Intégration islamique et bien-être social à Paris : le foyer soninké et la confrérie mouride

Abstract

The focus of my thesis is on Muslim Soninké migrants from the region of Kayes (Mali), living in a foyer (housing centre for exclusively male residents) in Paris. The foyers are a peculiar French characteristic, to which my interest was drawn to analyse issues of integration as part of the French national debate on migration and Islam. Islam appears to be the central issue, since it is by drawing on it that Muslims claim their identity in the Diaspora and the discourse of French republicanism is articulated in order to integrate or eschew the influx of Muslim migrants onto French soil. The Mouride brotherhood serves to broaden the view on Islam in Paris, as one of its many faces and to show the way Muslim allegiances are changing in relation to the home country. I look at the development of debates surrounding migration and second-generation migrants in France. Their focus has now veered towards the Muslims’ home countries, their own development and peace making. It may be said that France no longer trusts the Muslims it hosts in the country, while at the same time wanting to stop migration flows from the “Muslim countries”, in line with the tightening of migration rules, common to other European countries, especially enforced after the September 11, 2001 terrorist attacks. In light of this trend, I have outlined changes in migration patterns. The process by which first-generation migrants can obtain residency rights and legal status has toughened, so much so that the number of illegal migrants has increased, with the impossibility for these people to return home and be part of the mobile world, as globalization had promised. At present, first-generation West African Muslim migrants in France are trapped in a limbo, at the borders of society, unable to integrate and/or to return home. They have been transformed into a hybrid category defying earlier sociological understandings of the phenomenon.Le sujet de ma thèse porte sur les migrants musulmans soninkés de la région de Kayes (Mali), vivant dans un foyer de travailleurs migrants à Paris. Les foyers sont une caractéristique française particulière, vers laquelle mon intérêt s’est tourné pour analyser les enjeux d'intégration dans le cadre du débat national français sur la migration et l'Islam. L’Islam semble être la question centrale, car c’est d’une part en s’appuyant sur l’Islam que les musulmans revendiquent leur identité dans la diaspora, et d’autre part le discours du républicanisme français y est articulé afin d'intégrer ou d’éviter l'afflux de migrants musulmans sur le sol français. La confrérie Mouride sert à élargir le panorama sur l'Islam à Paris, comme l'un de ses nombreux visages et pour montrer la façon dont les allégeances musulmanes sont en train de changer par rapport au pays d'origine. Je développe les débats autour de la migration et de la deuxième génération issue de la migration en France. Leur objectif est maintenant tourné vers les pays d'origine des musulmans, leur développement et pacification. On peut dire que la France ne fait plus confiance aux musulmans qu'elle héberge dans le pays, alors que dans le même temps elle voudrait arrêter les flux migratoires à partir des «pays musulmans», en ligne avec le resserrement des lois sur l’immigration commun à d'autres pays européens, appliqué en particulier après les attaques terroristes du 11 septembre 2001. Compte tenu de cette tendance, j'ai souligné les changements des schémas de migration. Le processus par lequel les migrants de première génération peuvent obtenir le droit de résidence et statut juridique s’est endurcit, de façon à ce que le nombre de migrants illégaux a augmenté, avec l'impossibilité pour ces personnes de rentrer chez elles et de faire partie du monde mobile, tel que promis par la mondialisation. À l'heure actuelle, la première génération de migrants musulmans ouest-africains en France est prise au piège dans des lieux en apesanteur, aux marges de la société, incapable de s'intégrer et/ou de rentrer chez elle. Elle a été transformée en une catégorie hybride défiant la compréhension sociologique existant du phénomène

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