thesis

Implications sociales et écologiques de la propagation des chiens domestiques : généralités, mesures d’atténuation et étude de cas au Chili

Abstract

Depuis 14 000 ans, les humains ont tiré profit de la relation qu'ils ont développée avec les chiens (Canis familiaris). La négligence humaine a par contre renversé la vapeur, faisant des chiens des animaux nuisibles dans plusieurs pays du monde. En effet, une irresponsabilité généralisée de la part des propriétaires de chiens a donné naissance à une surpopulation canine. Avec plus de 700 millions d'individus, dont le trois quart serait errant, les chiens sont devenus les canidés les plus nombreux sur Terre. Leur omniprésence, à des densités parfois démesurées, cause inévitablement un impact significatif sur la santé humaine, la faune sauvage et l'élevage d'animaux domestiques. Parmi les pays caractérisés par un mauvais contrôle canin figure le Chili. Cet endroit note le plus grand nombre de chiens par habitant. Le premier objectif de cet essai était de déterminer l'impact des chiens sur les humains et leurs activités. Le second était de réviser les notions écologiques touchant la présence des chiens à l'échelle internationale dans le but déterminer les conséquences qu'ils ont en milieu naturel et rural. Le troisième objectif était de mesurer l'amplitude des interférences écologiques entre les chiens et la faune. Le quatrième et dernier objectif consistait à formuler des recommandations visant à diminuer l'impact négatif des chiens au Chili, tout en considérant l'aspect culturel et législatif national. La revue de littérature exhaustive de l'impact des chiens sur la santé et l'écologie a permis de constater que les chiens ont effectivement un impact négatif sur tous les continents et sur plusieurs îles. Ils sont porteurs d'au moins 60 zoonoses, dont les principales sont la rage et l'échinococcose cystique, toutes les deux responsables de la mort de milliers d'êtres humains chaque année. Figurant parmi les 100 espèces invasives les plus nuisibles au monde, les chiens perturbent profondément l'équilibre écologique naturel. En effet, leur omniprésence et leur capacité à coloniser une gamme variée d'habitats laissent des marques importantes, et souvent permanentes, dans la biodiversité. Par ailleurs, les chiens sont des prédateurs féroces et des charognards efficaces, dominant plusieurs autres espèces de la faune sauvage. Les maladies qu'ils sont susceptibles de transmettre à des animaux de différentes classes taxonomiques et leur haut taux de prédation sur des animaux d'élevage font du meilleur ami de l'Homme une bête plutôt inquiétante. Comme la plupart des problèmes causés par les chiens surviennent en raison de leurs libres déplacements, cet essai a approfondi la possibilité de diminuer la population canine errante. Dans le contexte culturel et législatif spécifique du Chili, différentes mesures d'atténuation ont été examinées. Il découle de celles-ci qu'une restructuration législative visant à responsabiliser la tenue des chiens est absolument cruciale. Les lois à instaurer doivent être sans aucune ambigüité, facilement applicables par une autorité déterminée, et formulées de façon à s'attaquer à la source du problème. Il est donc suggéré d'imposer des amendes sévères aux propriétaires qui n'ont pas fait stériliser leur chien et le laissent déambuler librement, de même qu'à tous ceux qui abandonnent un chien ou le laisse déambuler librement. Ces mesures visent à éliminer la reproduction incontrôlée et non désirée, encourager la tenue responsable des chiens et décourager leur obtention dans le cas où il est impossible pour un propriétaire de lui assurer une vie saine et active. Évidemment, l'éducation de la population chilienne est un élément fondamental dans la compréhension de ces lois et dans l'acceptation d'un potentiel programme de stérilisation. L'analyse des moyens d'intervention possibles suggère qu'une stérilisation chimique des mâles effectuée par des vétérinaires compétents serait efficace pour contrôler la population canine et ultimement la réduire. De plus, un contrôle sanitaire municipal empêchant l'accès des chiens aux ordures ménagères est recommandé. De façon à conserver un registre sur les dynamiques populationnelles canines lors de l'implantation de ce programme de stérilisation, il serait souhaitable de se servir de puces électroniques sous-cutanées. L'insertion d'un tel dispositif sur chaque chien permettrait de compiler des informations cruciales à la gestion de cet animal domestique en vue de contrer leur abandon, leur prolifération, et ultimement mettre fin à leur souffrance. En appliquant ces mesures, il est souhaité que la qualité de vie des chiens et la perception des humains sur ceux-ci s’améliorent. Finalement, ces suggestions contribueront significativement à diminuer leurs impacts sur la santé humaine et l’écologie

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