Méta-analyse de l'efficacité de l'activité physique dans le traitement et la prévention de l'ostéoporose

Abstract

Une méta-analyse de l'efficacité de l'activité physique dans le traitement et la prévention de l'ostéoporose a été effectuée sur 15 études publiées entre janvier 1966 et août 1992. Les études ont été repérées par Medline et en vérifiant les bibliographies des articles pertinents. Chaque publication devait évaluer un programme d'activité physique en mesurant la masse osseuse de femmes provenant d'un groupe expérimental et témoin. Trois individus ont recueilli les informations numériques nécessaires à la méta-analyse et évalué la rigueur scientifique de chaque publication. Une version adaptée de l'instrument de Chalmers, évaluant le protocole d'étude, les analyses statistiques, et la présentation des résultats a été utilisée pour déterminer les scores de qualité de chaque étude. Des grandeurs de l'effet ont été calculées selon Hedges et Olkin pour chaque variable et site mesurés dans les publications. La méthode de DerSimonian et Laird a permis de déterminer la mesure globale de l'effet lors du regroupement des études. Cent soixante-dix-neuf publications ont été générées par la recension des écrits. Parmi celles-ci, 115 étaient descriptives, 28 transversales, trois n'avaient pas de groupe témoin, une était sous forme de résumé, 12 visaient la prévention, trois le traitement, et 16 ont dues être rejetées. La raison principale des rejets était le manque d'informations nécessaires à la méta analyse. Une étude était considérée à caractère préventif lorsque des femmes en santé participaient au programme d'exercice. Par contre, lorsque des femmes souffrant d'ostéoporose étaient enrôlées dans le programme, l'étude adhérait au groupe traitement. Toutes les analyses ont été faites séparément pour les études de prévention et de traitement. La cote moyenne de qualité a été de 44% avec une étendue variant de 22 à 76%, les cotes les plus élevées provenant des études à devis aléatoire. La durée des programmes d'exercice était de 5 mois à 4 ans pour les études de prévention, et de 5 à 8 mois pour les études de traitement. Les sites et les variables les plus fréquemment étudiés à l'intérieur des études étaient la colonne lombaire et le radius, le contenu minéral des os et la densité minérale osseuse. Dans les 12 études visant la prévention, aucun effet significatif de l'activité physique n'a été observé sur la colonne lombaire. Toutefois, un effet de l'exercice a été détecté sur l'avant-bras (IC95% = [0,017; 0,277]) et sur le rapport contenu minéral et épaisseur de l'os au niveau du radius distal (lC95% = [0,0155;0,2193]). Aucun effet significatif n'a été observé dans les trois publications visant le traitement de l'ostéoporose. Même si plusieurs effets ont été non-significatifs, la puissance à détecter une différence de masse osseuse de 6%/an entre les groupes expérimental et témoin variaient de 88 à 97%. En ce qui concerne les caractéristiques des études, il n'y a eu aucun effet significatif de l'intensité des programmes (p=0,1169), de la durée de ceux-ci (p=0,3827), de l'observance (p=0,1450), de la taille de l'échantillon des études (p=0,4521), et du devis expérimental (p=0,1169) sur la masse osseuse. Par contre, une relation quadratique entre le score de qualité et la mesure de l'effet a été observée (p=0,0499). Selon les résultats obtenus par la présente méta-analyse, les programmes d'activité physique comprenant la marche, la course, l'aérobie, et le conditionnement physique, d'une durée médiane de 1 an, et d'intensité moyenne sont plus efficaces en prévention de l'ostéoporose, et d'avantage sur l'avant-bras. Cependant, en se basant sur les résultats publiés à ce jour dans la littérature, nous sommes dans l'impossibilité de recommander l'activité physique pour traiter ou prévenir l'ostéoporose au site lombaire

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