Les césariennes prophylactiques Expérience de la maternité des orangers ( a propos de 290 cas)

Abstract

Le taux des césariennes est en augmentation continue ces dernières années. Parmi les grands problèmes actuels des praticiens à ce sujet on retrouve celui du choix des indications. Cette étude vise à dresser le profil des indications des césariennes prophylactiques, et d’évaluer l’intérêt de leur programmation en terme de morbidité materno-fœtale. 290 césariennes prophylactiques (CP) ont été réalisées à la maternité universitaire des Orangers entre le 1er Janvier et le 31 Décembre 2007, réparties en CP programmées (CPP) et CP réalisées en urgence (CPU). L’analyse statistique des données a été réalisée par des tests dont la significativité a été admise à partir d’un seuil (p ≤ 0,05). - Le taux des césariennes a été de 17%. Parmi ces césariennes, 26% ont été prophylactiques, réparties en 55% de CPP et 45% de CPU. - Le suivi de la grossesse a permis de programmer 180 patientes pour césariennes, 20 d’entre elles ont échappé à cette programmation. - L’utérus cicatriciel et la disproportion fœto-pelvienne ont constitué les deux tiers des indications dans notre série. Les autres indications ont été : les grossesses à risque, les présentations du siège et transverse, l’oligoamnios, l’obstacle prævia, la dystocie des parties molles, et enfin les grossesses gémellaires. - L’AG moyen de réalisation des CPP a été de 38 SA + 4 j, et celui des CPU a été de 40 SA + 2 j. Quand au type d’anesthésie pratiquée, les 2/3 des CPP ont été réalisées sous rachianesthésie, tandis que 86% des CPU l’ont été sous anesthésie générale. - L’infection de la paroi a constitué la complication maternelle postopératoire la plus fréquente (7,6%), le plus souvent rencontrée après les CPU. Mais la différence des suites opératoires entre CPP et CPU est statistiquement non significative (p=0,235). - 6 nouveau-nés ont présenté une détresse respiratoire (2,4%), ils étaient issus de CPP dans les deux tiers des cas. ¤ Notre taux de césariennes prophylactiques est comparable à celui retrouvé dans certaines séries étrangères récemment publiées. ¤ Certaines indications - comme l’utérus cicatriciel, la présentation du siège et la grossesse gémellaire - animent encore de grands débats entre les auteurs. Nos attitudes concordent avec la majorité des publications à leurs sujets. ¤ L’AG de réalisation des CPP ainsi que le type d’anesthésie dont elles bénéficient leur permettent de bénéficier d’un meilleur pronostic par rapport aux CPU. ¤ Le taux de 7,6% des patientes présentant une infection de la paroi n’est pas élevé par rapport aux taux rapportés dans la littérature, et pourrait être plus bas si une antibioprophylaxie était prescrite systématiquement à toutes les patientes. ¤ La morbidité respiratoire néonatale demeure la complication la plus attachée aux césariennes réalisées avant le travail. La programmation à partir de 38 - 39 SA vise à l’éviter autant que possible. Les meilleures conditions de réalisation des CPP par rapport aux CPU font surgir l’intérêt de la programmation, et justifient la nécessité d’un suivi correct de toutes les grossesses

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