Physical, chemical and biological processes generate considerable variability in the distribution and abundance of marine organisms. In order to survive and successfully breed, marine predators, among them seabirds, must adjust their movements to changes in the availability of their prey. We studied the foraging behaviour of the northern gannet Morus bassanus in several European colonies to understand how a flexible predator manages environmental variability. We analysed records from miniaturized data loggers (GPS and geolocators) at five spatio-temporal scales: individual, populational, meta-populational, seasonal and inter-annual. These data revealed strong individual plasticity, which allows gannets to modulate the length and duration of their foraging trips and to exploit a panel of memorized feeding areas, for which they anticipate location from a distance. We identified differences in the movements at sea and in home range between colonies during the breeding and the interbreeding seasons. Although gannets were thought to follow a non-oriented dispersion during the interbreeding season; our results showed a clear migratory corridor from Shetland to the West African coast. These results have major implications for a better comprehension of spatial ecology of marine predators facing natural and anthropogenic variability of their environment, as well as for population management, the implementation of marine protected areas, and any conservation measures which depend on spatio-temporal dynamics.L'environnement marin est soumis à un ensemble de processus physiques, chimiques et biologiques qui le rendent très dynamique. Les prédateurs tels que les oiseaux marins doivent donc ajuster leurs mouvements aux changements de disponibilité de leurs proies afin de survivre et de se reproduire. L'évolution de leur plasticité comportementale se traduit par la mise en place d'un éventail de tactiques de prédation. Nous avons étudié les comportements de recherche alimentaire chez le fou de Bassan Morus bassanus en Atlantique nord afin d'évaluer l'ampleur de leur plasticité comportementale au cours de leurs mouvements en mer. Ces analyses basées sur les enregistrements d'appareils électroniques miniaturisés portés par les oiseaux (GPS et géolocateurs) ont été effectuées à cinq échelles spatio-temporelles : individuelle, populationnelle, meta-populationnelle, saisonnière et interannuelle. La plasticité individuelle est forte et se traduit, principalement par le biais d'une modulation de la durée des voyages en mer et des zones d'alimentation exploitées. Ceci sous-entend une mémorisation de la position des zones de nourrissage les plus profitables et de leur variabilité spatio-temporelle ; postulat confirmé par nos analyses qui indiquent que les fous anticipent la position de leur aire de nourrissage dans les premiers kilomètres de leur voyage en mer, alors que celle-ci n'est pas encore en vue. Nous avons également identifié des différences inter-populationnelles notoires pour les mouvements en mer et pour les domaines vitaux des fous pendant la saison de reproduction, mais aussi pendant la période hivernale. A l'automne et au printemps, nos analyses nous ont en outre permis d'identifier un corridor migratoire emprunté par les fous entre les Shetland et l'Afrique de l'Ouest, alors qu'on considère généralement que cette espèce présente une dispersion non-orientée en dehors de la saison de reproduction. L'ensemble de nos résultats ont des implications majeures pour une meilleure compréhension de l'écologie spatiale des prédateurs marins confrontés à la variabilité naturelle et anthropique de leur environnement, ainsi que pour la gestion de leurs populations et la mise en place d'aires marines protégées ou de mesures conservatoires ajustées aux dynamiques spatio-temporelles. Accéder sur intrane