Positioned in both critical mobility and migration studies, and studies on gender and sexualities, this PhD dissertation in political and cultural geography aims at unveiling the hidden double face of expatriation. For one part, it focuses on women’s daily practices during their international mobility cycle. It thus examines how these translocal practices fit within a multiscale mobility lifestyle. For another part, it places the body as the primary space of the analysis through the concept of performance. It shows of expatriate women play out specific sexual and gender norms and roles that contribute to the (re)production of a localised transnational space. This research seeks to reveal expatriation as a distinctive mobility practice, weaving from gender coercion to emancipation, which contributes to the reproduction and the spread of heteronormativity in a context of growing globalisation. It is settled in Luxembourg, which can be characterised as an emerging metropolitan capital, where the subjective experience of globalisation can be felt. Based on in-depth reflexive ethnographic researches, combining participant observations and semi-structured interviews, in articulation with a statistical analysis and a large panorama of Luxembourg's expatriate places and institutions, this thesis helps to define expatriation as a category of practice of globalisation in place of a category of analysis, which would contribute to an unquestioned reproduction of social inequalities.Cette thèse en géographie politique et culturelle s’inscrit au sein des approches critiques de mobilités et des migrations et des études sur le genre et les sexualités. Centrée sur les individues, elle vise à éclairer la double face cachée de l’expatriation en s’intéressant au rapport à l’espace de femmes en situation de mobilité internationale, à travers l’analyse de leurs pratiques du quotidien. Elle étudie la façon dont ces pratiques translocales s’agencent, de façon multiscalaire, en un mode de vie dans la mobilité. La dimension du corps, échelle de pratique spatiale et surface d’inscription des normes de sexe et de genre, y est posée de façon centrale, autour de la notion de performance, dans la (re)production d’un espace transnational localisé. Cet angle dévoile l’expatriation comme une pratique de mobilité distinctive, oscillant entre contrainte de genre et émancipation, tout en prenant part à la reproduction et à la diffusion de l’hétéronormativité dans un contexte d’essor de la mondialisation. La méthodologie de la thèse repose sur une enquête ethnographique approfondie mêlant observation participante et entretiens semi-directifs dans un souci constant de réflexivité et en articulation avec une analyse de données statistiques et la présentation d’un large panorama de structures et lieux expatriés en présence. Basée à Luxembourg, capitale en métropolisation émergente, cette thèse se présente comme une étude de cas élargie invitant à prendre en compte les expériences subjectives de la mondialisation tout en invitant à prendre en compte l’expatriation comme une catégorie de pratique de l’espace mondialisé plutôt que comme une catégorie d’analyse, qui contribuerait à reproduire aveuglément les inégalités sociales