Préoccupations alimentaires et aspects de la personnalité chez des femmes adultes

Abstract

La présente étude porte sur différents aspects de la personnalité et leur lien possible avec les préoccupations alimentaires. Dans un premier temps, elle confirme les liens déjà existants entre les difficultés relationnelles, les difficultés de régulation émotionnelle et l’attachement insécure avec les préoccupations alimentaires. Plus précisément, les résultats illustrent chez les participantes la présence de difficultés à élaborer leurs émotions, soit à les identifier et les verbaliser ainsi que la présence à bien réguler leurs émotions. Les résultats confirment également la présence de difficultés relationnelles chez les femmes aux prises avec des préoccupations alimentaires ainsi que la présence d’un attachement insécure, soit de type anxieux ou évitant. Dans un deuxième temps, l’étude vise à mieux comprendre l’importance du fonctionnement du narcissisme, soit les traits de personnalité narcissique, le narcissisme grandiose et le narcissisme vulnérable, au-delà des variables déjà étudiées comme étant prédominantes au sein du développement des préoccupations alimentaires et des troubles des conduites alimentaires (TCA). Les résultats indiquent que les traits adaptatifs de personnalité narcissique agiraient comme un facteur de protection au sein des préoccupations alimentaires alors que les narcissismes de type grandiose et vulnérable seraient quant à eux des facteurs de risques au développement des préoccupations alimentaires. Finalement, des analyses exploratoires ont été effectuées et les résultats révèlent la présence d’un effet d’interaction de la dominance et des traits de personnalité narcissique sur les préoccupations alimentaires, et ce, particulièrement avec un degré faible de dominance. De plus, les dernières explorations ont démontré que les symptômes alimentaires et les facteurs contributifs sont les mêmes chez les femmes, et ce, peu importe leur âge. Toutefois, la dysrégulation émotionnelle serait positivement associée aux préoccupations alimentaires chez les femmes plus âgées, et ce, de façon marginale. Il est possible de remarquer que la population sous-clinique des TCA a été peu étudiée. Néanmoins, la documentation scientifique met en lumière des similarités entre les personnes ayant des préoccupations alimentaires et celles présentant un diagnostic de TCA, notamment une détresse psychologique comparable, une alimentation désorganisée, une insatisfaction corporelle ainsi qu’une préoccupation pour le poids. De plus, les personnes aux prises avec des préoccupations alimentaires sont susceptibles d’adopter un régime alimentaire pouvant avoir comme conséquence le développement d’un TCA. Ainsi, considérant qu’il existe un lien entre les enjeux narcissiques et les TCA, et que les TCA et les préoccupations alimentaires ont une symptomatologie commune, il apparait intéressant de se pencher sur la population sous-clinique afin d’en dégager des patrons de correspondance

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