Comment exister au centre de l’Europe ?

Abstract

Les relations franco-polonaises sont un bon indicateur de l’état du système européen : en ce sens, la politique d’indépendance de la Pologne, en plus de la légitimité que lui confère sa pleine souveraineté nationale, est aussi une réaction à la perte de puissance de la France. Les dirigeants français, nombreux à se succéder durant la IIIe République, ont eu des visions différentes de la politique à adopter à l’égard de la Pologne. Tous s’accordent cependant sur deux points : ce pays est un interlocuteur indispensable de la politique de sécurité française, mais il outrepasse son rôle lorsqu’il prétend prendre part aux négociations décisives entre grandes puissances. Dès lors, l’intimité que la France lui refuse, c’est auprès de l’Allemagne que le colonel Beck va la chercher. À plusieurs reprises durant les années 1930, le gouvernement polonais tente de participer à un éventuel directoire européen dont elle paraît de plus en plus incapable de prévenir le fait accompli. De la crise de Munich, résulte, au début de l’année 1939, la tentation très réelle du Quai d’Orsay et de l’état-major de dénoncer unilatéralement ce que l’on a appelé l’alliance polonaise.How to exist at the center of Europe? Strategic Franco-Polish relations between 1918 and 1939.  Franco-Polish relations are a good indicator of the state of the European system: in this sense, the political independence of Poland, in addition to the legitimacy conferred by its full national sovereignty, was also a reaction to the loss of power by France. French leaders, many of whom followed each other during the Third Republic, had different views about what policy to adopt towards Poland. However, all agreed on two points: that country is an indispensable interlocutor of French national security policy, but it exaggerates its role when it claims to take part in crucial negotiations between major powers. Therefore, the closeness that France denied it is what Beck will seek for her from Germany. On several occasions during the 1930s, the Polish government tried to participate in a possible European directorate which appeared increasingly incapable of preventing a fait accompli. From the Munich crisis, came, in early 1939, the very real temptation for the Quai d'Orsay and the general staff to renounce unilaterally what has been called the Polish alliance

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