Transmission expérimentale du virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo : place de trois espèces vectrices dans les cycles de maintenance et de transmission au Sénégal
Dans cet article, nous rapportons la place de trois espèces de tiques Amblyomma variegatum (Fabricius, 1794), Hyalomma marginatum rufipes (Koch, 1844) et Hyalomma truncatum (Koch, 1844) dans les cycles de maintenance et de transmission du virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (CCHF) au Sénégal. Les imagos de ces espèces ont été infectés par inoculation intra-coelomique. La réplication du virus, les transmissions verticale (transovarienne et transtasiale) et horizontale pour les différentes stases ont été étudiées par les techniques d'isolement sur souriceaux nouveau-nés, d'immunofluorescence indirecte, par la réaction de polymérisation en chaine et par ELISA.Les résultats obtenus ont montré que 15 jours après l'inoculation, des taux d'infection de 100 % ont été obtenus avec Hyalomma marginatum rufipes et Hyalomma truncatum. Ce taux passe à 60 % chez Amblyomma variegatum. Les imagos des trois espèces infectées ont transmis le virus à leurs hôtes ou cours du repas sanguin (100 %). Une transmission transovarienne élevée pour les espèces Hyalomma marginatum rufipes et Hyalomma truncatum a été observée avec respectivement 53 et 50 % de larves positives en immunofluorescence indirecte. Ce taux passe à 12 % chez Amblyomma variegatum. L'infection des tiques ne persiste pas au-delà de la première génération chez les trois espèces étudiées. Les tiques sont donc des vecteurs-réservoirs temporaires mais pas des réservoirs permanents du virus CCHF