Fukushima, chronique d'un désastre

Abstract

Compte-rendu de : Les sanctuaires de l'abîme [Texte imprimé] : chronique du désastre de Fukushima / Nadine et Thierry Ribault. - Paris : Éditions de l'Encyclopédie des nuisances, impr. 2012, cop. 2012. - 1 vol. (135 p.) : cartes, couv. en coul. ; 22 cm. - Notes bibliogr..ISBN 978-2-910386-40-5 (br.) : 15 EUR. - ISBN 2-910386-40-6 (br.). - EAN 9782910386405International audienceNadine Ribault est écrivain, auteure d'essais, de romans et de nouvelles. Thierry Ribault est économiste au CNRS, et chercheur à l'Institut de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise de Tokyo. Ils vivent à Kyoto. Thierry a travaillé sur la dimension politique des services à la personne, notamment sur les conditions d'emploi et de travail dans les activités de soin aux personnes âgées. Il a co-publié un livre sur les services au Japon (avec Jean Gadrey et Florence Jany-Catrice) en 1999 (aux Puf), puis plusieurs articles sur le rapport salarial dans les activités de service dans ce même pays. Son travail ancré au Japon depuis 20 ans. L'actualité l'a poussé à s'intéresser à un sujet nouveau : le nucléaire, sous sa forme la moins désirable, celle de l'accident. Le livre relate la chronique de la triple catastrophe (tremblement de terre, raz-de-marée, accidents nucléaires) qui, à partir du 11 mars 2011, a bouleversé le nord-est du Japon. C'est aussi la chronique de la vie de Wataru Iwata, compositeur musical, dont la vie a à ce point basculé ce même jour qu'il est devenu, en quelques mois de lutte opiniâtre, le fondateur de la première station indépendante de mesure de la radioactivité japonaise (Projet 47/CRMS pour Citizen Radioactivity Measuring Station) visant à faire en sorte « que les gens accèdent à l'information juste et exacte et prennent conscience de ce qui est véritablement en train de se passer ». Dans une démarche analogue à la CRIIRAD française, fondée à la suite du nuage de Tchernobyl qui n'avait pas traversé la frontière française, Wataru se rend sur place et mesure des taux de radioactivité jusqu'à 5000 fois plus élevés que la normale. Pendant ce temps le gouvernement multiplie par 20 la dose considérée comme étant « sans danger » pour les populations. Les morts retrouvés dans la zone évacuée sont à ce point irradiés qu'ils ne pourront être rendus à leur famille, car ils contamineraient les vivants. Voici venu le temps des sanctuaires de l'abîme où nul ne veillera les défunts sous peine de succomber. « Nous avons été trop confiants » déclare un haut responsable de TEPCO, la société responsable du site, le lendemain du tsunami, alors qu'une première explosion d'hydrogène s'est produite et que la situation ne peut plus être complètement occultée. On ne saura que plus tard que le coeur d'un des réacteurs avait déjà commencé à fondre, n'étant plus suffisamment refroidi. Les jours passent et les nouvelles rassurantes que les autorités tiennent à faire passer sont démenties les unes après les autres. Ce n'est pas un réacteur qui entre en fusion, mais plusieurs. L'accident, initialement classé niveau 3, est réévalué à 5, en enfin qualifié d'accident majeur, au niveau, 7, le plus élevé, avec celui de Tchernobyl. Nadine et Thierry Ribault retracent les tergiversations du gouvernement et de l'entreprise responsable de la centrale, et la désinformation de la population à laquelle on ne cesse de répéter qu'il n'y a aucun danger. Ils montrent que Fukushima peut être regardé comme un exemple de démonstration des limites atteintes par les sociétés industrielles à l'aube de ce XXIème siècle

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This paper was published in Hal-Diderot.

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