Évaluation de la distribution de glycosaminoglycans par spectrométrie de masse en tandem dans les tissus de souris atteintes de mucopolysaccharidose de type II

Abstract

Les mucopolysaccharidoses (MPSs) sont des maladies lysosomales causées par des mutations au niveau des gènes codant pour des enzymes impliquées au niveau du catabolisme des glycosaminoglycans (GAGs). Plus précisément, la MPS II est un syndrome multisystémique causée par une mutation du gène IDS, localisé sur le chromosome X, qui entraîne une déficience au niveau de l’enzyme iduronate-2-sulfatase. Ce défaut enzymatique perturbe le catabolisme de l’héparan sulfate (HS) et du dermatan sulfate (DS) entraînant leur accumulation dans différents tissus et liquides biologiques. Il existe deux formes de la MPS II, soit une forme non-neuronopathique (atténuée) et une forme neuronopathique (sévère), cette dernière entraînant une atteinte neurologique. Les autres manifestations progressives incluent généralement des complications au niveau de différents systèmes, tels le système respiratoire, cardiaque, squelettique et au niveau des tissus conjonctifs. La thérapie enzymatique de remplacement (TER) est l’un des traitements actuellement disponibles qui altère la progression de la maladie sans pour autant guérir le patient. Dans le cadre de la présente étude, l’objectif principal était d’étudier la distribution des biomarqueurs de la MPS II chez un modèle animal, soit la souris. Pour ce faire, les tissus de souris furent homogénéisés à l’aide d’un homogénéisateur à billes de céramique puis évaporés sous jet d’azote. Une réaction de méthanolyse utilisant le MeOH/HCl 3N a permis de générer des disaccharides à partir de GAGs. Finalement, les échantillons furent resuspendus dans une solution organique pour l’analyse par chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de masse en tandem. Cette méthodologie a été validée et elle a permis d’évaluer la distribution de l’HS et du DS au niveau du foie, du cerveau, du cœur, des reins, du petit intestin, de la rate, des poumons ainsi que de l’urine et du plasma chez des souris MPS II traitées par TER, non traitées, ainsi que des souris contrôles saines. Nos résultats montrent une grande variabilité au niveau de la distribution de HS et du DS dans les tissus et les liquides biologiques. La concentration la plus élevée de HS a été mesurée au niveau du foie, suivis des reins, de la rate, des poumons, du petit intestin du coeur, et du cerveau alors que pour le DS, la concentration la plus importante a été observée au niveau des poumons, suivis du foie, de la rate, du cœur, des reins, du petit intestin et du cerveau. La TER s’est avérée efficace pour réduire la concentration des deux biomarqueurs dans tous les tissus, sauf au niveau du cerveau. En conclusion, la méthode développée dans le cadre de cette étude est robuste et pourrait être un outil de choix pour l’analyse des tissus de différents organes de souris afin d’évaluer l’efficacité de traitements futurs

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