L'éloge du travail n'est plus à faire et beaucoup d'autres avant nous l'ont fait. Toutefois si le travail offre des retombées positives (Limoges 1987), telles que l'autonomie financière, le statut, la réalisation de soi, les relations interpersonnelles, la gestion de son temps et de l'espace, tous ne s'accordent pas le même droit au travail. C'est ainsi qu'au Québec, les personnes vivant avec une déficience physique, sensorielle, intellectuelle ou psychique considérées aptes au travail, sont absentes du marché du travail et ce, dans une proportion de 85 à 90%.Les causes de cette absence sont-elles attribuables aux croyances qu'entretiennent ces personnes face à elle-même ou à la fermeture d'un marché du travail qui ne fait pas encore la nuance entre les notions de rentabilité et de productivité? Nous ne répondrons pas à la question, puisque ce n'est pas là l'objet de notre étude. Toutefois il est certain que le fait d'offrir un programme visant à aider l'adulte vivant avec une déficience physique ou sensorielle à accroître son employabilité et sa capacité de se maintenir en emploi signifie que la société québécoise actuelle reconnaît que la personne handicapée est d'abord et avant tout une personne à part entière, et qu'elle est capable de productivité. Cet essai compte quatre parties. Dans un premier temps nous présenterons le programme de formation préparatoire à l'emploi à l'intention des personnes vivant avec une déficience physique ou sensorielle que nous avons expérimenté dans le cadre de cet essai. Subséquemment nous exposerons les raisons justifiant le choix du modèle théorique retenu en regard de notre clientèle. Nous préciserons ensuite la méthodologie de recherche utilisée pour l'expérimentation de ce programme. Enfin nous transmettrons, dans la quatrième partie les résultats et la discussion de l'expérimentation pour répondre au questionnement de cet essai