Stratégies d’adaptation à la variabilité climatique des exploitations agricoles de la zone du Système Faguibine au Mali

Abstract

Résumé: Le Système Faguibine est un ensemble de cinq lacs interconnectés par des chenaux naturels desservant la zone où l’agriculture de décrue constitue une pratique séculaire en fonction du retrait de la crue. Les récents cycles de sécheresses ont profondément affecté son fonctionnement et provoqué une baisse importante de son hydraulicité qui ne permet plus une inondation convenable des lacs. Pour apprécier la perception paysanne sur la variabilité climatique et les différentes stratégies mises en oeuvre pour y faire face, une enquête a été conduite dans cinq communes du cercle de Goundam sur 326 exploitations de juin à octobre 2011. Les focus groupes discussions au niveau des villages, les interviews semi-structurées (ISS) au niveau des exploitations agricoles familiales et les interviews des personnes ressources et des structures techniques de la zone ont été utilisés pour collecter les informations. Les résultats ont montré que la variabilité climatique est perçue par les communautés de la zone du système Faguibine à travers l’insuffisance et l’irrégularité des pluies et de la crue dans les lacs, et la dégradation de l’environnement (sécheresse, désertification). Les manifestations du phénomène se traduisent d’après les perceptions par l’assèchement des lacs et l’ensablement de la zone, la réduction des terres de culture, la déforestation, la disparition des espèces animales et végétales, la réduction du pâturage, l’érosion des sols, et la dégradation des berges. Les impacts directs et indirects sont observés au niveau des exploitations par la baisse de la production agricole entraînant la famine, la réduction du cheptel, la disparition de certaines espèces animales, végétales et l’exode rural des populations. Les principales stratégies d’adaptation reposent sur l’utilisation des variétés locales précoces et semiprécoces, résistantes à la sécheresse, les activités de diversification par la culture du riz et le maraîchage, les associations culturales et le stockage des résidus de récoltes. Les cultures de décrue sont de plus en plus pratiquées pour compenser les déficits de production de la saison des pluies consécutifs aux aléas climatiques persistants. Ainsi, le sorgho et le maïs sont les céréales les plus cultivées, toutefois en association avec le niébé, l’arachide et la pastèque, avec quelques petites parcelles de gombo. Ces pratiques permettent, avec les revenus de l’exode, d’assurer la sécurité alimentaire dans la zone

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