Étude de certains aspects de l'immunocompétence en relation avec l'apport lipidique diététique chez un groupe de personnes agées

Abstract

Le vieillissement est associé à une plus grande vulnérabilité aux déficiences nutritionnelles et aussi à une prévalence accrue de maladies chroniques. L'immunosénescence progressive caractéristique du vieillissement semble impliquée dans l'étiologie de plusieurs maladies du vieil âge (arthrite, athérosclérose, maladies cardio-vasculaires, cancer, maladies infectieuses). En termes de résistance aux maladies, les conséquences cliniques de cette double vulnérabilité, nutritionnelle et immunologique, pourraient bien dépendre de l'état nutritionnel de l'individu âgé. D'ailleurs, les changements observés dans l'immunocompétence, soit lors du vieillissement, soit lors d'une malnutrition protéino-énergétique, présentent plusieurs similarités. Jusqu'à ce jour, cependant, les résultats d'études sont controversés quant à la relation entre l'état nutritionnel des personnes âgées et leurs réponses à différents tests immunologiques. D'un autre côté, depuis quelques années, les études épidémiologiques ont confirmé que la qualité et la quantité des acides gras diététiques étaient des variables cruciales dans l'étiologie de plusieurs cancers et des maladies cardio-vasculaires. Il ressort des études "in vivo" et "in vitro" que les acides gras poly-insaturés, leurs dérivés et leurs métabolites jouent un rôle primordial dans la régulation de la réponse immune. Cette étude transversale a été entreprise dans le but d'évaluer l'état nutritionnel et certains aspects de l'immunocompétence d'un groupe de personnes âgées de plus de 65 ans de la ville de Sherbrooke, autonomes et en santé, ambulatoires et sans médication régulière obligatoire. L'objectif était d'identifier les relations entre les paramètres de l'état nutritionnel (particulièrement les acides gras poly-insaturés) et certaines réponses immunes (activité de l'interleukine 2 et cytotoxicité naturelle). L'état nutritionnel a été évalué par des mesures anthropométriques, par l'étude du comportement alimentaire et de l'apport d'éléments nutritifs, et aussi par les déterminations biochimiques d'éléments nutritrifs. Une attention particulière a été donnée à la fréquence de consommation des graisses, à l'apport et aux concentrations plasmatiques des différents acides gras. Des analyses de régression multiple ont permis d'investiguer les relations entre les facteurs nutritionnels (variables explicatives) et les paramètres immuns (variables expliquées), tout en tenant compte des facteurs de confusion. Pour chacun des paramètres immuns étudiés, la totalité des facteurs nutritionnels n'expliquent qu'une très faible proportion de leur variation. Aucun des acides gras, diététiques ou plasmatiques, ne contribue significativement à la variabilité de la production de la PGE, ni à celle de l'activité de l'interleukine 2, pas plus qu'à celle de la cytotoxicité des cellules NK. Par contre, il ressort de nos analyses que l'apport des vitamines du complexe B et celui de certains minéraux (fer, zinc, cuivre) auraient un effet positif sur la production de la PGE; de même, l'activité de l'interleukine 2 serait influencée par l'apport des vitamines D et E et par le décompte lymphocytaire total. Par contre, aucune variable nutritionnelle ne semble exercer d'influence significative sur la cytotoxicité

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