research

Dispersion au travail, entre pathologie et compétence professionnelle

Abstract

Ces dernières années, le travail a connu de profondes transformations, les compétences attendues par les entreprises ont donc évolué. Les environnements de travail sont devenus largement instables, et une part importante de la gestion de cette instabilité repose directement sur le salarié qui doit être à la fois mobilisé et autonome. Celui-ci se trouve ainsi confronté au quotidien à ce que l'on peut qualifier de « dispersion ». Gérer celle-ci s'apparente à une véritable compétence, qui n'est cependant pas reconnue en tant que telle. Pis, rabattue sur des catégories morales ou pathologiques, la capacité à gérer la dispersion est le plus souvent disqualifiée. Un article récent de la Harvard Business Review est consacré à l'ADT ou Attention Deficit Trait (Hallowell, 2005). Hallowell, psychiatre américain, y avance que l'ADT, causé par la surcharge cognitive, est de plus en plus répandu dans les entreprises, à tel point que c'est devenu la norme pour les managers en situation de surcharge. Il explique ce mal par les pressions qui pèsent sur notre temps et notre attention, pressions qui auraient explosé au cours des vingt dernières années. Remplis de « bruits », pour reprendre le vocable de l'auteur, nos cerveaux perdent progressivement la capacité à se concentrer pleinement sur quelque chose. Risquant une métaphore pour le moins audacieuse avec les embouteillages, Hallowell affirme que cette pathologie est entièrement causée par l'environnement de vie moderne. Finalement ce serait, pour beaucoup d'entre nous, une réponse nécessaire à notre environnement hyperkinésique où il s'agit de collecter et de transmettre des quantités d'informations, toujours plus vite

    Similar works