Compréhension de la pathophysiologie de l'accident vasculaire cérébral artériel ischémique néonatal

Abstract

Introduction : Les artères cérébrales de gros calibre du système antérieur, regroupées sous le nom de bifurcation carotidienne intracrânienne, sont les plus affectées par les accidents vasculaires cérébraux artériels néonatals, ces AVC étant localisés dans ce territoire dans 85% des cas. L'hypothèse pathophysiologique classique, mais non prouvée, postule que l'occlusion artérielle est causée par un embole d'origine placentaire. Cette croyance reste controversée par le débalancement de la distribution antérieure versus postérieure des infarctus cérébraux, et l'absence d'infarctus extra-cérébraux associés. Une nouvelle perspective pathophysiologique émerge de l'association épidémiologique entre l'inflammation gestationnelle et l'AVC néonatal. Nous postulons que l'inflammation materno-fœtale, induite par l'exposition gestationnelle aux pathogènes, mène à une vasculite affectant spécifiquement la bifurcation carotidienne puis provoque une thrombose focale. Méthodes : Des rates Lewis gestantes sont injectées avec de la saline ou du lipopolysaccharide (LPS) d'Escherichia coli (200 μg/kg/12h) entre les jours de gestation (G) 21 et 22. Les cerveaux de la progéniture sont prélevés à G21, G22 et au jour postnatal (P)1. Le sang maternel, les placentas et le sang fœtal sont échantillonnés à G21 ou G22. A P1, un stress prothrombotique (photothrombose transcutanée) combiné à une hypoxie (3h30, 8% O2) est appliqué sur les artères cérébrales moyennes pour comparer leur susceptibilité à la thrombose chez les ratons exposés au LPS et ceux non exposés. L'immunohistochimie, l'immunofluorescence et l'ELISA ont détecté les marqueurs inflammatoires maternels, placentaires et fœtaux. Résultats : Les artères intra-crâniennes les plus susceptibles à l'AVC expriment constitutivement plus de marqueurs inflammatoires en comparaison aux artères intra- ou extra-crâniennes non susceptibles à l'AVC périnatal. L'exposition gestationnelle au LPS provoque une inflammation maternelle, placentaire et fœtale associées à une production d'IL-1β, de TNF-α et de MCP-1 ainsi qu'une inflammation artérielle affectant le segment proximal des artères intra-crâniennes fortement susceptible aux AVC néonatals. Les ratons LPS + photothrombose + hypoxie présentent des AVC ischémiques ainsi que des déficits moteurs, qui n'étaient pas détectés lorsque la photothrombose + hypoxie était appliquée sans traitement préalable avec le LPS. Conclusion : les résultats acquits par le biais de notre nouveau modèle animal préclinique supportent notre hypothèse d'une augmentation de la susceptibilité à l'inflammation des artères cérébrales antérieures, et ouvrent une nouvelle avenue physiopathologique vasculitique pour les AVC néonatals

    Similar works

    Full text

    thumbnail-image

    Available Versions