Implication de l'interleukine-8 et du monoxyde d'azote dans la caractéristique inflammatoire de la mucoviscidose

Abstract

La mucoviscidose est une maladie héréditaire à caractère récessif touchant environ un enfant caucasien sur deux mille. Le phénotype principal de cette tare est caractérisé par une accumulation de mucus anormalement sec et épais dans les voies respiratoires. Cet état de fait favorise donc la colonisation des sujets atteints par la bactérie Pseudomonas aeruginosa entraînant une infiltration massive des neutrophiles dans les poumons. Il en découle une réponse immunitaire excessive qui est à l'origine d'une inflammation aiguë caractérisée par une production importante de cytokines et de radicaux libres. Les objectifs de la recherche on donc été, dans un premier temps, de quantifier la production des marqueurs d'inflammation soit l'interleukine-S (IL-8), le monoxyde d'azote (NO) et ses dérivés stables par les cellules épithéliales soumises à des stimuli cytokiniques. Une méthode de dosage ELISA a été mise au point de manière à permettre la mesure de l'IL-8 humaine en utilisant des anticorps polyclonaux. Le monoxyde d'azote, quant à lui, a été mesuré indirectement par la méthode colorimétrique de Greiss consistant en la mesure des nitrites dérivés de l'oxydation du monoxyde d'azote. Des études concentration-réponse et cinétiques ont permis de comparer la réponse inflammatoire du phénotype normal à celle obtenue par une lignée CFTR négative. De plus, l'implication de l'IL-8 et du monoxyde d'azote produits par les neutrophiles ayant infiltré les poumons FK dans le processus de destruction protéolytique conduisant à la bronchiectasie a été étudiée en mesurant ces médiateurs dans la phase soluble des expectorations de patients FK et de fumeurs bronchitiques. Les neutrophiles isolés de ces expectorations de même que du sang périphérique de sujets FK et normaux, lorsque mis en culture, ont permis l'évaluation de la production spontanée d'IL-8 et de NO de même que l'étude de la modulation positive et négative de ces marqueurs d'inflammation. Si l'inflammation a pu être induite par des cytokines dites pro-inflammatoires telles que l'interleukine-1? (IL-1?) et le tumor necrosis factora (TNFx), elle a aussi pu être inhibée par rinterférony (IFNy) alors que rinterleukine-4 (IL-4) et les anti-inflammatoires synthétiques ont été sans effet. L'inhibition de la production de NO par les neutrophiles et les cellules épithéliales a été étudiée en prétraitant les cellules avec des antagonistes de L-arginine tels que le Ng-monométhyl-L-arginine (L-NMMA), la forme méthyle ester de l'arginine (L-NAME) et la canavanine (L-CAN). Seul le L-NMMA a pu inhiber partiellement la production de NO par les neutrophiles humains induite par la présence de la bactérie P. aeruginosa. Dans un deuxième temps, l'isolement, la purification et la constitution d'un stock d'une souche clinique de Pseudomonas aeruginosa a permis de procéder à des études relatives à l'aspect bactériologique de la maladie. Les interactions entre le pathogène opportuniste et les cellules de l'hôte ont été étudiées en mesurant la production d'IL-8 et de NO induite par la co-incubation de ces deux entités biologiques. De plus, en cultivant la bactérie dans un milieu bactériostatique il a été possible de déterminer l'aptitude de celle-ci à utiliser les produits métaboliques des cellules de l'hôte pour sa propre croissance. Les travaux ont démontré que Pseudomonas aeruginosa constitue un agent inflammatoire important puisqu'elle induit la production d'IL-8 et de NO chez les neutrophiles de même que chez les cellules épithéliales des voies aériennes supérieures. Cet?te production de marqueurs d'inflammation peut, par ailleurs, être associée au degré de sévérité de la maladie. Les expériences de bactériologie ont permis de démontrer que P. aeruginosa tire avantage de la réaction qu'elle provoque puisqu'elle semble utiliser à la fois le nitrate dérivé du NO et l'IL-8. Ainsi donc, ce travail a permis de mieux comprendre les interactions entre les marqueurs d'inflammation, le pathogène impliqué et les cellules de l'hôte et ont permis de mieux saisir les causes de la persistance de l'infection à Pseudomonas aeruginosa. En outre, notre travail a permis de documenter des mécanismes inflammatoires cruciaux qui devraient devenir des cibles thérapeutiques dans de nouvelles approches au traitement de la mucoviscidose

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