Sénescence, sélection sexuelle et dynamique de population du bouquetin des Alpes (Capra Ibex)

Abstract

Le principal objectif de cette thèse est d’étudier les variations intra et inter individuelle pour deux traits phénotypiques reliés à la valeur sélective, et d’analyser la dynamique d’une population sauvage de bouquetin des Alpes (Capra ibex). Le premier chapitre analyse la relation de deux traits phénotypiques reliés à la valeur sélective (le gain de masse corporelle, et l’intensité d’infection parasitaire gastro-intestinal) et d’un caractère sexuel secondaire (la croissance des cornes) avec l’âge, des facteurs environnementaux, la survie, et avec l’hétérozygotie, ceci au sein d’un large échantillon de bouquetins des Alpes mâles en libertés et marqués individuellement. À travers la croissance corporelle et les comptages fécaux d’oeufs de nématodes gastro-intestinaux, il a été mis en évidence un phénomène de sénescence et de coût pour la reproduction. En analysant un large échantillon de squelettes de bouquetins mâles trouvés morts dans l’hiver pour cause de famine, nous avons trouvé que le début de la sénescence était caractérisé par la longueur de segments de croissance annuels âges spécifiques des cornes, mais pas par leur asymétrie. Enfin, des corrélations entre l’hétérozygotie et la valeur sélective ont été mises en évidence pour la croissance des cornes, mais pas pour la masse corporelle et l’intensité d’infection parasitaire. Le deuxième chapitre traite de l’importance relative de la densité dépendance et de la variabilité stochastique du climat sur la dynamique d’une population d’ongulé de montagne, à travers l’analyse de série temporelle de 45 ans de recensements de bouquetins des Alpes collectés dans le Parc National du Grand Paradis en Italie. Pendant les 28 premières années de l’étude, le nombre total de bouquetins a varié entre 2600 et 4000 sans tendance visuelle apparente. Au cours de cette période, il est apparu que des oscillations avec une périodicité de 3 à 8 ans étaient présentes. Dès 1982, les comptages de bouquetin ont augmentés régulièrement pour atteindre un pic de 5000 en 1993 et ensuite décroître. Nous avons montré que la taille de population du bouquetin était limitée à la fois par la densité dépendance et par l’épaisseur de neige. Un modèle basé sur ces deux facteurs et ajusté pour les 19 premières années de données, réussi avec succès à prédire l’augmentation et le déclin subséquent de la taille totale de la population pour les 20 dernières années de l’étude. Cette thèse conclue avec un troisième chapitre présentant deux techniques innovatrices utiles pour l’étude de populations d’ongulés en liberté.Abstract: The main objectives of this thesis are to investigate within and between-individual variation in fitness related phenotypic traits and to analyse the population dynamics of a wild population of Alpine ibex (Capra ibex). The first chapter analyzes the relationship of two fitness-related phenotypic traits (body mass gain and the intensity of gastrointestinal parasite infection) and one secondary sexual trait (horn growth) with age, environmental factors, survival and heterozygosity in a large sample of individually tagged free-ranging Alpine ibex males. Evidence for senescence and costs of reproduction in body growth and fecal counts of gastrointestinal nematode eggs was found. Analysing a large sample of male ibex skulls, found dead in winter from starvation, we found that the onset of senescence was signaled by the length of age specific yearly horn growth segments, but not by their asymmetry. Finally evidence for heterozygosity-fitness correlations was found for horn growth, but not for body mass and the intensity of parasite infection. The second chapter investigates the relative importance of density dependence and of stochastic climatic variability in the population dynamics of a mountain ungulate, analysing a 45 year long time series of Alpine ibex censuses collected in the Gran Paradiso National Park, Italy During the first 28 years of the study, the total number of ibex ranged from about 2600 to about 4000 with no visually apparent trend. During this period oscillations with periodicities of about 3 and 8 years appeared to be present. From 1982 onwards, ibex counts increased steadily and peaked at almost 5000 in 1993, decreasing afterwards. We show that the ibex population size was limited by both density dependence and deep snow. A model based on these factors fit to the first 19 years of data was successful in forecasting the increase and subsequent decline in total population size over the final 20 years of the study. The thesis concludes with a third chapter presenting two innovative techniques useful in the study of free-ranging populations of ungulates

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