Les immigrants au Japon passés au crible commun du jus fusionis

Abstract

Le Japon a longtemps pratiqué des politiques explicites ou implicites de pureté ethnique, entraînant des discriminations internes à l’égard de populations allogènes ou impures (Aïnous, burakumin, okinawaiens, par exemple) et de comportements de même type à l’égard de populations étrangères provenant d’un nombre restreint de pays en raison de vicissitudes historiques (Corée, Brésil). Aujourd’hui les conditions socio-économiques d’un pays fortement vieillissant et à population décroissante face à la montée en puissance d’un voisin dix fois plus peuplé, apportent cependant une certaine pression de nouvelles immigrations (Philippines, Chine). La réticence historique japonaise semble pourtant perdurer par des pratiques, tant discriminatoires face à des immigrations « politiques » (du Moyen-Orient par exemple) qu’économiques en favorisant notamment le développement de robots d’aide aux personnes âgées ou handicapées plutôt que des aides familiales étrangères. La main-d’œuvre « purement » japonaise accepte et prend des emplois manuels et de service qu’en d’autres pays il faut confier à des populations immigrées ; le Japon fait fabriquer à l’extérieur ses vêtements, etc., plutôt que de le faire dans des usines accueillant des travailleurs étrangers et cependant il n’a pas, au contraire, une balance commerciale manufacturière déficitaire. La limitation de l’immigration est donc bien réelle, elle est accompagnée d’un dépassement des arguments économiques employés ailleurs, par des solutions qui exigent des comportements spécifiques de la population. En revanche il semble ne pas y avoir de freins effectifs à l’afflux d’étudiants chinois qui forment de loin la première population étudiante étrangère au Japon. Ici comme en d’autres domaines au regard des différents critères, le Japon parait comme un cas « à part » des pays à haut revenu.For a long time, Japan has practiced written and unwritten ethnic purity policies. This has led to discrimination against non-native or impure populations (like the Ainu, Burakumin and Okinawans) and similar behaviour towards foreign nationals from certain countries (such as Korea or Brazil) as a result of past events. Today, however, the country is aging, the population is shrinking, and its extremely populous neighbour is growing in power. These changing socio-economic conditions have led to more pressure for new immigration (from the Philippines and China). Nevertheless, Japanese reticence has not disappeared, and can be seen in discriminatory practices targeting “political” immigration (from the Middle East, for example) and economic practices (like encouraging the development of robots to help elderly or handicapped people instead of hiring foreign help). “Pure” Japanese workers accept manual and service jobs, and do not leave them to immigrants as often happens in other countries. Japan produces clothing and other products overseas rather than setting up factories that would employ foreign workers. And yet the country has a positive balance of trade in manufacturing. Limits on immigration are very real, and are accompanied by solutions requiring the population to act in certain ways, bypassing the economic arguments used elsewhere. However, it appears that there are no real limits to the inflow of Chinese students, who represent the largest foreign student group in Japan. In this domain and others, different factors would seem to indicate that Japan is once again an “exception” amongst wealthy countries

    Similar works

    Available Versions