Introduction : La luxation congénitale de la hanche (LCH) est la perte plus ou moins permanente des rapports normaux de la tête fémorale et du cotyle.
Le but de cette étude est de montrer l’importance de son dépistage précoce dans les résultats thérapeutiques et pronostiques.
Matériels et méthodes : Notre série comporte 30 cas de LCH diagnostiquées avant l’âge de la marche, colligés au service de traumatologie orthopédique de l’hôpital d’enfant de Rabat sur une période de 6 ans entre 2000 et 2006 avec un recul moyen de 5,3 ans. L’âge moyen est de 6,7 mois. Les facteurs prédisposant retrouvés sont surtout le sexe féminin, la primiparité, le présentation de siège et l’accouchement par césarienne. Des malformations associées sont retrouvées dans 53% des cas dont la moitié sont orthopédiques.
Le traitement a consisté en une traction associée à un plâtre dans 77,4% des cas, un langeage avec culotte d’abduction dans 3,3% des cas, une capsulorraphie dans 12,9% des cas et une ostéotomie de Salter dans 6,4% des cas.
Résultats et analyses : Le taux de réussite est de 77,4%. Les principales complications sont la dysplasie dans 4 cas, l’ostéochondrite dans 3 cas, la raideur dans 1 cas et l’ostéonécrose épiphysaire dans 1 cas.
Discussion : La LCH se constitue durant la vie fœtale sous l’influence de facteurs mécaniques associés à des facteurs génétiques et concerne 3 à 20 cas pour 1000 naissances.
Dans notre série, seules 20,7% des LCH ont été diagnostiquées avant l’âge de la marche.
Ce retard de prise en charge est essentiellement dû au bas niveau socio-économique de nos patients et à la proportion encore élevée des accouchements non médicalisés.
Le diagnostic de la LCH repose sur un bon examen clinique et depuis la conférence de consensus de 1991, l’échographie a été reconnue comme l’examen complémentaire de choix.
Sur le plan thérapeutique, le traitement orthopédique est de rigueur alors que la chirurgie n’est indiquée qu’en cas de hanche irréductible ou en cas d’échec du traitement orthopédique.
Le traitement de LCH demeure difficile, et la précocité de la prise en charge est le seul garant d’un bon pronostic.
Conclusion : La LCH constitue un problème important de santé publique du fait de sa fréquence et de son retentissement physique et psycho-social. Les progrès à faire dans notre contexte national concernent aussi bien le délai diagnostic que le délai de prise en charge