Epargne de précaution et hétérogénéité des richesses : une réévaluation des politiques redistributives et d'assurance

Abstract

This thesis rests on the statement of fact: precautionary saving which stems from the incompleteness of insurance markets and the existence of borrowing constraints (Aiyagari [1994]) turns out to be important (Skinner [1988], Caballero [1991] Kasarosian [1997]). This mechanism is likely to modify the impact of redistribution and insurance policies. The precautionary saving behaviour depends on the level of idiosyncratic income risk. The goal of redistribution and insurance programs is to reduce the idiosyncratic income risk. Therefore, they are likely to interact with the precautionary saving behaviour. The thesis project is to get the precautionary saving mechanism into the assessment of the insurance and redistribution policies. Four tools of economic policy are investigated: the income and inheritance tax, the unemployment insurance and public debt.The current progressivities of income and inheritance tax reduced wealth inequality in the same proportion, however, modify differently the saving behaviour. The progressivity of the income tax reduces the saving of the richest households whereas the progressivity of the inheritance tax leads the poorest households to save for bequest motive.Contrary to Cahuc et Lehmann [2000], we show that a declining profile of unemployment benefits is able to reduce the trade-off between efficiency and equity when we take account of precautionary saving mechanism. The short term unemployed begins to save whereas he does not do when unemployment benefits are constant over time. Then, he can dissave to support his consumption when the unemployment episode goes on.Ayagari and McGrattan [1998] show that taking precautionary saving into account reasserts the positive role of public debt. However, they take no account of aggregate risk which increases idiosyncratic income risk. Therefore, they have under estimated the role of public debt. During recession the unemployment rate and the unemployment duration increase.Precautionary saving is less likely to be able to smooth consumption. Moreover during recession the interest rate is smaller. It is more difficult to save for precautionary motive because the cost of this self insurance is higher. The introduction of public debt in such environment enables to increase the interest rate. Precautionary saving becomes less costly. That is why aggregate risk leads to revise upwards the optimal level of public debt.Cette thèse part d'un constat : l'épargne de précaution qui découle de l'incomplétude des marchés d'assurance et d'une contrainte d'endettement s'avère importante (Skinner [1988], Caballero [1991] Kasarosian [1997]). Ce mécanisme est donc susceptible de modifier l'impact des politiques de redistribution et d'assurance. En effet, le comportement d'épargne de précaution dépend de l'importance du risque idiosyncrasique de revenu. Or les programmes d'assurance sociale et de redistribution ont pour objet de réduire le risque idiosyncrasique de revenu. Ils risquent par conséquent d'interagir avec le comportement d'épargne de précaution.Le projet de la thèse est alors d'intégrer le mécanisme d'épargne de précaution à l'évaluation des politiques d'assurance et de redistribution. L'analyse est circonscrite à quatre instruments de politique économique que sont les impôts progressifs sur le revenu et sur les successions, l'assurance chômage et la dette publique.Les progressivités de l'impôt sur le revenu et sur les successions telles qu'elles existent en France réduisent l'inégalité de patrimoine dans des proportions comparables mais affectent différemment le comportement d'épargne. La progressivité de l'impôt sur le revenu réduit l'épargne des plus riches alors que celle de l'impôt sur les successions crée une épargne pour le motif de legs pour les plus pauvres.Contrairement à Cahuc et Lehmann [2000], on montre qu'un profil décroissant des allocations chômage est en mesure de réduire le conflit d'objectif entre efficacité et équité dès lors que les agents épargnent pour le motif de précaution. La dégressivité telle qu'elle est introduite conduit le chômeur de court terme à épargner ce qu'il ne fait pas lorsque l'allocation chômage est constante. Il peut alors puiser dans cette épargne pour soutenir sa consommation lorsqu'il devient chômeur de long terme.L'analyse de Aiyagari et McGrattan [1998] réaffirme le rôle positif de l'endettement de l'Etat en présence d'épargne de précaution. Cependant, elle ignore une source non négligeable d'exacerbation du risque idiosyncrasique de revenu non assurable qu'est le risque agrégé. On montre qu'en présence de fluctuations macroéconomiques, le niveau optimal de la dette publique est bien plus élevé. L'existence de périodes de récession durant lesquelles le taux de chômage et sa durée augmentent rend moins effective l'épargne de précaution pour lisser la consommation. En outre, durant les périodes de récession, le taux d'intérêt est plus faible. L'épargne de précaution devient plus coûteuse et plus difficile à constituer.Comme la dette publique accroît le taux d'intérêt, elle rend moins difficile sa constitution

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