L’oeuvre poétique d’Algernon Charles Swinburne met en place les multiples modalités d’une décomposition qui se manifeste tant thématiquement que prosodiquement dans le corps du texte. Cadavres, corps lépreux, noyés peuplent son univers poétique. Dépassant les clichés et les lieux communs de l’esthétique décadente, Swinburne questionne la possibilité d’une matérialité proliférante, dont le caractère débordant viendrait contaminer la forme poétique elle-même, entamant un curieux cycle autopoïétique qui annonce d’innombrable possibilités de recomposition formelle. Cette thèse se propose de questionner les enjeux de ces pratiques poétiques, afin de comprendre où l’œuvre de Swinburne se situe dans le contexte de la circulation des idées à la fin du dix-neuvième siècle. Pour ce faire, nous explorerons le riche intertexte qui unit le poète à la littérature française, de François Villon à Stéphane Mallarmé, en passant par Clément Marot et Charles Baudelaire. Swinburne, francophone et francophile, apparaît comme une figure méconnue non seulement de la littérature anglaise, mais aussi des lettres françaises.The poetical works of Algernon Charles Swinburne articulate the manyavatars of a decomposition that manifests itself both the matically and prosodically in the text. Corpses, lepers, drowned bodies abound in his poetic universe. Beyond the clichés and common places of decadent aesthetics, Swinburne interrogates the possibility of proliferating materiality, so intense and irresistible that it contaminates the poetic form itself. This dynamics starts a curious autopoietic style that heralds the limitless possibilties of a formal recomposition. This thesis examines the stakes of Swinburne’s poetics, in order to understand where it stands in the context of the circulation of ideas during the end of the nineteenth century. In order to do so, this work will explore the dense intertextuality that connects the poet to French literature, from François Villon to Stéphane Mallarmé, through Clément Marot and Charles Baudelaire. Swinburne, francophone and francophile, appears as a overlooked figure, central both in English and French literatures