désaffection et défis à relever

Abstract

Le processus de désaffection pour les institutions et la classe politique s’est accentué en 2018 en Tuni-sie, mettant en relief les limites du consensus autour duquel a tourné la vie politique du pays ces der-nières années.Même si la Constitution établit un système politique de type semi-présidentialiste, la dynamique consen-suelle qui s’est établie entre Nidaa Tounes et Ennah-da après les élections législatives de 2014 a permis à Béji Caïd Essebsi de renforcer le rôle du pré-sident de la République (Gobe, 2017). Élu au suf-frage universel, et possédant donc une légitimité personnelle venue des urnes, il a encouragé la for-mation de gouvernements de coalition et d’union na-tionale, mais dépourvus d’un fort leadership poli-tique. Tout au long de son mandat, les tentatives des chefs de gouvernement successifs d’acquérir un rôle plus autonome ont été source de friction. Ainsi, la démission forcée d’Habib Essid, technocrate qui a dirigé le gouvernement en 2015 et 2016, n’a pas empêché ces tensions de se reproduire sous son successeur à la tête du gouvernement d’union natio-nale, Youssef Chahed (Gobe, 2018). Ces tensions, placées aux côtés de la détérioration de la situation économique et des inégalités régionales qui étaient à l’origine de la révolution en 2011, ont contribué à élargir la fracture existante entre la population et l’élite politique. Cet écart a été mesuré dans l’en-quête réalisée par Afrobarometer en 2018

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