Le but de ce travail de fin d’études est d’approfondir dans l’œuvre littéraire de Maryse Condé, écrivaine guadeloupéenne qui conçoit l’écriture comme un processus pour se connaître, se poser des questions et les répondre, tout en considérant certains aspects de sa vie mouvementée et agissante qui reste liée à sa production artistique à partir de trois œuvres qui conforment le corpus principal de notre travail parce qu’ils présentent quelques-uns des thèmes et des caractéristiques particuliers de l’écriture de Maryse Condé, comme ses réflexions sur la langue, la littérature, sa condition de femme et notamment de femme noire : Le cœur à rire et à pleurer : contes vrais de mon enfance, Hérémakhonon et Traversée de la Mangrove. Notre démarche suit une perspective intersectionnelle qui tient compte essentiellement de la colonisation, de la négritude, antillanité et créolité, ainsi que du genre dans le contexte social et littéraire de l’auteure. Notre travail comporte trois parties. La première aborde l’enjeu de la langue lié à l’appartenance sociale des Antilles, et analyse la présence du débat sur l’utilisation de la langue française ou créole dans son œuvre littéraire, et, de ce point de vue, le rôle de l’éducation reçue par Condé en tant que Guadeloupéenne. La deuxième partie se centre sur la tradition littéraire des Antilles, notamment, sur les courants littéraires de la Négritude, l’Antillanité et la Créolité, à partir des thèses de Patrick Chamoiseau, Jean Bernabé et Raphaël Confiant à ce propos, exposées dans leur Éloge de la créolité, ainsi que celles de Frantz Fanon et Aimé Césaire, pour analyser leur influence dans l’œuvre de Maryse Condé, qui leur a reconnu une grande autorité à plusieurs reprises. La troisième partie constitue une approche de l’œuvre de Condé vis-à-vis de son intérêt par rapport à la situation des femmes antillaises, mais aussi une approche de sa projection dans son œuvre en tant que femme et en tant qu’écrivaine, tenant compte de son essai La parole des femmes sur les écrivaines dans la littérature antillaise, pour envisager les aspects de son œuvre qui montrent les problèmes et les aspirations des femmes dans la société guadeloupéenne