L’usage des glandes lacrymales à différentes époques

Abstract

Nach ein paar Hinweisen auf wunderliche Phänomene des Weinens wird der Gegensatz von Tränenapparat und leerem Horizont nonverbalen Weinens thematisiert. Damit wird die Berechtigung begründet, über eine Kulturgeschichte des Weinens zu sprechen. Beispiele aus der Antike, dem Mittelalter und der Vorklassik werden exemplarisch für die Offenheit früherer Epochen gegenüber dem Weinen angeführt. Da auch die wissenschaftliche Analyse des Weinens in einer Kulturtradition zu sehen ist, wird ein Querschnitt historischer und aktueller Forschungsergebnisse diskutiert; es wird dabei auf die „Gefahr“ für das Weinen hingewiesen, durch Empirie seine wahre Funktion zu verdecken. Die Wahrhaftigkeitsfunktion des Weinens wird an Beispielen aus der Politik demonstriert. Zum Schluss wird die Notwendigkeit hervorgehoben, dem tabuisierten Weinen, das jenseits banaler und kon-textueller Zusammenhänge auftritt, durch den Gebrauch des Sprechens und der Psychotherapie die zerbrochenen Inhalte zurückzugeben. Diese Inhalte lassen sich nach dem Schema des Dra-menaufbaus erkennen.Schlüsselwörter Tränen; Weinen; Antike; Mittelalter; Empfindsamkeit; Politik; Psychotherapie; Narrativ.After several references to the enigmatic phenomenon of weeping, the contrast between the lachrymal glands and the “emptiness” of nonverbal crying will be put into context. It becomes therefore plausible to discuss the cultural history of crying. Examples from the ancient world and medieval and preclassic eras are given to illustrate their relatively great openness to weeping. Since the scientific analysis of crying has to be viewed as a specific cultural tradition, a cross section of historic and current research results shall therefore be discussed, including a discussion of the “danger” of disguising the true function of crying through empiricism. The truthfulness function of crying is demonstrated by examples from the political arena. To conclude, the necessity of removing the taboo from weeping is emphasized, as well as the need for speech and psychotherapy to allow the act of crying to return to its original meaning. It is suggested that this matter can be recognized through the pattern of drama building.Keywords Tears; Crying; Ancient world; Medieval times; Preclassic era; Policy; Psychotherapy; NarrativeLe thème des larmes est inépuisable. Elles sont associées à d’innombrables mythes et contes et on les retrouve aujourd’hui dans la presse à sensation - lorsque la question est posée de savoir pourquoi telle ou telle personne - un politicien non-réélu, une médaillée olympique - en a versé. Par ailleurs, les scientifiques s’intéressent à l’appareil lacrymal par rapport à son usage potentiel et à ses fonctions au niveau de l’organisme humain. Je pense du reste que cette discussion est largement close. Selon Antonio Damasio (2003), les glandes lacrymales sont un organe déjà entièrement développé à la naissance et qui permet à l’individu de verser des larmes comme bon lui semble. C’est en fait ce signal non-verbal qui doit intéresser, dans la mesure où il est soumis à une évolution en cours de vie et où, comme la capacité à marcher et à parler, il fait l’objet d’un apprentissage. Quels sont donc les contenus immatériels des pleurs, quel est le sens qui peut être dérivé de l’acte non-verbal qu’ils représentent ? Ils impliquent en fait les dimensions interprétation et communication et, à ce niveau, on ne peut nier que ce qu’ils expriment est relativement constant sur le plan de l’usage et des occasions. Nous en trouvons d’anciens témoignages, par exemple, dans l’Odyssée. Les Romains étaient eux aussi concernés par les larmes. Le Moyen Âge semble avoir été une époque où l’on pleurait particulièrement volontiers. Et Lessing, dans ses théories sur la tragédie, considère les pleurs comme un instrument d’élaboration d’une morale - ils ne seraient donc pas une fin en soi. Aujourd’hui, en une époque dominée par la pensée scientifique, le fait de pleurer est plutôt décrit en termes objectifs. C’est pourquoi - à mon avis - nous ne comprenons souvent plus du tout pourquoi quelqu’un pleure. Les sciences objectives ont fait des larmes un phénomène marginal et leur contenu n’est plus communicable, donc tabou. L’emprise de la science sur l’existence qui avait débuté avec Galilée provoque des questions sur la fonction évolutionnaire des larmes et sur les processus physiologiques d’homéostasie ; scientifiquement parlant, les pleurs servent à désintoxiquer le corps et ils sont régulés par les systèmes nerveux sympathique et parasympathique. Il est clair que ce modèle n’est pas faux, mais je tiens à souligner qu’il ne nous permet pas de saisir l’ensemble du phénomène. Cela ne nous sert pas à grand-chose de disposer des résultats d’une recherche empirique indiquant que les femmes pleurent plus que les hommes, ou que l’on pleure plus facilement devant sa famille qu’en public. La question du pourquoi demeure ouverte, du moins concernant les situations dont le contexte n’est pas la douleur et le deuil, soit celles où des aspects biographiques et narratifs sont associés.Considérés sous l’angle de l’organe lacrymal, les pleurs ont suffisamment été expliqués et je ne crois pas que nous pouvons faire de nouvelles découvertes sur leur fonction chez l’homme. C’est pourquoi nous devrions adopter l’approche prônée par Husserl et mettre de côté tout le savoir que nous avons à ce sujet pour, avec Richard Rorty, nous intéresser au langage de ceux qui pleurent. Comment des larmes peuvent-elles être traduites en langage, comment pouvons-nous élaborer un narratif qui, à partir d’un moment de ‘too much’, nous permette de mieux saisir les aspects tragiques d’une biographie individuelle ? Nous pourrions appliquer à cette démarche un regard guidé par la structure classique des tragédies car cela nous permettrait de saisir les cassures qui marquent nos schémas et projets existentiels

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