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    Relations between Ottoman music heritage, the cultural policies of Turkey and the compositions of the Turkish Five

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    Au début du XXe siècle, le gouvernement turc prônait l’idéal d’une musique nationale créée à partir de sources populaires afin de constituer un repère culturel commun. Le groupe de compositeurs appelé les Cinq turcs en fut le protagoniste, or ceux-ci se servirent à la fois de la musique populaire et de la musique savante traditionnelle ottomane, malgré l’opposition de l’État à cette dernière. Dans la thèse, nous montrons les points de convergence et de divergence entre idéologie et musique. L’utilisation des musiques traditionnelles dans la musique officielle n’est cependant pas une tendance propre à la Turquie du XXe siècle. Les institutions musicales de l’Empire ottoman furent réformées au XIXe siècle, puis des compositeurs musulmans et non-musulmans employèrent la musique savante traditionnelle dans le cadre d’harmonisations pour piano seul. Plus tard, le nationalisme musical arménien produisit à la fois des pièces instrumentales et lyriques, à la recherche d’une expression inédite puisant dans le folklore. Quant à la Turquie, elle opère une transition vers un nationalisme à l’identité singulière, où les Turcs optèrent pour une musique nationale soulignant l’élément populaire, tout en s’inspirant des nouveautés de la musique savante occidentale du XXe siècle. Lors de la fondation des conservatoires, orchestres, radios et opéras à Istanbul et à Ankara, trois voies se distinguaient dans les compositions des Cinq turcs : une première voie personnelle sous l’influence du turquisme ; une seconde voie institutionnalisée par Paul Hindemith lors de son mandat en Turquie, et une troisième voie qui portait l’influence de la musique savante traditionnelle, à l’encontre donc de l’idéologie musicale de l’État. Cette dernière voie est significative, car elle confirme que l’esthétique personnelle peut amener un élargissement du cadre restreint d’une idéologie politique.At the beginning of the 20th century, the Turkish government cherished the ideal of anational music created from popular sources in order to produce a common cultural reference. The composers belonging to the group called the Turkish Five were the protagonists of this movement, and used both popular music and traditional Ottoman art music despite the state’s opposition to the latter. This thesis studies the points of convergence and divergence between ideology and music. The use of traditional elements in official music, however, is not a trend unique to 20th century Turkey. The Ottoman Empire’s musical institutions were reformed in the 19th century, and Muslim and non-Muslim composers employed traditional art music in piano harmonizations. Later, Armenian musical nationalism produced both instrumental and lyrical pieces in search of a brand-new expression drawing on folklore. Turkey itself made a transition towards a nationalism with a singular identity, whereby the Turks opted for a national music emphasizing popular elements while still drawing inspiration from the novelties of Western art music. When conservatories, orchestras, radios, and operas were founded in Istanbul and Ankara, three paths were distinguished in the Turkish Five’s compositions: a personal path under the influence of the Turkish ideology; a second way institutionalized by Paul Hindemith during his mandate in Turkey, and a third way which carried the influence of traditional art music and therefore ran counter to the State’s musical ideology. This last path is significant because it confirms that personal aesthetics can lead to a broadening of a political ideology’s restricted framework
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