Études de cas portant sur les traits de personnalité et les mécanismes de défense d'hommes ayant commis un homicide d'une partenaire intime

Abstract

L’homicide d’une partenaire intime a des répercussions majeures sur les protagonistes, leurs familles et la société en général en raison du caractère irréparable du geste. La compréhension de ce geste inscrit dans une relation de couple s’avère complexe en raison des implications émotionnelles. Le profil psychologique de l’homme ayant commis un homicide d’une partenaire intime semble une préoccupation des chercheurs dans ce domaine. Cette recherche, inscrite dans un processus de production d’une thèse en vue de l’obtention du doctorat de psychologie clinique (D.Ps.), a pour objectif d’évaluer et de mieux comprendre les traits de personnalité et les mécanismes de défense chez deux hommes ayant commis le délit d’homicide dans un contexte conjugal. Cette thèse est présentée sous forme de deux articles scientifiques. Le premier article rend compte de l’état de la recherche en relation avec les traits de personnalité et évalue les traits de personnalité de deux hommes ayant commis le délit d’homicide de la conjointe à l’aide de l’entrevue CDI-F (Westen, 2002) et du test SWAP-200 (Shedler & Westen, 1998). L’analyse des traits de personnalité se fait suivant les classifications catégorielle et dimensionnelle du DSM-5 (2015). Le deuxième article porte sur les mécanismes de défense dans le cadre des homicides conjugaux. Les résultats décrivent les mécanismes de défense des participants obtenus auprès d’une catégorisation des mécanismes de défense selon le DSM-IV-TR à l’entrevue CDI-F et d’une analyse du TAT (Murray, 1935) suivant l’interprétation de l’école française (Brelet-Foulard & Chabert, 2003). Les résultats sont présentés préconisant une méthodologie mixte quantitative et qualitative en vue de relever un ample éventail des traits de personnalité et des mécanismes de défense chez ces hommes. Les résultats relèvent une panoplie de traits de personnalité paranoïaque, narcissique, antisociale, limite, dépendante et histrionique (ce dernier seulement chez G). Ainsi, dans le cas G, les traits de personnalité majoritairement répertoriés et ayant fait l’objet d’analyse qualitative sont le sentiment de grandiosité, le manque d’empathie, la pensée interprétative, l'idée d'être spécial, l’irresponsabilité, le sentiment de malveillance, l’absence de remords, la fantaisie de succès illimité, la tromperie-mensonge et le sentiment de vide; des traits qui pointent majoritairement vers un trouble de personnalité narcissique. Alors que dans le cas LF, les résultats montrent une absence de remords, une idée d'être spécial, il s’attend à être exploité, une difficulté à exprimer ses émotions, une impulsivité (TPL et TPAS), un besoin d’être admiré, une tromperie-mensonge, une irresponsabilité et un remplacement rapide des relations. Dans ce cas, malgré un score des traits de personnalité antisociale plus élevé, le participant semble répondre à un fonctionnement hétérogène imbriqué dans les personnalités narcissique, paranoïaque, limite et dépendante. L’étude de la personnalité sur un plan dimensionnel soulève principalement une grandiosité, de la méfiance, une insensibilité, une impulsivité, une prise de risques, une irresponsabilité et une dysrégulation cognitive-perceptuelle, chez les participants à l’étude. Quant aux mécanismes de défense mis en œuvre par les participants, l’étude révèle la présence d’omnipotence, projection, identification projective, clivage, rationalisation, idéalisation, passage à l’acte, dépréciation, déni et intellectualisation (ce dernier seulement chez G). Les mécanismes de défense traduisent des failles au niveau des limites du moi et des opérations défensives chez ces hommes qui en contexte de rupture auraient tendance à se protéger d’une perception d’attaques de la figure féminine, laquelle est perçue comme étant malveillante et abandonnique

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