Récepteurs de corticostéroïdes dans le cytosol de reins d'embryons de poulets

Abstract

Notre étude des récepteurs de corticostéroïdes dans le cytosol de reins d'embryons de poulets comporte quatre grandes divisions. La première concerne les essais préliminaires aux conditions expérimentales idéales. La seconde s'adresse plus particulièrement aux caractéristiques semblables puis aux propriétés distinctives de ces récepteurs. La troisième analyse leur ontogénèse et la relation temporelle avec l'hormonogénèse. La quatrième tente de mettre en évidence les réponses biochimiques et physiologiques à l'action rénale des glucocorticoïdes et de l'aldostérone. Après avoir effectué les études préliminaires, il a été décidé d'employer un tampon sucrose 0.32 M, tris 0.01 M, EDTA 1.5 mM et MgC12 3.2 mM, pH 7.4 pour les études réalisées avec les glucocorticoïdes et une solution de sucrose 0.25 M, et du CaC12 3 mM à pH 6.4 pour les essais avec l'aldostérone. L'incubation des récepteurs et des hormones est effectuée à 4°C pendant une heure. On a aussi déterminé la nature protéique des récepteurs par traitements enzymatiques, leur stabilité à différentes températures ainsi que l'intégrité biochimique des hormones utilisées aux cours de nos essais. Les caractéristiques communes des récepteurs des corticostéroïdes ont ensuite été démontrées à l'aide de techniques reconnues. Les récepteurs ont un poids moléculaire d'environ 100,000 daltons. Ils lient de 10% à 30% de la corticostérone et de la dexaméthasone tritiées incubées en concentration de 1 x 10-9 M, comparativement à 5% à 15% pour l'aldostérone. Les paramètres de liaison hormones-récepteurs se distinguent par une forte affinité, de l'ordre de 10 (exposant 8) M(exposant-1), et une faible capacité (10(exposant -13) moles/mg protéines) des récepteurs envers l'hormone. Ceci suggère que nous avons affaire à des récepteurs typiques. Les complexes récepteurs -[3H]- hormone sont assez stables à mais perdent leur intégrité lorsque chauffés à 65°C ou traités avec de fortes concentrations de suspension de charbon-Dextran. Ils sédimentent dans la région de 8S en gradients de densité, et aux environs de 3S en présence de KC1 0.5 M. L'élution de l'incubat sépare les complexes de l'hormone libre avec à peu près la même efficacité que la technique d'adsorption de l'hormone libre sur charbon-Dextran. Enfin, et c'est un critère important, les complexes cytosoliques subissent une translocation aux noyaux. Les distinctions entre les différents récepteurs de corticostéroïdes ont été mises en évidence par des études sur leur spécificité en vers les glucocorticoïdes et l'aldostérone respectivement. L'aldostérone n'est déplacée de son récepteur spécifique qu'avec 3 à 5 fois plus de glucocorticoïde que d'aldostérone. Inversement, celle-ci n'affecte pas la liaison des glucocorticoïdes à leurs récepteurs spécifiques. La compétition d'autres stéroïdes envers les corticostéroïdes, pour leurs récepteurs, est faible, sauf dans le cas de la progestérone, et s'étend à un nombre restreint de ces hormones. La vitesse de formation des complexes est d'environ 10(exposant 5) M (exposant -1) sec (exposant -1) et les vitesses de dissociation, de 10 (exposant -6) sec (exposant -1). Les rapports de ces constantes cinétiques donnent des Ka de 4 à 6 x 10 (exposant 2) fois supérieures à ceux calculés par les courbes de déplacement. L'ontogénèse des récepteurs de corticostéroïdes dans le rein d'embryon de poulet a ensuite été étudiée. On a calculé et compilé les paramètres de liaison récepteurs-hormones du 9e jour d'incubation à l'éclosion. Les nombres de sites/mg de protéines sont toujours plus élevés ans le cas des glucocorticoïdes. Ils sont environ 12 fois supérieurs à ceux de l'aldostérone au 15e jour d'incubation. Par contre, les Ka des récepteurs d'aldostérone atteignent 7 fois ceux des glucocorticoïdes. Nous nous sommes interrogés sur la signification de ces différences. Nous avons alors comparé la fluctuation des nombres de sites récepteurs à l'établissement de l'axe hypophysesurrénalien et à l'apparition des corticostéroïdes plasmatiques au cours de l'embryogénèse. Il y a une corrélation étroite entre ces trois phénomènes. Enfin, nous avons évalué l'importance des corticostéroïdes endogènes intracellulaires dans le phénomène de l'ontogénèse des récepteurs. Ceux-ci sont décelables en concentration très faible et n'influencent pas les nombres de sites/mg protéines calculés d'après les courbes de déplacement. Le dernier but que nous visions s'est révélé fort difficile à atteindre à cause de la complexité des actions hormonales dans l'embryon en développement. Nous avons tenté de discerner des événements biochimiques ou physiologiques qui refléteraient les effets directs des corticostéroïdes dans les reins embryonnaires. Les résultats du dosage de l'ornithine décarboxylase ne nous permettent pas d'apporter de conclusion à cette étape. Néanmoins, à partir de l'ensemble de ce travail nous avons formulé quelques remarques générales quant à l'évolution des récepteurs de corticostéroïdes dans le cytosol de reins d'embryons de poulets. Nous espérons que ces conclusions ajouteront à la compréhension du développement du rein ou de l'organisme entier lors de l'embryogénèse animale

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