The objective of this thesis is to question the controversy about livestock farming and to study its dynamic to then analyse the process by which this controversy results in a transformation of social norms. For that purpose, the controversy is addressed by a systemic analysis that enables to reflect the complexity of causal relations between its various aspects and its different scales of expression. Techniques of data collection and analysis lie on qualitative and quantitative methods in order to understand more precisely the social processes studied. A sociohistorical analysis enables to integrate the process of norms transformation in the long run and to show that, since the 19th century, the productiondriven system creates uncertainty regarding its application in the agricultural area, mainly in its consequences on animals and the environment. The description of the controversy elements shows that the controversy is structured around scientific and ethical uncertainties. Stakeholders of the controversy (the livestock sector and the associative sector) must come up with some answers to these scientific and ethical uncertainties. The analysis of the interest of the public for this controversy enables to identify a variety of ways of thinking the livestock farming that express among a hybrid forum in which a large number of actors contribute to make sense to this activity. However, power relations between the actors unbalance the capacities of each one to influence this norms construction. Globally, regulatory standards, professional and cultural norms are changing towards a distancing with a livestock farming form that is perceived as industrial and artificial.L’objectif de cette thèse est d’interroger la controverse autour de l’élevage et d’en étudier sa dynamique pour analyser le processus par lequel elle aboutit à une transformation des normes sociales. Pour cela, la controverse est abordée par une analyse systémique permettant de rendre compte de la complexité des relations causales entre ses multiples dimensions et ses différentes échelles d’expression. Les techniques de collecte et d’analyse des données reposent sur des méthodes qualitatives et quantitatives pour cerner au plus près les processus sociaux étudiés. Une analyse sociohistorique permet d’ancrer le processus de transformation des normes dans le long terme et montre que, depuis le XIXème siècle, le système productiviste suscite des incertitudes quant à son application dans le domaine agricole, en particulier dans ses conséquences sur les animaux et l’environnement. La description des éléments de la controverse montre qu’elle se structure autour d’incertitudes scientifiques et éthiques auxquelles les parties prenantes de la controverse, que sont le monde de l’élevage et le monde associatif, doivent apporter des réponses. L’analyse de l’audience de la controverse auprès du public permet d’identifier une variété des manières de penser l’élevage, qui s’exprime au sein d’un forum hybride dans lequel une multitude d’acteurs contribuent à donner du sens à l’activité. Les rapports de force entre les acteurs déséquilibrent toutefois les capacités de chacun à influencer cette construction des normes. Globalement, c’est vers une prise de distance avec une forme d’élevage perçue comme industrielle et artificielle qu’évoluent les normes règlementaires, professionnelles et culturelle