Cet article se penche sur la pratique des serments d'alliance religieuse (Covenants) dans l'Ecosse moderne. Les covenants étaient des serments d’alliance publics, prêtés en défense de la foi protestante et pour promouvoir une Réforme tant nationale qu'individuelle. Si ces serments avaient des points communs avec les confessions de foi que l'on trouve partout en Europe à cette époque, ils avaient la particularité d'être employés en temps de crise et centrés sur les doctrines qui étaient au cœur des controverses du moment. Cet article retrace les origines de cette tradition écossaise, puis en présente les principaux avatars: la Negative Confession de 1581, le National Covenant de 1638 et le Solemn League and Covenant de 1643. Ces covenants, prêtés de manière répétée et à l'échelle nationale propagèrent l'idée que l'Ecosse était une nation en alliance avec Dieu et que ces serments devaient être régulièrement renouvelés. Les covenants ont aussi ancré l'idée que la Réforme était un processus continu : une quête incessante de perfectionnement et la promotion d’un état de perpétuelle vigilance contre le pêché et l'erreur. Le covenant fut renouvelé en 1648 par la nation toute entière, puis par des groupes de plus en plus restreints de presbytériens radicaux en 1666, 1689, 1712 et 1743. Ces renouvellements successifs n'avaient pas de fonction commémorative mais constituent une réaffirmation de ces principes intemporels. La pratique des covenantaires en est alors venue à symboliser la résistance au contrôle du roi sur l'Eglise et à la mouvance libérale au sein de celle-ci.This article examines the swearing of collective religious covenants in early modern Scotland. Scotland’s Covenants were public oaths in support of protestant beliefs and in favour of national and individual Reformation. Though they shared some of the characteristics of the confessions of faith found across Europe, the Covenants were written in times of crisis and focused on doctrines of particular salience at the moment of composition. The article traces the origins of covenanting in the Scottish Reformation, before examining the Negative Confession of 1581, the National Covenant (1638) and the Solemn League and Covenant (1643). Because these oaths were sworn repeatedly, and on a national basis, they propagated the idea that Scotland was in covenant with God, and that this covenant should be periodically renewed. The Covenants also enshrined a notion of continuous Reformation: a process of constant striving for reform, and of perpetual vigilance against error and sin. When Scots again renewed the Covenants, nationally in 1648, and by a dwindling number of radical Presbyterians in 1666, 1689, 1712 and 1743, they were not commemorating the Reformation, but reaffirming its apparently timeless principles. Covenanting thus came to epitomize resistance to royal control over the church and then to the liberalizing tendencies within the Kirk