Tournant postcolonial francophone : nouvelles résistances et savoirs subalternes dissidents

Abstract

Dans cette étude nous explorons la possibilité de renouveau de la grille de lecture postcoloniale afin de considérer les représentations fictionnelles non-conventionnelles de la situation post-coloniale contemporaine et de l’Autre postcolonial. Notre perspective critique est informée par des contributions théoriques qui s’affichent comme « dissidentes » par rapport au discours postcolonial orthodoxe. Nous recensons ces positions émergeantes pour apprécier leur rôle dans le renouvellement épistémique, dans les conditions où le discours postcolonial semble être arrivé à un moment de crise. Nous avançons ainsi l’idée que l’instrumentaire conceptuel du canon postcolonial ne peut plus soutenir de manière cohérente son argumentaire politique et ses (méta)récits explicatifs devant la réalité postcoloniale contemporaine. Les fictions des trois auteurs « francophones » de l’extrême contemporain qui font l’objet de notre analyse (Mohamed Razane, Marie NDiaye et Patrice Nganang) mettent en scène des façons très différentes de représenter le « savoir subalterne ». Par contre, le discours critique, informé par un cadre de pensée postcoloniale orthodoxe, s’avère souvent très homogène, unidimensionnel, et même peu capable d’évaluer cette diversité de formes d’expression autrement qu\u27en déclarant illégitimes les représentations qui ne correspondent pas à ses préconceptions interprétatives. Pour démontrer cette hypothèse, nous vérifions la fidélité du discours postcolonial à ses propres principes d’analyse, spécialement la validité des (méta)récits postcoloniaux reliant l’intention du texte et sa politique au lieu d’énonciation. En dernière instance, le but de cette thèse est d’envisager de nouveaux espaces de légitimité discursive pour les représentations non-conventionnelles de la subalternité, de l’hégémonie et de l’altérité, occultées ou même mises en accusation par la pensée postcoloniale orthodoxe

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