VOIX PUBLIQUES. Environnements sonores, représentations et usages d'habitation dans un quartier populaire de Naples.

Abstract

This research concerns the sonic environment in the Quartieri Spagnoli, a popular area of Naples. Participating to an elaboration of a sound anthropology, this work presents an interdisciplinary approach dealing with aspects concerning social anthropology, microsociology, urban anthropology, anthropology of the communication and sociolinguistic, sensorial anthropology and prosody. Observing the every day life and its « way of doing », showing the different modalities of occupying space allows to underline the prevalence of polyvalence of intimate and collective spaces. The street let see its plurality of uses, users, and spatial and temporal organisation. In front of the appropriation strategies, the diversity of urban space and the porosity of habitat that can be observed in social and perceptive levels, the dimension of sound appears central. On the one hand, as a sonic production allowing relation to the others, the vocality has a central place inside the social life of the quarter. Observing acts of loud voice and distant communications allows to reveal the social meaning of these « public voices », by confronting merchants shouts to domestic oral communications. On the other hand, as they impose themselves in the urban environment as a pleasure of noise, the firecrackers and fireworks sonorities reveal an intention of surrounding the sonic environment, through their representation discours,. Through the dialectic surrounding firecrackers and fireworks, emerges divergent relationships to sound environment and public space, expressing social and cultural dynamics that are representative of the Neapolitan context. At least, the analysis reveals that these two types of sonorities (voice and fireworks) can be considered as sonic environments that, even if they divide the Neapolitan population in one way, they gather together the inhabitants that feel themselves integrated in it and gives evidence of the social life of the Quartieri Spagnoli. The example of a popular Neapolitan quarter let us to insist on a central aspect of sonic environment, that represents a potentiality of creating social links. Insisting on anthropological pertinence of observing and using sound as an ethnographic document, this study highlights connexions between ways of « living in », social relationships and sonic environments.Cette recherche est attachée à l'étude des environnements sonores, en prenant l'exemple des Quartiers Espagnols, quartier populaire du centre de Naples. Se voulant une participation à la mise en place d'une anthropologie sonore, elle s'inscrit dans une approche pluridisciplinaire en abordant des aspects relevant de l'anthropologie sociale, la microsociologie, l'anthropologie urbaine, l'anthropologie de la communication, la sociolinguistique, l'anthropologie sensorielle et la prosodie. En observant la vie quotidienne et ses différentes « manières de faire », la mise au jour des pratiques d'habitation à l'œuvre dans la rue révèle une prévalence de la polyvalence des espaces intimes et collectifs. La rue apparaît dans la pluralité de ses usages, des usagers, de son organisation spatiale et temporelle. Devant la diversité des stratégies d'appropriation de l'espace urbain et la porosité dont l'habitat fait preuve sur un plan à la fois social et sensoriel, la dimension sonore se révèle centrale. D'une part, en tant que production sonore mettant en avant la relation à l'autre, la vocalité est au centre de la vie sociale du quartier. En confrontant cris de marchands et communications domestiques à distance, l'observation des actes de voix haute permet de dégager ce que révèlent socialement ces « voix publiques ». D'autre part, en tant qu'elles s'imposent dans l'espace urbain comme un plaisir du bruit, les sonorités des pétards et des feux d'artifice révèlent quant à elles, dans les discours attachés à leurs représentations, une volonté d'investir l'environnement sonore de la ville en même temps qu'elles questionnent des enjeux socioculturels propres à l'espace napolitain. L'analyse révèle enfin que ces deux sonorités peuvent être considérées comme constituant des environnements sonores qui, pour autant qu'ils peuvent diviser à certains égards, rassemblent les habitants qui se sentent en faire partie, et témoignent de la vie sociale qui se joue dans les Quartiers Espagnols. L'exemple d'un quartier populaire napolitain permet d'insister sur un aspect central des environnements sonores, qui est que ces derniers peuvent être vecteurs de lien social. Pointant la pertinence anthropologique de l'observation et la documentation du fait sonore, cette étude met en évidence les corrélations entre les modes d'habitation, les relations sociales et les environnements sonores

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