« Avoir la compagnie de l'autre sexe » : la répression des relations charnelles illicites à Genève au XVIIIe siècle : une histoire de l'expression sociale du désir selon les procès en paillardise

Abstract

Dès 1566, les autorités genevoises instaurent une répression de la paillardise (relations sexuelles hors mariage). Au XVIIIe siècle, cette répression ne concerne plus que les grossesses illégitimes. Entre 1670 et 1794, les magistrats genevois instruisent 3420 procédures (40% de la criminalité réprimée), cherchant à sanctionner les comportements sexuels illicites des parents et à établir la charge de l'enfant. Le dispositif de gestion de l'illégitimité ne s'arrête toutefois pas à la répression pénale de la paillardise. L'Hôpital Général, comme le Consistoire y concourent aussi. En s'intéressant aux récits judiciaires des prévenus « en paillardise », cette recherche vise à déceler les mécanismes de formation de la famille sous l'Ancien Régime autour de la naissance litigieuse du bâtard. L'intégration familiale de l'enfant est explorée au travers deux pratiques, l'une de rejet physique et l'autre symbolique, l'abandon et la dénomination du nourrisson. L'issue du procès instaure une obligation à charge de l'un des parents. Les procès en paillardise constituent ainsi un véritable instrument de pacification sociale sous l'Ancien Régime

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