L'expérience du corps malade dans une pratique de l'autoreprésentation mise en scène dans les espaces du dessin et de l'installation

Abstract

Ce mémoire est une mémoire écrite de ma recherche telle qu'elle s'est poursuivie pendant mon cursus universitaire. C'est une mémoire qui se veut mutante et mélangée de fictions et de fantasmes, de fragments choisis. La construction de mon texte-mémoire se veut parallèle à ma pratique artistique; je présente un texte morcelé, organique et métaphorique. Ma recherche, toujours ouverte et en évolution constante, est enracinée dans l'expérience fondamentale de mon corps malade. Je donne cette expérience et explique que je la rejoue dans une pratique de l'autoreprésentation, dans une mise à distance et une création qui se construit dans la transformation de cette « matière première. » Ma recherche est mise en scène dans les espaces du dessin et de l'installation et est ancrée dans une attitude de « jeu ». Je donne les concepts majeurs présents dans ma pratique artistique à travers des notions psychologiques ou psychanalytiques, ou encore des définitions de phénomènes physiques. À travers ces deux pôles explicatifs de la psyché et du physique, je mets en place des concepts importants pour moi qui touchent au corps (particulièrement le corps malade.) Les notions d'unité, de morcèlement et de (désir utopique) de reconstitution sont visitées tant dans le faire qu'à travers les notions d'image corporelle et de schéma corporel (et leur interdépendance.) Je parle de l'état liminaire, celui de la peau comme organe-contenant et celui qu'implique la maladie. Le liminaire est un espace « entre deux », une zone de possibles et de rencontres. Il permet d'amener la notion de dedans\dehors qui est très importante dans mon rapport au corps ainsi que les notions d'espace ou objet transitionnel telles que développées par Winnicott. Ma création artistique s'effectue dans un rapport au corps-matériau, au corps-(re)fabriqué dans le toucher, la main, la manipulation; le corps-à corps. Je le mets en lien avec l'aspect haptique qui en ressort, tel qu'il a été développé par Deleuze. Ce rapport sensuel au matériau implique un ensemble d'interrelations qui se déploient tant au niveau de mon corps avec les matériaux que dans celui des objets entre eux, ou encore entre les spectateurs et les objets. Je touche aussi au rapport très fort pour moi entre le dessin et l'écriture et comment je les traite, l'un dans l'autre. Finalement, j'invente un concept que j'explique et qui, je le crois, englobe bien mon travail artistique, celui de la cristallisation, qui ouvre sur la création hybride et protéiforme; le monstre. Je relie ce concept à celui du corps malade. Toutes ces notions se mettent en scène à travers mes objets et dessins, dans les microcosmes-installations que je crée