privé tient, par les sujets qui l’ornent, un véritable discours (largement lié au mariage mais aussi à l’amour) dont la femme était à la fois destinataire et locutrice. Il convient, en étudiant les objets, d’apprendre à en déchiffrer les messages : leur compréhension pourrait être utile à diverses disciplines
La representación del poder y los discursos en la pintura. Las transformaciones de la pintura francesa, 1680-1730
Esta tesis se ha construido a partir del método arqueológico que hemos establecido, a su vez, a partir de la obra de M. Foucault La Arqueología del Saber, así como de sus seminarios del Collège de France. Desde ella hemos definido una alternativa metodológica para estudiar el arte, respecto a las otras propuestas metodologías tradicionales de la Historia del Arte; centrándonos principalmente en los discursos producidos por el saber artístico. A partir de los problemas que encierra la Historia, y por consiguiente la Historia del Arte, como hemos puesto de manifiesto al analizar los términos barroco y rococó, nos hemos alejado de las diversas corrientes historiográficas que definen la Historia del Arte, determinadas por los problemas de la Historia y de la Forma, proponiendo una nueva aproximación al análisis del arte a través de la Arqueología del Saber de M. Foucault, que -sin duda- ha condicionado la forma de nuestro trabajo. Esto nos ha conducido a centrarnos principalmente en los discursos artísticos, esto es, en los discursos producidos por el propio saber artístico, trabajando sobre los textos teóricos, las conferencias, los panfletos o libelos de las polémicas artísticas, sobre los poemas elogiosos hacia determinadas obras o sobre las descripciones periodísticas. Hemos intentado estudiar en profundidad, por tanto, todo ese mundo de discursos producidos desde y por el arte, que constituirán en su conjunto un saber artístico, dejando en un segundo plano las formas artísticas. Esta elección de una metodología arqueológica ha condicionado por tanto la forma de nuestro trabajo, pues éste no ha intentado reconstruir el proceso artístico o creativo de una obra, ni tampoco las vicisitudes por las que ha pasado una obra concreta. Tampoco hemos pretendido desde la obra, entendida como evento o acontecimiento –al modo que hace la Historia- analizar la sociedad de la época; como si el arte fuera el reflejo de una Verdad histórica o de un espíritu de su tiempo. Nuestro objetivo ha consistido en intentar comprender en qué medida el arte, en tanto que saber y conjunto de discursos, se ve afectado por los cambios en la verdad-poder que suceden en su época. Pero estas transformaciones han sido estudiadas no desde la obra en sí -como tradicionalmente se ha hecho- sino desde los discursos arriba señalados, pues es más fácil analizar las formas de actuación del poder a través de los discursos que genera que a través de las formas artísticas, cuyos “comportamientos” no son tan fácilmente cognoscibles desde la palabra, a la que tiende a expulsar, como bien señaló Platón en su República..
