The polymorphic work of Claude Cahun, author and artist from the first half of the 20th century, and Moore, visual artist, is essentially based on the idea of sharing. From 1913 to 1954, Cahun and Moore developed a work that relies in part on shared creation, that is to say, it is produced symbiotically by two collaborators, but whereas another part is undertaken solely by one of the artists. Their work takes on the double path of writing and artistic expression (drawing, photography, photomontage, object) to express their vision of the equivocal subject and art under the sign of the multiple. With the perspective of studying writing and the image as two inseparable means of expression, the notion of sharing will allow to consider both Cahun’s and of Moore’s approach between literary and artistic movements and genres, between an author and an artist, between the subject and its doubles and between the arts and the media issues. By proposing the notion of sharing as an operational concept, this thesis seeks to recontextualize Cahun’s and Moore’s work according to its belonging in the cultural and literary history of late symbolism, modernism and the surrealist avant-garde, embracing both the late 19th century and the first half of the 20th century. Their vision of the work as a space for sharing between the textual and the visual is accomplished by a collaboration between author and visual artist, which redefines the status of the solitary creator. I will also approach the self-representation approach from the notion of sharing as the identity construction of the Self, through many self-projections on paper or film, goes through duplication to express the être-au-monde of a subject that does not recognize itself within the boundaries of univocal gendered and identity categories. The act of sharing results in the creation of a hybrid work combining words and images in a process that goes beyond the illustration of the text by the image to favor dialogue between media. Sharing is essential as the notion par excellence to capture a work that has made out of duplication – of filiations, intertexts, creator, identity and the oeuvre itself – its modus operandi.L’œuvre polymorphe de Claude Cahun, auteure-artiste de la première moitié du XXe siècle, et de Moore, artiste-plasticienne, repose essentiellement sur l’idée de partage. De 1913 à 1954, Cahun et Moore ont élaboré une œuvre qui relève en grande partie d’une création partagée, c’est-à-dire qu’elle est faite à quatre mains de manière symbiotique, tandis qu’une autre partie est assumée par chacune des collaboratrices. Leur travail prend la double voie de l’écriture et de l’expression artistique (dessin, photographie, photomontage, objet) pour placer leur vision du sujet équivoque et de l’art sous le signe du multiple. Dans la perspective d’étudier l’écriture et l’image comme deux moyens d’expression indissociables, la notion de partage permettra de penser la démarche cahunienne et celle de Moore entre les mouvements et les genres littéraires, entre une auteure et une artiste, entre le sujet et ses doubles, entre les arts et les enjeux médiatiques. En proposant la notion de partage comme concept opératoire, cette thèse de doctorat s’attache à recontextualiser l’œuvre selon la triple appartenance de Cahun-Moore à l’histoire culturelle et littéraire, embrassant à la fois la fin du XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle, le symbolisme tardif, le modernisme et l’avant-garde surréaliste. Leur vision de l’œuvre comme espace de partage entre le textuel et le visuel s’accomplit par une collaboration entre auteure et artiste visuelle qui redéfinit le statut du créateur solitaire. Il s’agira également de revoir la démarche d’autoreprésentation à partir de la notion de partage ; la construction du Soi passe par le dédoublement sur le papier ou la pellicule pour exprimer l’être-au-monde d’un sujet qui ne se reconnaît pas dans les catégories genrées et identitaires univoques. L’acte de partage aboutit dans la création d’une œuvre hybride alliant les mots et les images dans un dispositif qui dépasse la relation illustrative du texte par l’image pour favoriser le dialogue des médias. Le partage s’impose comme la notion par excellence pour saisir une œuvre qui a fait du dédoublement – des filiations, des intertextes, du créateur, de l’identité et de l’œuvre même – son modus operandi