Depuis plusieurs années, la prévalence de la plupart des maladies auto-immunes connait une hausse. Aux États-Unis, plus de 23.5 millions de personnes souffrent d’une maladie auto-immune et parmi celles-ci on estime qu’environ 25 millions d’individus ne sont toujours pas diagnostiqués (AARDA, 2011). Le National Institutes of Heath (s.d.) définit une maladie auto-immune comme étant des attaques du système immunitaire contre certains tissus du corps humain. On dénombre environ 80 maladies auto-immunes différentes. La sclérose en plaques (SP) fait partie de ces maladies auto-immunes et elle touche environ 350 000 personnes aux États-Unis (Ehrman, 2009). Au Canada, le nombre de personnes atteintes de la SP se situe autour de 100 000 (Statistique Canada, 2011). Les causes de la SP ne sont pas encore bien définies, même si les des chercheurs ont identifiés des pistes comme la position géographique (Scolding et Wilkins, 2012), l’exposition au soleil et vitamine D (Van Der Mei et al., 2003; Munger, Levin, Hollis, Howard et Ascherio, 2006), les agents infectieux (Gilden, 2005), le tabagisme (Ascherio et Munger, 2007), l’alimentation (Ascherio et Munger, 2007) et les facteurs génétiques (Howard, Stankiewicz et Weiner, 2012). Cependant, certaines recherches tendent à montrer qu’un programme d’exercices physiques et la gestion du stress pourraient atténuer différents symptômes de la maladie et améliorer la qualité de vie des patients (Artemiadis et al., 2012; Mohr et al., 2012; Motl et Gosney, 2007). Le kinésiologue possède alors un rôle primordial lorsqu’il s’agit d’intervenir auprès de cette population. Il se doit de connaître la maladie et les symptômes associés, les paramètres de la prescription d’exercice, les effets secondaires de certains médicaments pour offrir une intervention appropriée aux patients souffrant de SP. En Estrie, plus de 2 000 personnes souffrent de la maladie et de nouvelles personnes sont diagnostiquées chaque mois (Le Sherbrooke Express, 2015). Suite à l’annonce du diagnostic, plusieurs personnes ont tendance à s’isoler et courent un plus grand risque de développer une dépression. La prévalence de la dépression au Canada se situe à 11.3 % (Sunderland et Findlay, 2013) contrairement à 37 % chez les personnes atteintes de la SP (Patten, Beck, Williams, Barbui et Metz, 2003). D’ailleurs, les personnes atteintes de SP doivent apprendre à vivre avec plusieurs symptômes de la maladie qui affectent grandement leur qualité de vie. Les problèmes urinaires, la fatigue, le manque de désirs sexuels, les pertes de mémoire et le handicap physique font partie des symptômes affectant la plupart de personnes atteintes de la SP (Howard, Stankiewicz et Weiner, 2012). Il est donc important d’offrir un programme adapté pour cette population afin de leur donner des outils et qu’elles puissent les utiliser afin de minimiser le stress, l’anxiété et la fatigue normalement associés à cette maladie