thesis

La gestion du cerf de Virginie au Québec : examen du modèle québécois et propositions de modes de gestion adaptatifs

Abstract

Dans certains secteurs du sud du Québec, les populations de cerfs ont atteint ou surpassé la capacité de support du milieu provoquant une dégradation des habitats forestiers, augmentant le risque d’accidents routiers et endommageant les cultures et la régénération forestière. Malgré les efforts de stabilisation ou de réduction des cheptels, les objectifs de population sont parfois difficilement atteignables. Ce constat remet alors en question la capacité des gestionnaires de la faune à contrôler efficacement l’abondance des cerfs à l’aide des outils de gestion actuels. L’objectif de cet essai est d’examiner le modèle québécois de gestion du cerf de Virginie afin de proposer des pistes d’amélioration du cadre et des outils de gestion, ainsi que du système de suivi. Pour ce faire, la revue des modèles de gestion d’États du nord-est américain, soit le Maine, le New Hampshire, l’État de New York, la Pennsylvanie et le Vermont, sert de référence à l’élaboration de modes de gestion adaptatifs qui tiennent compte de la réalité du terrain. Quatre éléments ressortent clairement de la revue des modèles de gestion. Premièrement, la Pennsylvanie est la seule entité administrative à définir des objectifs de population à partir de critères que sont la santé des cerfs, l’état des habitats forestiers et l’importance des conflits humain-cerf. Deuxièmement, les outils de gestion varient peu entre les entités administratives étudiées. Troisièmement, le Québec ne possède pas les outils adéquats pour effectuer une gestion localisée de l’abondance des cerfs. Finalement, bien que les entités administratives évaluent l’abondance relative des cerfs et les processus démographiques, l’évaluation des impacts des cerfs sur le milieu est inadéquate. Pour améliorer son modèle de gestion, le Québec doit suivre l’exemple de la Pennsylvanie et adopter une gestion orientée sur les impacts des cerfs sur le milieu. Une approche adaptative favoriserait l’intégration de savoirs multidisciplinaires, susciterait la participation des parties prenantes au processus décisionnel et fournirait un cadre de gestion flexible. L’instauration d’un programme d’aide à la gestion permettrait d’intensifier le prélèvement faunique dans les secteurs de fortes densités de cerfs. De plus, les contraintes liées à la chasse sportive doivent être traitées par les gestionnaires de la faune afin d’optimiser les outils de gestion. Différents programmes sont proposés afin d’améliorer l’accès au territoire ainsi que de garantir la rétention des chasseurs et le recrutement de la relève. L’instauration d’un niveau supplémentaire de prélèvement requiert l’identification des zones de concentration des dommages générés par les cerfs par analyse spatiale. Le système de suivi actuel doit être révisé afin d’y inclure des programmes d’acquisition de données axés sur l’évaluation de la santé des cerfs, l’état des habitats forestiers et l’importance des conflits inhérents à la cohabitation des humains avec la faune. En conclusion, la participation soutenue de l’ensemble des parties prenantes est requise pour la saine gestion des populations de cerfs

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