Effets du parasitisme gastro-intestinal et de l’alimentation chez les petits ruminants en croissance. Production de viande caprine en conditions d'élevage locales

Abstract

Préciser financement N° thèse : 2017ANTIO155Small ruminants mainly raised on pasture-based systems are exposed to gastrointestinal nematode parasites (GIN). Therefore, they can be a major cause of economic losses, as morbidity and mortality, on animal productivity. There is thus an active debate on new farming practices that could produce more food in a sustainable way. This is necessary for an increasing demand for good quality meat products such as goat meat in Guadeloupe. Farming systems need to be adapted to their environmental constraints and field practices could be redesigned to be more efficient and sustainable. Hence, integrated parasite management practices are advocated, such as different complementary feeding strategies. Complementary feeding can improve the ability of animal to tolerate the negative effects of parasitism (resilience) or to control infestations by GIN (resistance). The objective of the thesis was to define some feeding practices to supplement growing small ruminants (SR) according to their parasitic status and production performance which directly influence the income of livestock producers. A literature review was conducted by a meta-analysis of 101 publications and 466 treatments (dietary and parasitic) for growing sheep and goats. Results confirm that GIN infections for SR, significantly increase energy and protein requirements. However, this database did not make it possible to distinguish and prioritize protein vs. energy supply. In sheep compared to goats, a higher impact of nutrition is described on resistance. Different interactions were dissociated in the experimental trials (3 devices): the impact of parasitic history, the effect of nutritional history, and the changes of nutritional status on the functions of productions and of defenses of the host. The long-term effects of nutritional status would depend on the animal model (Creole goat compared to Black Belly sheep). As for Creole goat, complementary feeding during the growing period (3-11 months) would have an immediate beneficial effect on their level of parasitism. Changes in nutritional status occur under normal rearing conditions. However, this improvement appears to depend on the protection mechanisms that control parasitism (increase in OPG). Interactions between parasitism and complementary feeding were also evaluated on meat animals reared in indoor conditions or, in the last trial, the effect of optimized feeding practices was assessed in natural conditions at grazing. Discussion has focused on the targeted complementary strategies and attempt to answer questions: how (in energy, in protein or both) and when (effect not simultaneous or effect simultaneous during an established infestation) to do complementary feeding? The aim was also, at the field level, to quantify the effects of dietary recommendations on several variables (physio-pathological and production responses as carcass characteristics). In this way, the research work has presented certain originality. No significant effect of parasitism was observed statistically on the quality of carcass. However, the carcass of any infected animals was more degraded and so was with low-protein diet. A balanced energy/protein supplementation would improve carcass results (included in resilience). Complementary feeding practices were combined in a set of recommendations of integrated parasite management (genetic selection, Famacha method) and solely pasture management of mixed grazing systems with heifers. Better results were obtained for production performance (growth and carcass), body condition score and physiological responses (hematocrit rate). Furthermore, it was observed that the number of anthelmintic treatments has decreased. This research experiment addressed issues of complementary feeding practices appropriated for small ruminant breeders. Further studies are required to investigate questions on interaction between protein complementation and GIN. It is also recommended to address studies on feasible and field techniques for this feeding strategy.Les petits ruminants, principalement élevés au pâturage, sont exposés aux infestations par les nématodes gastro-intestinaux (NGI) qui constituent une cause majeure de morbidité et de mortalité, entrainant des pertes économiques importantes dans les élevages. Compte tenu des nouvelles orientations agroécologiques et de la demande en produits carnés de qualité à forte valeur patrimoniale comme la viande caprine en Guadeloupe, des systèmes d’élevage adaptés aux contraintes environnementales sont élaborés à partir de techniques efficaces et applicables sur le terrain. Ainsi, les méthodes de gestion intégrée du parasitisme sont préconisées, comme par exemple les stratégies d’alimentation des animaux. La complémentation alimentaire améliore la capacité de l’animal à tolérer les effets négatifs du parasitisme (résilience) ou à contrôler les infestations par les NGI (résistance). L’objectif de la thèse était de définir comment complémenter au mieux des chevreaux en croissance selon leur statut parasitaire. En effet, ce stade physiologique est le plus atteint par les NGI or leurs performances zootechniques conditionnent directement la production de viande donc le revenu des producteurs. Un bilan bibliographique a été conduit par le biais d’une meta-analyse portant sur 101 publications et 466 traitements (alimentaires et parasitaires) concernant des ovins et caprins en croissance. Les résultats confirment (et fournissent des données factuelles, équations de prédiction) que les infestations par les NGI augmentent significativement les besoins en énergie et en protéines. Cependant la base de données n’a pas permis de les distinguer et hierarchiser. Chez les ovins (comparativement aux caprins) un impact plus élevé de l’alimentation sur la résistance est décrit. Les différentes interactions ont été dissociées dans les premiers essais expérimentaux (3 dispositifs): impact de l’histoire parasitaire, de l’histoire nutritionnelle, et des changements de statut nutritionnel sur les fonctions de productions et de défenses. Les effets à long terme du statut nutritionnel dépendraient du modèle animal (Caprin Créole comparé au mouton Black Belly). Pour les premiers, une complémentation au cours de la période de croissance (3-11 mois) aurait un effet bénéfique immédiat sur leur niveau de parasitisme. Des changements de statut nutritionnel s’opèrent en conditions naturelles d’élevage. Une complémentation équilibrée énergie/azote améliorerait les résultats d’élevage et de carcasse. Cependant cette amélioration semble se mettre en place au dépend des mécanismes de protection qui contrôlent le parasitisme (augmentation des OPG). Les interactions entre le niveau de parasitisme et de complémentation ont aussi été évaluées lors d’un essai en conditions contrôlées hors sol. Dans le dernier essai les effets des stratégies optimisées ont été évaluées en conditions naturelles au pâturage. Les discussions portent sur la mise au point de stratégies de complémentation ciblée et tentent de répondre aux questions: comment complémenter? (en énergie, azote ou les deux); quand complémenter ? (effets-retard ou effets durant une infestation établie). Il s’agissait aussi de tester les recommandations grandeur nature et sur plusieurs variables (réponses physio-pathologiques et réponses zootechniques dont les caractéristiques de carcasse). En ce sens ce travail a présenté une certaine originalité. Aucun effet du parasitisme, statistiquement significatif, n’a été observé sur la qualité des carcasses. Cependant chez les animaux infestés les carcasses étaient plus dégradées et ce d’autant plus avec une ration pauvre en protéine. L’apport de la complémentation a été combinée à une série de recommandations de la gestion intégrée du parasitisme (voie génétique, méthode Famacha) et singulièrement à une stratégie de gestion du pâturage mixte avec des génisses. Ont été obtenus, un accroissement des résultats zootechniques (croissance et carcasse), de la note d’état corporel ainsi qu’une amélioration de la réponse physiologique ( taux d’hématocrite). Une diminution du nombre de traitements anthelmintiques est observée aussi. Cet essai a abordé l’opérationnalité de la complémentation pour un éleveur. D’une façon générale, ce travail a ouvert aussi des questionnements scientifiques sur l’interaction nutrition*parasitisme avec un focus sur la nutrition azotée à déconnecter de l’alimentation énergétique

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