Régulation de l'expression du récepteur du facteur activateur des plaquettes par l'interféron-gamma dans les monocytes humains

Abstract

Depuis ces dernières années, les travaux effectués au laboratoire du Dr Pleszczynski ont démontré de façon non équivoque l'importance potentielle du facteur activateur des plaquettes (PAF) dans les processus inflammatoires. Par exemple, le PAF augmente la production de cytokines pro-inflammatoires par les monocytes et les macrophages, telles que l'interleukine-1 (IL-1) et le facteur de nécrose tissulaire alpha (TNF?). Récemment, le groupe du Dr Pleszczynski a mis en évidence la présence, de façon constitutive, du récepteur du PAF (hPAF-R) chez les monocytes humains. Dans cette étude, nous avons entrepris de vérifier la modulation du hPAF-R par l'interféron-gamma (IFN?), un puissant activateur des monocytes et des macrophages. Nos résultats montrent que le traitement des monocytes avec (IFN?), amène une accumulation d'ARNm du hPAF-R, de façon dépendante de la concentration et du temps. L'IFN? est inactif à cet égard. L'effet de l'IFN? est rapide, débutant après 1 heure de stimulation et atteignant un maximum après 2 heures. Le niveau élevé d'ARNm du hPAF-R est maintenu au moins jusqu'à 24 heures. Nos résultats obtenus en cytofluorométrie, avec un anticorps polyclonal dirigé contre le hPAF-R, indiquent que les monocytes traités avec l'IFNy augmentent de 3 à 4 fois l'expression du récepteur à la surface des cellules, comparativement aux cellules témoins. De plus, nous avons observé que cette hausse de l'expression du hPAF-R est associée à une augmentation de la réponse au PAF, en terme de variations du calcium intracellulaire, chez les cellules prétraitées à l'IFN?. Les mécanismes de cette régulation à la hausse ont été examinés. Nos résultats obtenus avec l'actinomycine D, un inhibiteur de la transcription, démontrent que l'accumulation d'ARNm du hPAF-R induite par l'IFN? n'est pas due à une augmentation de la stabilité du message, mais plutôt à une régulation transcriptionnelle. De plus, cette modulation à la hausse de l'ARNm du hPAF-R par l'IFN? ne nécessite pas de synthèse protéique de novo, puisque le traitement à la cycloheximide, un inhibiteur de la synthèse protéique, n'affecte en rien cette accumulation d'ARNm. Ces études montrent pour la première fois que l'IFN? module l'expression du gène hPAF-R chez les monocytes humains, par un mécanisme transcriptionnel. Cela pourrait représenter un exemple typique de régulation des récepteurs de médiateurs lipidiques par une cytokine dérivée des lymphocytes, ajoutant ainsi un nouvel élément dans les interactions entre les réponses immune et inflammatoire

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